Ayelet Shaked présente son programme de “révolution judiciaire” pour les cent permiers jours
par Shraga Blum
Alors que la Cour suprême vient de démontrer une nouvelle fois son pouvoir hypertrophié, la ministre de la Justice et co-présidente de la Nouvelle Droite, Ayelet Shaked, a présenté son programme de “révolution judiciaire”, en espérant retrouver son poste dans le futur gouvernement.
Partant du constat que le pays est pratiquement dirigé par la Cour suprême et les conseillers juridiques, Ayelet Shaked entend réintroduire un équilibre sain qui redonnera sa force au pouvoir politique issu de la volonté populaire.
Le plan s’articule autour de cinq points principaux:
1. Suppression de la commission de nomination des juges à la Cour suprême. C’est le (ou la) ministre de la Justice qui présentera un(e) candidat(e) au gouvernement et à la Knesset.
2. Le candidat à la Cour suprême subira également une audition devant une commission publique.
3. Adoption de la loi de suprématie des décisions de la Knesset, qui autorise le parlement à revoter une loi après son invalidation par la Cour suprême.
4. Un ministre pourra se présenter lui-même devant un tribunal pour justifier une décision, même si son conseiller juridique y est opposé.
5. Adoption de la loi des conseillers juridiques, en vertu de laquelle les ministres auront leur mot à dire pour le choix du conseiller juridique de leur ministère.
Lors de la présentation de son plan, la ministre de la Justice a expliqué: “Aujourd’hui, le conseiller juridique est devenu le procureur du gouvernement et un outil de sabotage de la politique fixée par l’exécutif. Quant à la Cour suprême, elle est devenue un acteur politique tout-puissant”.
Source :
https://lphinfo.com/ayelet-shaked-presente-son-programme-de-revolution-judiciaire-pour-les-cent-permiers-jours/
Ayelet Shaked, איילת שקד en hébreu, née le 7 mai 1976 est une ingénieure et femme politique israélienne.
Députée à la Knesset pour le parti nationaliste Le Foyer juif depuis 2013, elle est ministre de la Justice depuis 2015, au sein du quatrième gouvernement Netanyahou. Bien qu’appartenant à un parti religieux, Ayelet Shaked se dit laïque (au sens israélien du terme).
Ayelet Shaked, de son nom de jeune fille Ayelet Ben Shaul, est née à Tel Aviv en Israël au sein d’une famille de la classe moyenne. Sa mère, une enseignante de la Bible hébraïque, est ashkénaze (ses ancêtres faisaient partie de la première aliyah russe à la fin du XIXe siècle) et vote centre-gauche. Son père, né en Iran dans une famille juive irakienne ayant quitté cette région dans les années 1950, est comptable et vote pour le Likoud. Elle se décrit comme « à moitié irakienne et fière de l’être ».
Shaked grandit dans le quartier de Bavli à Tel Aviv. Elle déclare que sa passion pour la politique est née en regardant à huit ans un débat télévisé entre Yitzhak Shamir et Shimon Peres, durant lequel elle affirme avoir soutenu Shamir. À sa majorité, elle intègre l’Armée de défense d’Israël et occupe rapidement le poste d’instructeur d’infanterie dans la Brigade Golani. Après son service militaire, elle intègre l’université de Tel Aviv et obtient un master en ingénierie électronique et informatique. Elle travaille ensuite au service marketing de la société Texas Instruments.
Ayelet Shaked avec le président Reuven Rivlin, le 23 mars 2015.
De 2006 à 2008, elle est directrice du cabinet de Benjamin Netanyahu. Entre 2010 à 2012, elle crée et développe le mouvement politique Mon Israël avec Naftali Bennett.
Depuis fin 2011, elle fait campagne contre l’immigration illégale en provenance d’Afrique, estimant que ceci représentait une menace pour l’État d’Israël et un problème pour son économie. Elle fit aussi campagne contre la radio Galeï Tsahal, dont elle estime que la ligne éditoriale était politiquement de gauche4.
En janvier 2012, Ayelet Shaked est élue membre du comité central du Likoud. Mais en juin 2012, elle démissionne et rejoint le parti Le Foyer juif. Le 14 novembre 2012, elle se hisse à la troisième place lors des primaires de son parti pour les élections législatives de janvier 2013 mais dans le cadre d’une alliance entre son parti et l’Union nationale, elle n’est que cinquième sur la liste. Lors de ces 19e élections législatives israéliennes, elle est élue membre de la Knesset, le Parlement israélien, mais reste la seule élue laïque de son parti parmi les onze autres députés du Foyer juif. Elle intègre rapidement la commission des affaires économiques, la commission parlementaire, la commission sur les travailleurs étrangers et de manière moins régulière la commission des finances. Elle préside le lobby pour les immigrants anglophones — les lobbies israéliens sont des groupes parlementaires se donnant pour mission le soutien d’individus ou de groupes clairement désignés —, celui pour Jonathan Pollard et celui pour les agents infiltrés et elle participe à de nombreux autres lobbies de la législature 2013-2015.
Le 6 mai 2015, le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, quelques heures avant le délai limite que lui impose la loi pour former un gouvernement, nomme Ayelet Shaked ministre de la Justice. Après avoir mené sous la précédente législature le combat pour le service militaire des ultra-orthodoxes, elle a pour ambition de diminuer les pouvoirs de la Cour suprême d’Israël.
Régulièrement victime d’attaques sexistes de la part de collègues députés et de journalistes, elle reçoit le soutien d’opposantes politiques comme Zehava Gal-On du parti de gauche Meretz.
Le 4 août 2015, elle annonce vouloir séparer en deux le poste de conseiller juridique au gouvernement. Ce dernier se verrait ainsi déchargé de la fonction de procureur général et ne garderait que le rôle proprement dit de conseiller juridique auprès du gouvernement.
En 2017, elle est élue « femme de l’année » par le magazine Forbes.
Parfois surnommée la « Dame de fer » en raison de son intransigeance dans la répression des crimes et des délits commis par les Palestiniens ainsi que pour ses positions nationalistes, elle est favorable à la peine de mort pour les individus ayant commis des actes terroristes, y compris pour ceux de confession juive qui auraient tué des enfants palestiniens. Toutefois, elle estime que la peine capitale ne doit s’appliquer que dans les cas les plus extrêmes.
La veille du kidnapping et le meurtre du jeune Palestinien Mohammad Abou Khdeir par des extrémistes juifs, Ayelet Shaked publie sur Facebook un article du journaliste Uri Elitzur (mort en mai 2014) où elle voue à l’enfer les terroristes palestiniens et leurs proches qui les aident.
Durant l’opération militaire de 2014, Bordure protectrice, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan compare l’état d’esprit d’Ayelet Shaked à celui d’Adolf Hitler. Il cite ses propos : « Tout le peuple palestinien est notre ennemi », qu’« Israël devrait déclarer la guerre à l’ensemble du peuple palestinien, ce qui inclut leurs personnes âgées et leurs femmes, leurs villes et leurs villages, leurs biens et leurs infrastructures », citations dénoncées par Ayelet Shaked comme inexactes.
Dans une tribune du Jerusalem Post du 16 juillet 2014, elle dénonce « ceux qui cherchent toujours à rendre Israël coupable », dont Gideon Resnick, journaliste américain du Daily Beast, et d’autres, pour avoir déformé et rendu ses propos condamnables, soit par erreur de traduction (mettant en cause le niveau d’hébreu du journaliste américain), soit volontairement.
Elle est mariée à M. Shaked, pilote de chasse dans la Force aérienne et spatiale israélienne. Le couple a deux enfants et la famille vit toujours dans le quartier de Bavli à Tel Aviv.
Shaked a reçu en 2012 le prix israélien Abramowitz pour la critique des médias (ici, sens positif du terme critique, signifiant l’amélioration de la qualité des médias à travers son analyse et sa critique).
J’apprécie assez Ayelet Shaked: moins dans le moule et regard pragmatique sur les objectifs d’Israel pour les CITOYENS ISRAELIENS.
Sur le fond, je partage son constat du drame des décisions judiciaires suprêmes ( c’est aussi souvent le même constat en France)
Mais, je ne saisis pas la logique institutionnelle, et la logique tout court de sa démarche :
donc la ministre de la justice veut réduire le pouvoir de la Cour suprême ?!? pour donner plus de place aux politiques ?!?
Question : pourquoi, ne pas réeutudier ou étudier les fondamentaux du droit constitutionnel israélien?
pourquoi ne pas croire que le système judiciaire doit lui aussi être assainis de plusieurs manières : notamment par des auxiliaires de justices ( notamment les procureurs) qui doivent présenter des réquisitions conformes aux principes constitutionnels pour mettre les juges sur la bonne foi et non les fourvoyer dans leurs décisions? Qui contrôlent leurs réquisitions ( uniquement des ashkenazes. Désolé de la lourdeur de mes propos, mais c’est vrai et dramatique )
Si il s’agit juste de limiter un pouvoir pour éviter de faire le travail de fond sur l’objet des lois israéliennes et l’application des lois par les israéliens, Israel se met une fois de plus en impasse. Dramatique.
Merci à toute personne de me donner des éléments pour éclaircir comment un ministre de la justice peut envisager de limiter les « pouvoirs judiciaires »
PS: J’apprécie la culture ashkenaze, ses traditions, le Yddish, bien entendu, les musiques, les histoires, etc… mais un système social qui ne permet que de promouvoir les personnes issues de cette culture alors que d’autres cultures aussi magnifiques et merveilleuses constituent l’identité israélienne creuse sa déchéance, pour tout le monde, en Israel et en diaspora
Toute mon admiration pour Ayelet Shaked ! Il faudra voter massivement pour elle. J’espère que la LDJ relaiera la consigne !