Ce qu’Israël reproche à l’Unrwa, sommée de quitter Jérusalem jeudi

Israël accuse l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens d’être infiltrée par le Hamas et affirme que certains de ses employés ont participé aux attaques du 7 octobre 2023.
Par Juliette Vignaud
sraël interdit l’Unrwa sur son territoire. Les activités de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) doivent cesser d’ici ce jeudi 30 janvier. « En accord avec la loi israélienne applicable […], l’Unrwa doit cesser ses opérations à Jérusalem et évacuer tous les bâtiments qu’elle utilise dans la ville, au plus tard le 30 janvier », a écrit vendredi l’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon, dans une lettre adressée au secrétaire général.

Il fait référence au vote du Parlement, le 28 octobre 2024, qui a approuvé une loi interdisant après 90 jours les activités de l’agence en Israël, y compris à Jérusalem-Est, secteur de la ville sainte annexé par Israël, où l’Unrwa a notamment des écoles et des centres de santé. Cette interdiction a été votée après de nouvelles accusations formulées par Tsahal envers des membres de l’agence onusienne d’avoir participé aux massacres du 7 Octobre.
Le bras de fer dure depuis des années entre l’organe humanitaire et les autorités israéliennes, qu’elles accusent d’ambivalence, voire de complicité avec le Hamas. Les tensions sont montées d’un cran après l’attaque terroriste perpétrée le 7 octobre 2023. Israël accuse l’agence – qui emploie 13 000 personnes dans la bande de Gaza – d’avoir été infiltrée par des membres du mouvement palestinien islamiste. Tsahal accuse aussi une douzaine de ses employés d’avoir été impliqués directement dans le pogrom.

Accusée d’être impliquée dans le pogrom
Selon les autorités israéliennes, douze membres de l’organisation ont directement participé aux massacres du Hamas du 7 Octobre. Sept autres noms avaient ensuite été ajoutés à la liste. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait immédiatement réclamé une enquête du bureau des services du contrôle interne de l’ONU. Les conclusions, rendues publiques, ont établi que neuf employés pourraient avoir été impliqués dans l’attaque du Hamas et ont été licenciés.

Antonio Guterres avait également nommé un comité indépendant chargé d’évaluer la « neutralité » de l’agence. Ce comité, présidé par l’ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, avait conclu que l’Unrwa avait des « problèmes persistants de neutralité ».

L’agence onusienne est aussi accusée d’avoir joué un rôle dans la détention d’otages à Gaza. Selon la chaîne de télévision israélienne Channel 13, les trois otages israéliennes libérées lors de la première phase de l’accord de trêve ont affirmé avoir passé une partie de leur captivité dans des abris appartenant à l’Unrwa. « Les ex-otages Romi Gonen, Emily Damari et Doron Steinbrecher étaient détenues une partie de leur captivité dans des abris des Nations unies à Gaza destinés aux civils », affirme la chaîne de télévision. « Les terroristes ont profité des campements de l’ONU pour y héberger des otages, sachant que Tsahal n’attaquerait pas le complexe, s’assurant ainsi une sécurité », poursuit cette même source.
L’Unrwa a déjà été pointée du doigt dans la détention d’otages israéliens. Une prisonnière de plus de 80 ans, libérée dans le cadre de la trêve de novembre 2023, a affirmé avoir été retenue dans le grenier d’une employée de l’agence onusienne.
SOURCE
Le Point