Attentats: à Roissy, « quelqu’un qui déboule a le temps de faire des dégâts »
Les aéroports internationaux constituent des cibles de choix pour les terroristes. En trois mois, ceux de Zaventem, en Belgique, et d’Istanbul, en Turquie, ont été frappés par des attaques-suicides. A Roissy, « vitrine de la France », les policiers sont inquiets.
Des corps inertes sur le carrelage des terminaux, des plafonds effondrés par le souffle des déflagrations, des mouvements de foules paniquées… Les images atroces de l’attentat meurtrier survenu mardi soir à l’aéroport international Atatürk, à Istanbul, rappellent celles du drame de Zaventem, à Bruxelles. En l’espace de trois mois, ces lieux symboliques et cosmopolites, à forte affluence, ont été les cibles de terroristes morts en kamikazes.
Si l’organisation Etat islamique (EI) n’a pas revendiqué l’opération turque, elle est clairement pointée du doigt par les autorités locales en raison du mode opératoire utilisé et de l’ampleur des dégâts. Que ce soit en Turquie ou en Belgique, la facilité avec laquelle les assaillants ont semé la mort interroge sur la sécurité des aéroports en France, où la menace terroriste reste élevée.
Interrogé par L’Express, un porte-parole des aéroports de Paris (ADP) indique qu’aucun renforcement des mesures de sécurité n’est prévu, pour l’instant, à Roissy ou à Orly, les deux infrastructures les plus fréquentées de France. « Le dispositif a déjà évolué deux fois, après Charlie Hebdo et après le 13 novembre. Nous sommes à un niveau de sécurité très élevé. Quelles mesures pourraient-on ajouter de plus? », s’interroge ce cadre. « L’aéroport Atatürk est déjà considéré comme l’un des plus sécurisés au monde. Ils ont des portiques de détection à l’entrée des zones publiques [contrairement à la France, NDLR], cela n’a pas empêché un attentat », poursuit-il.
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Turquie: un kamikaze, touché par un policier… par LEXPRESS
« Ce n’est pas écrit sur leur visage qu’ils sont terroristes »
Hormis quelques renforts militaires et policiers ponctuels, les attentats de Bruxelles n’ont pas chamboulé le quotidien des aéroports parisiens. La révolution a eu lieu en 2015: plus de brigades cynophiles, chargées de détecter les engins explosifs dans les valises et sacs, aux zones avant embarquement, plus de contrôles aléatoires aux entrées des portes et terminaux, plus de caméras de vidéosurveillance (9000 réparties sur les deux sites), plus de « profilers », ces policiers, parfois en civils, chargés d’identifier les passagers suspects.
« Le problème, c’est que ce n’est pas écrit sur leur visage qu’ils sont terroristes. Ils ne sont pas forcément barbus, il suffit de voir à Bruxelles. La vigilance est au maximum mais personne n’est rassuré », commente Jean-Yann William, délégué syndical SGP Police pour la police aux frontières (PAF) de Roissy. Son homologue d’UNSA Police le confirme: « Tous les fonctionnaires ressentent une crainte en venant ». « Nous sommes en sous-effectif et la priorité des aéroports est d’abord de faire décoller les avions à la bonne heure, pas de combler les failles de contrôles », regrette Frédéric Pillot.
Un incident inquiétant à Roissy a été relayé début juin par Radio Canada. Des passagers en provenance du Sri Lanka ont pris un vol Paris-Toronto sans être contrôlés, sans conséquences heureusement. Une enquête interne visant à déterminer si les failles proviennent de la compagnie aérienne ou de la police aux frontières a été ouverte.
« Quelqu’un qui déboule a le temps de faire des dégâts »
Pour l’heure, aucune « fatwa » explicite n’a été émise par Daech contre Roissy ou Orly. Mais Salah Abdeslam, le logisticien présumé du 13 novembre, a effectué un déplacement suspect à Charles-de-Gaulle le soir des tueries parisiennes et a inscrit le nom de l’aéroport sur un morceau de papier. Aux yeux des syndicalistes policiers, le lieu incarne une sorte « de vitrine de la France ». « Les craintes des collègues se concentrent sur le terminal 2E notamment. C’est de là où partent les vols Air France. Il y a aussi le terminal 2A, où se situent les terminaux en direction d’Israël », note le délégué UNSA à Roissy.
A Istanbul comme à Zaventem, les terroristes sont arrivés de l’extérieur, en taxi, ce qui complique toute anticipation. « Quelqu’un qui déboule avec des kalachnikovs, malgré la présence des militaires Vigipirate, des policiers aux frontières, des gendarmes et des agents de sécurité, a le temps de faire des dégâts avant d’être stoppé », concède une source aéroportuaire.
« La fluidité est un moyen d’éviter un attentat »
L’aéroport d’Israël, ultra-sécurisé, est souvent pris en modèle. Les premiers contrôles commencent avant l’arrivée des voitures sur site, avec fouille des bagages. Puis les contrôles se multiplient avant l’entrée dans l’aéroport et après. Des policiers interrogent également les passagers sur leur destination.
« Un tel dispositif serait ingérable en France. Le nombre de voyageurs en Israël ne représente rien par rapport à un aéroport comme Atatürk ou Roissy, qui accueille 60 millions de personnes par an », fait valoir le porte-parole des aéroports de Paris. Et ce cadre de conclure: « La fluidité est aussi un moyen d’éviter un risque: que des foules se forment à l’extérieur et représentent des cibles ».
Source :
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/attentats-a-roissy-quelqu-un-qui-deboule-a-le-temps-de-faire-des-degats_1807469.html
SI LES PAYS SE METTAIENT TOUS ENSEMBLE POUR LES SERRER DANS UN ÉTAU , PARTOUT MÊME DANS LE DÉSERT ET ON EN A LA CAPACITÉ, PLUS AUCUN DE DAESH SERAIENT EN MESURE DE NOUS EMMERDER , À MOINS QU’UNE OU DEUX BOMBINETTE COMME POUR LE JAPON , AYANT PERMIS L’ARRÊT IMMÉDIAT …oui je sais il y’a un collatéral, mais peut être moins de morts que de laisser aller en mettant trop de temps pour se faire !!!et par la même occasion si Daesh se réfugie coté news Palestiniens , ça pourrait arranger certains, en ce cas plus aucune discussion et revendication !