Ce que les tenants du BDS ignorent et que les Israéliens oublient.
Par Michèle Mazel
Un thème récurrent du narratif palestinien repris avec enthousiasme par quelques fanatiques du BDS est celui d’une prétendue conquête de la Palestine par l’armée israélienne suite au vote des Nations Unies du 29 novembre 1947. Autre théorie, l’Occident aurait accordé aux Juifs un Etat pour se faire « pardonner » de l’Holocauste. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’occulter une réalité juive en terre d’Israël bien antérieure à ce vote et d’ailleurs à la déclaration Balfour et de dénier toute légitimité à l’Etat d’Israël.
Alors qu’on vient de marquer le soixante-quinzième anniversaire de ce vote historique, il est bon de rappeler quelques faits aux détracteurs de l’Etat juif comme à ses fervents défenseurs.
Qui se souvient que Petah Tikva, aujourd’hui la septième ville d’Israël, a été fondée en 1878 ? Rishon Letsion et Zichron Yaakov en 1882 ? Rehovot en 1890 ? La ville moderne de Tel Aviv est sortie des sables en 1909, comme le premier kibboutz, Degania qui sera suivi par une douzaine d’autres en moins de dix ans.
Le Keren Kayemet l’Israel – le Fonds National Juif – dont la vocation initiale consistait à racheter, défricher et mettre en valeur des terres en faveur du retour du peuple juif au pays de ses ancêtres, après deux millénaires d’exil date de 1901.
La banque Anglo-Palestine, future Banque Leumi, ouvre ses portes en 1902.
Le Technion, l’Institut de Technologie d’Israël, est fondé en 1912, soit six ans avant l’Université Hébraïque de Jérusalem. Ces deux établissements d’enseignement supérieurs comptent aujourd’hui parmi les meilleurs au monde.
En décembre 1920 nait la Histadrouth, Fédération Générale des Travailleurs de la Terre d’Israël en tant que syndicat des travailleurs juifs d’Eretz-Israël, dans le but de favoriser leur installation. Elle fournissait des services à ses membres : changement d’emploi, congés maladie payés, écoles, médecine. Elle créa l’entreprise de travaux publics Solel Boneh en 1921 et la même année fonda la Banque Hapoalim – banque des travailleurs.
Ces institutions existent toujours aujourd’hui. 1933 a vu le regroupement des lignes d’autobus reliant les centres urbains dans la coopérative Egged dont les autobus continuent à sillonner les routes du moderne Israël.
Et comment ne pas mentionner le « Palestine Post » fondé le 1er décembre 1932 par un certain Gershon Agron, ancien de la Légion juive, ce corps de cinq bataillons de volontaires juifs se battant aux côtés de soldats britanniques dans le corps des Royal Fusillers lors de la première guerre mondiale. Devenu le « Jerusalem Post » en 1950, ce grand quotidien de langue anglaise jouit d’une renommée mondiale. On pourrait multiplier les exemples, souligner qu’à l’aube du XXème siècle les Juifs étaient majoritaires à Jérusalem.
Bref, bien avant le 29 novembre 1947 les infrastructures du futur Etat juif et ses institutions étaient déjà en place. Reste à se demander quelle a été la contribution des Arabes au développement de la Palestine à la même époque, et pourquoi ils n’ont pas choisi eux aussi de créer un Etat sur les territoires que leur réservait le plan de partition.
Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en Sciences Politiques. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède.
Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.
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