BEZIERS : deux Hérépianaises reconnues « Justes parmi les nations » par Yad Vashem
Lætitia Carayol et Gabrielle Gasset, deux habitantes d’Hérépian, dans les Hauts Cantons biterrois, ont sauvé des juifs pendant la guerre. Leurs actes viennent d’être reconnus par Yad Vashem.
Avocat aux barreaux d’Ile-de-France, Edmond Cohen a entrepris, une fois la retraite sonnée, d’écrire ses mémoires. Le récit de son passage à Hérépian n’a pas laissé indifférents les descendants de deux familles qui l’ont secouru durant la guerre. Lors de l’exposition sur les “Justes parmi les nations”, à Bédarieux, l’association Résurgence a affiché les écrits de l’avocat. Commence alors le long processus de reconnaissance de deux Hérépianaises: Lætitia Carayol et Gabrielle Gasset. Et ces derniers jours, leurs descendants ont appris par un courrier que l’institut Yad Vashem, à Jérusalem, venait de les reconnaître “Justes parmi les nations”.
Edmond Cohen et ses parents étaient réfugiés à Lamalou-lès-bains. M.Huguonnenc, adjoint au maire, sachant qu’une rafle était imminente, leur conseilla de se réfugier chez Laëtitia Carayol, une « bonne chrétienne ». C’est au beau milieu de la nuit qu’ils tapèrent à la porte de cette femme. Chez elle, se cachaient déjà cinq autres juifs et son fils, réfractaire au travail obligatoire. Elle les conduisit chez Gabrielle Gasset, une cousine de feu son mari. De longs jours d’enfermement commencèrent.
De santé fragile, Edmond Cohen dut, sur les conseils d’un médecin taiseux, sortir au grand air. C’est ainsi qu’à l’âge de huit ans, il prit l’identité de Marcel Colin et habita chez Lætitia Carayol. “Marcelou” s’acclimata rapidement à la vie du village, menant les chèvres à la pâture, assistant à la messe, jouant avec les autres enfants du village, tout cela sans voir ses parents. Ce fut la délivrance absolue lorsque les dernières colonnes de l’armée allemande traversèrent à jamais le village. Edmond Cohen fait de la radio où il s’exprime en judéo-espagnol. Aussi Lætitia Carayol, décédée en 1980, et Gabrielle Gasset, décédée en 1948, sont connues bien au-delà du village, comme en Argentine ou en Chine.
que leurs âmes soient bénies- merci pour ces sauvetages de nos frères et soeurs – nous ne seront jamais assez reconnaissants pour ce qu’ils ont fait au péril de leur propre vie et celle de leurs familles-
Paix à leurs âmes… Plus jamais ça, c’est tout ce que je souhaite.
Tellement fiere d’être la descendante de Gabrielle …