Collaboration : Lacombe Lucien et les autres
Pour la première fois, les Archives nationales s’intéressent à cette période, documents inédits à l’appui.
Et si on revenait aux sources? Plus de soixante-dix ans après sa fin, la période de la collaboration française génère fantasmes, malaise et parfois même, réécriture de l’histoire. Avec le souci de véracité un peu rigide qu’on leur connaît, les Archives nationales se sont donc attaquées au sujet dans une exposition, trouvant dans leurs boîtes «les» textes, documents et photos de cette époque. Ils vont du plus connu, comme la photo montrant la poignée de main entre Hitler et Pétain à Montoire en octobre 1940, au plus inédit, comme la «loi portant statut des juifs» (1940), corrigée à la main et durcie par le maréchal.
Abordant la collaboration sous les angles politique, économique, culturel, policier ou militaire, les deux commissaires de l’exposition, Thomas Fontaine, docteur en histoire à Paris-I, et Denis Peschanski, directeur de recherches au CNRS, montrent tout d’abord un climat de propagande inouïe. Des salles sont consacrées aux trois ennemis communs idéologiques du régime de Vichy, les francs-maçons, les bolcheviques et les Juifs – qu’ils soient français ou étrangers -, décrits comme les forces anti-France. Ces trois groupes, et leurs figures de moujik au couteau en les dents ou d’hommes d’affaires rapaces, ont tous fait l’objet d’expositions «pédagogiques» – au Grand Palais, notamment – ainsi que de films de propagande. La lecture des journaux de l’époque ou l’écoute des bandes-son de la fameuse Radio Paris créent un moment de stupeur rétrospective . Un article en une d’Au pilori (tiré à 50 000 exemplaires) imagine ainsi l’extinction de la race juive en 2026, le dernier Juif étant mort enfermé au zoo de Vincennes.
Outre les médias, des personnalités ou des partis collaborationnistes, tour à tour bras armés ou pousse au crime de cette collaboration, gravitent autour des Allemands et du régime de Vichy ; les parcours d’hommes comme Joseph Darnand, secrétaire général de la Milice française, Marcel Déat – dont les carnets de bord sont exposés – ou encore Jacques Doriot montrent un jeu d’escalade dans la collaboration parisienne, qui finit parfois dans les rangs de la Wermacht. Dans une lettre, Louis-Ferdinand Céline félicite son confrère Lucien Rebatet, un des auteurs le plus lus de l’époque, pour son dernier essai antisémite. Un ouvrage, écrit Céline, qui atteint «la surabondante perfection infectieuse».
La scénographie efficace permet également de faire comprendre que les comportements du régime de Vichy, des nazis et des Français évoluèrent durant cinq ans. «Beaucoup de gens ont suivi des itinéraires qui sont allés de la Collaboration à la Résistance. La France est passée par une période d’accommodation ou d’adaptation, puis à une phase de résilience», affirme Thomas Fontaine.
En creux, ces archives rappellent enfin que le «tous collabos» n’a pas de sens. Tout le monde ne fut pas Lacombe Lucien, en dépit d’un déferlement de haine, véhiculée dans les grands médias, de la propagande officielle et de terreurs multiples, auxquels il fut aussi héroique de savoir résister.
«La Collaboration, 1940-1945», Archives nationales (Paris IIIe), jusqu’au 2 mars 2015.
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(Dessin de Willem dans Libé) « Viande kasher qui rapporte gros et ne coûte pas cher »
7 février 2001 Dessin de Soupaut, Au Pilori, 27 septembre 1940
Le 27 septembre 1940, le journal antisémite Au Pilori publiait cette caricature abjecte de Soupaut, signalée par Clément Weill-Raynal à propos d’une caricature de Willem, parue dans Libération, représentant Sharon devant son échoppe à l’enseigne du « boucher de Jénine », avec, à l’étal, un porc en keffieh, à l’effigie d’Arafat
Tout ces salops d’extrèmes droites ou des communistes reconvertis à l’extrème droite comme Soral le crotal donnent envie de dégueuler . Ils etaient au gud ou à occident et après ce sont planqués au front national
Les porcs