CLAQUE POUR LA POLITIQUE PRO QATAR DE MACRON :Les entreprises israéliennes exposent au salon Euronaval

Plusieurs entreprises israéliennes parviennent à installer des stands dans la prestigieuse exposition d’armes après une longue bataille contre l’interdiction émise par le gouvernement, annulée par un tribunal français ; les responsables critiquent les actions de Macron
Les entreprises de défense israéliennes ont installé des stands au salon Euronaval 2024, l’un des plus grands événements de fabrication d’armes navales au monde organisé en France, après que le tribunal de commerce de Paris a annulé une décision de l’événement interdisant aux entreprises israéliennes de participer.

Le scandale autour de la participation d’Israël à l’exposition a été perçu comme un signe supplémentaire de la tension qui règne actuellement entre Israël et la France. Le Conseil national de sécurité et de défense (CNSD), l’équivalent du Conseil national de sécurité israélien, a précisé le 15 octobre aux organisateurs de l’exposition que, s’il ne boycottait pas Israël, il refuserait l’exposition de produits et d’entreprises israéliennes.
Cette décision fait suite à une déclaration du président français Emmanuel Macron , qui a appelé à « stopper les livraisons d’armes utilisées dans les combats à Gaza ». En conséquence, le Conseil a refusé l’exposition d’armes utilisées dans les opérations de Tsahal au Liban ou à Gaza .
L’Association des fabricants d’Israël, les chantiers navals israéliens et la Chambre de commerce France-Israël ont déposé une requête auprès du tribunal de commerce, qui a statué que les Israéliens pouvaient exposer à Euronaval car « les sociétés commerciales cherchant à établir des liens avec d’autres ne devraient pas être discriminées ».

« Nous avons analysé la situation et avons décidé de prendre part à la bataille », a déclaré Eitan Zucker, PDG d’Israel Shipyards. « Nous y sommes. » L’entreprise a présenté de nouveaux modèles de bateaux lance-missiles et de patrouilleurs, conçus pour la défense côtière en eaux peu profondes et qui se sont avérés efficaces lors du récent conflit.
Certains pays ont fait preuve de froideur à l’égard des entreprises israéliennes présentes à l’exposition, tandis que d’autres ont affiché une attitude amicale.
Les représentants de Rafael Advanced Defense Systems , qui ont installé un stand en seulement deux jours, ont également fait part d’un intérêt croissant. « Nous avons développé des systèmes de pointe pendant la guerre », a déclaré Yoram Israeli, le directeur marketing de l’entreprise.
« Nous menons une guerre asymétrique contre des organisations terroristes qui utilisent à la fois des armes de pointe de grandes puissances et des objets achetés en ligne. Nous avons créé des solutions pour ces deux défis, avec des armes capables de cibler des drones et des planeurs. Il est important pour nous de participer à cette exposition », a-t-il ajouté.

Malgré le succès de l’appel, deux entreprises israéliennes – Israel Aerospace Industries et Elbit Systems – ont choisi de ne pas installer de stand. DSIT fait exception, car elle est l’une des rares entreprises israéliennes autorisées à exposer avant même la décision du tribunal.
« Nous étions hésitants, nous ne voulions pas être isolés ici », a déclaré Amir Alon, vice-président du marketing de DSIT. DSIT vend des sonars sous-marins pour détecter les plongeurs et les navires hostiles et ils ressentent eux aussi les différentes réactions des différents pays. « Certaines entreprises attendent que la poussière retombe pour reprendre leur travail avec nous, tandis que d’autres reconnaissent la valeur éprouvée de notre technologie et viennent nous rendre visite », a noté Alon.

Cette année, Orbit avait déjà dû faire face à une décision de justice de dernière minute concernant le salon Eurosatory, qui l’avait empêché d’installer un stand à temps. « Nous avons décidé d’apporter notre matériel cette fois-ci », explique Aryeh Vered, directeur commercial d’Orbit. « Nous avons du mal à pénétrer de nouveaux marchés dans les pays scandinaves, mais les entreprises européennes avec lesquelles nous travaillons, comme l’italien Leonardo, sont heureuses de nous voir ici. »
La participation israélienne à l’événement n’était pas garantie. Après leur victoire juridique au salon Eurosatory, Israël et la France se préparaient à un nouveau round judiciaire. « Lors du dernier salon, l’appel avait été déposé un jour avant l’ouverture. Cette fois, nous avons entendu des rumeurs sur une possible interdiction, mais nous ne pouvions pas entamer une procédure sans une déclaration officielle », explique Ron Tomer, président de l’Association des fabricants israéliens.

« Heureusement, le document interdisant à Israël d’installer des stands a été divulgué environ deux semaines avant le salon. À ce moment-là, nous avons commencé à discuter avec les organismes officiels, car il y avait des procédures à épuiser », a-t-il ajouté.

« Nous n’acceptons pas l’idée que les Israéliens ne puissent pas participer à des expositions où que ce soit dans le monde. Critiquer Israël est acceptable, mais créer une situation où la France, une nation souveraine et amie d’Israël, lui refuse ses droits est inacceptable », a-t-il déclaré.
Patrick Klugman, l’avocat qui a dirigé l’équipe juridique israélienne chargée de la pétition, a déclaré ne pas être sûr de la victoire. « A Eurosatory, l’entreprise organisatrice a déclaré qu’elle subissait des pressions de la part du gouvernement, mais n’a pas fourni de preuves à l’appui. Les Français ont été très gênés par la pétition déposée par des organisations pro-palestiniennes. »

« Cette fois, la situation est très différente », explique-t-il. « Euronaval s’est conformé à deux décisions du Conseil national de sécurité et de défense. Nous savions que cela correspondait à la volonté de Macron. Il est très rare que le commandant de la zone Grand Paris se présente et demande au tribunal de commerce de ne pas statuer, car cela reviendrait à dire que la justice critique une décision de l’État. Sa présence laisse penser qu’ils peuvent considérer notre recours comme une protestation contre la décision politique. »
Hugues du Plessis d’Agentre, directeur de la Sogena, qui gère le salon, s’est abstenu de prendre clairement position sur la question. « Nous sommes toujours ravis que les Israéliens, comme toutes les industries du monde alliées à la France, puissent participer au salon. Il y a eu un contentieux public et c’est derrière nous en ce qui nous concerne et nous en sommes très heureux », a-t-il déclaré.
Interrogé sur la position de l’entreprise sur cette question, il a continué à adopter une approche diplomatique. « Les délégations sont invitées par le gouvernement, pas par nous. Notre position est de respecter la loi. Le gouvernement a pris une décision et nous avons suivi ses instructions. La justice a annulé la décision et nous nous sommes conformés à la décision du tribunal. »

Le prochain conflit juridique potentiel entre Israël et la France au sujet de la participation à une autre exposition d’armes devrait avoir lieu l’été prochain, avant le salon aéronautique de Paris. « C’est la plus grande exposition du monde. Nous ne nous laisserons pas boycotter », a précisé Tomer. « J’espère que le gouvernement français comprendra cela. Sinon, nous nous battrons à nouveau. »
L’ambassadeur d’Israël en France, Joshua Zarka, est venu féliciter les participants israéliens et leur témoigner son soutien. « C’est une belle victoire », a-t-il déclaré à Ynet. « L’État d’Israël soutient l’industrie de la défense, qui fait partie intégrante de la sécurité nationale israélienne, et nous devons tout faire en tant que nation pour la renforcer. À notre avis, la décision d’imposer l’interdiction était totalement erronée. »
SOURCE Ynetnews