« Chaque terroriste que nous identifions est condamné à mort » : les forces spéciales de Tsahal opèrent à Tulkarem

Les forces spéciales de Duvdevan, déployées sur plusieurs fronts depuis le 7 octobre, reviennent à leur mission principale : éliminer les terroristes armés en Cisjordanie. Les récentes opérations à Tulkarem révèlent des embuscades tactiques, la technologie des drones et le démantèlement d’explosifs et de réseaux terroristes
Les forces spéciales de l’armée israélienne, déployées depuis le 7 octobre 2023 sur trois zones de combat, ont récemment retrouvé leur mission initiale et leur expertise première : combattre les terroristes armés dans les ruelles de la Cisjordanie. Des images exclusives des combats dans les ruelles de la ville de Tulkarem, au nord de la Cisjordanie, révèlent la complexité de leurs opérations.
L’unité a mené une opération d’envergure dans le camp de réfugiés de Nur al-Shams, près de Tulkarem, le mois dernier, dans le cadre de son rôle en première ligne des lignes offensives de Tsahal dans la partie nord de la Cisjordanie et à nouveau ces derniers jours. Cette activité offensive, menée près de la ligne de démarcation et à seulement trois kilomètres en ligne droite de la Route 6 et des communautés du Conseil régional de la vallée de Hefer, se déroule dans un monde si proche et pourtant si loin du calme de la région de Sharon, au nord du grand Tel-Aviv. Au cours d’une opération qui a commencé ces derniers jours à Tulkarem, deux militants armés ont déjà été éliminés, dont le chef du réseau terroriste local, et une vingtaine d’engins explosifs ont explosé.
Au cours de cette opération, les unités Duvdevan ont éliminé plus de dix terroristes armés, au sol comme dans les airs. Elles ont mené des embuscades nocturnes et des recherches diurnes, tentant d’atteindre le dernier terroriste armé. Elles ont découvert d’importants stocks d’armes dans le camp et dans les centres de commandement des groupes terroristes, qui avaient probablement été utilisés pour planifier l’attaque qui a déclenché l’offensive de l’unité : une incursion de grande envergure en territoire israélien par des dizaines de terroristes armés, inspirée par le massacre meurtrier du 7 octobre.
Duvdevan a déjoué l’incursion. Le niveau de menace a diminué après l’opération, mais le commandement central estime que ce n’est qu’une question de temps avant que les soldats soient obligés de retourner dans la zone – tout comme ils ont attaqué ce camp hostile des dizaines de fois au cours des deux dernières années. Des images exclusives de l’opération, obtenues par Ynet, révèlent les défis des combats dans un terrain urbain densément construit et surpeuplé : de nombreux angles morts, des rues étroites, des engins explosifs cachés et la nécessité d’un commandement et d’un contrôle précis par les officiers. Le principe est simple : tout terroriste armé identifié est condamné à mort.
Les soldats ont été filmés à l’aide de petits drones « Tarnegol » (« coq »), qui ont été dévoilés pour la première fois l’année dernière. Ces drones peuvent se déplacer et sauter par-dessus les obstacles au sol, naviguer dans des chemins étroits ou des tunnels, puis voler à travers des fenêtres et des pièces.
« Nous avons éliminé un grand nombre d’ennemis à travers la Cisjordanie ces derniers mois : nous avons tué des dizaines de terroristes armés, nous avons détruit des piles d’engins explosifs. Tulkarem n’est plus le même endroit qu’avant », a déclaré le capitaine N., commandant de peloton de l’unité, dans une interview accordée à Ynet.
Dans les images de l’opération, on peut voir des agents de Duvdevan et du Shin Bet opérer ensemble à Jénine. L’unité a repris sa mission initiale.
« Nous avons vu des engins explosifs même sur les routes périphériques autour de Nur al-Shams. Ils sont préparés pour notre entrée, mais nous les éliminons même lorsqu’ils se barricadent à l’intérieur des maisons », a ajouté le capitaine N. « Nous ne prenons pas de risques avec nos soldats – tout terroriste armé est immédiatement tué. C’est ce que l’unité fait le mieux, en effectuant une transition fluide entre les missions, en passant de Gaza au Liban et de retour en Cisjordanie. »
À Tulkarem, Duvdevan a travaillé, comme à Naplouse et dans d’autres bastions d’organisations terroristes en Cisjordanie, aux côtés de soldats de réserve, parfois déployés de manière indépendante lorsque les forces régulières étaient principalement engagées dans des opérations à Gaza ou au Liban.
Au cours de l’opération de Tulkarem, les soldats ont également découvert des laboratoires de fabrication de bombes, des tours pour la fabrication d’armes et des explosifs à déclenchement à distance cachés dans les cartables des enfants. « Les terroristes ont tout simplement pris la fuite, mais nous leur avons tendu une embuscade », a décrit le capitaine N. « Ils ont laissé derrière eux des tasses de café brûlantes, des téléphones allumés et de l’électricité. Nous avons même trouvé de grosses bombes artisanales pesant des dizaines de kilos. Je ne pense pas que nous allons nous battre là-bas par cycles, car il y a à chaque fois moins d’ennemis et moins d’armes. Ils essaient de fuir le camp dès que nous y entrons. »
Le capitaine N. a expliqué, comme l’ont rapporté il y a deux semaines Ynet et Yedioth Ahronoth, que l’armée israélienne trouve difficile de frapper les nombreux terroristes armés présents lors des cortèges funèbres.
« C’est très compliqué d’opérer là-bas parce qu’il y a beaucoup de civils non impliqués. Pourtant, nous travaillons sans relâche, déjouant des attaques quotidiennement et arrêtant en moyenne une dizaine de terroristes recherchés par semaine, rien que pour l’unité. »
Source Ynetnews