BLOIS :Menaces et propos antisémites

Tribunal correctionnel de Blois
En revenant des courses ce 23 octobre 2017, curieuse découverte pour cette mère de famille. Elle voit une inscription sur un porche de la rue Jean-de-la-Fontaine, à Blois, avec le nom de son fils et des propos antisémites. Des personnes lui donnent le nom du prétendu auteur, âgé d’une vingtaine d’années. Elle raconte cela à son fils. Deux jours plus tard, ce dernier reçoit des mails de celui qui aurait réalisé les inscriptions. Les courriels sont menaçants et remplis de propos antisémites. Le jeune homme dépose plainte au commissariat. Quelques jours plus tard, il reçoit cette fois des SMS d’insultes à caractère antisémite de la même personne. Nouveau dépôt de plainte.
Les deux jeunes hommes se connaissent depuis longtemps. Ils ont été à l’école ensemble, et étaient même plutôt copains. Ils ont également été incarcérés dans le même établissement pénitentiaire.
A la barre du tribunal mercredi, le prévenu, qui n’est pas poursuivi pour les inscriptions sur le porche, explique qu’un différend l’oppose à l’autre jeune homme à propos de son véhicule. Il affirme que ce dernier a « cassé sa voiture ». « C’est pour ça que je l’ai menacé. » Et le prévenu de poursuivre : « Mes mots ont dépassé ma pensée. »
Le président du tribunal insiste : « C’est la surenchère permanente de message en message. » « Les messages, c’était pour l’intimider. Moi, j’ai rien contre les juifs. Et lui, il me traitait de sale harki. »
Des deux expertises psychiatriques réalisées, il ressort que le prévenu, atteint de troubles psychiques et en arrêt de traitement à cette époque-là, « n’était pas tout à fait maître de ses actes au moment des faits ».
Le parquet a requis une contrainte pénale d’une durée de trois ans, comprenant une obligation de soins et l’interdiction d’entrer en contact avec l’autre homme.
En défense, Me Sarah Lévêque souligne que « les faits sont parfaitement reconnus et regrettés ». Et l’avocate de poursuivre : « Je pense qu’il faut s’attacher au contexte dans lequel ces faits ont été commis, la maladie de monsieur et le comportement du plaignant. Les insultes à caractère raciste, elles sont dans les deux sens depuis longtemps. » Pour elle, « l’escalade » dans les messages est aussi du fait de l’autre homme qui a « une attitude détestable, dans la provocation permanente ».
Le tribunal a condamné l’homme à une contrainte pénale de deux ans, comprenant les obligations de soins et de travail ainsi que l’interdiction d’entrer en contact avec la victime.
Source :
https://www.lanouvellerepublique.fr/blois/menaces-et-propos-antisemites