Attentat de Nice : Quotidien contredit les versions de Cazeneuve et Estrosi
L’émission Quotidien pointe des divergences entre la version officielle et le contenu des procès-verbaux établis par les enquêteurs après l’attentat de Nice.
Déjà remises en cause par plusieurs médias depuis le 14 juillet et l’attentat de Nice, les versions avancées par les autorités sont encore mises à mal par l’enquête de Quotidien. Jeudi soir, le journaliste Azzeddine Ahmed-Chaouch a expliqué sur le plateau de TMC avoir pu consulter le procès-verbal établi par la sous-direction anti-terroriste de la police judiciaire. Il en ressort de nouvelles divergences, à commencer par la durée de l’attaque.
« Il s’est passé 45 secondes entre le moment où le terroriste a pénétré dans la zone interdite et le moment où il a été abattu », déclarait le directeur du cabinet de Christian Estrosi quelques heures après l’attentat. Mais d’après les procès-verbaux et les images de vidéo-surveillance consultés parQuotidien, » il semble que l’action terroriste ait duré 4 minutes et 17 secondes, soit 5 fois plus que l’estimation donnée par le cabinet » du président de la région PACA.
Autre divergence : sur le dispositif policier, le soir du drame. « La police nationale […] était présente, et très présente […] Des véhicules de police rendaient impossible le franchissement de la promenade des Anglais », déclarait Bernard Cazeneuve deux jours après l’attentat. Un extrait du procès-verbal de la sous-direction anti-terroriste de la police judiciaire semble pourtant confirmer les affirmations deLibération, qui déplorait « des failles et des mensonges » sur ce point précis. « Sur les vidéos, les enquêteurs ne relèvent qu’une voiture de police nationale sur la promenade des Anglais », déclare le journaliste de Quotidien.
Le dernier point de discorde concerne enfin la neutralisation du terroriste. « Le dispositif de protection a permis à la police nationale d’intercepter le camion et de mettre un terme à sa course meurtrière », déclarait Bernard Cazeneuve. Selon Quotidien, c’est pourtant un « fait extérieur » qui a conduit à l’arrêt du véhicule. « A 22 heures 35 minutes et 46 secondes, constatons que le camion terroriste cale. Il ne repartira plus. 43 secondes plus tard, les policiers se trouvent derrière le camion. La fusillade dure 1 minute et 15 secondes », peut-on lire dans les procès-verbaux.
Si c’est bien la police qui a tué Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, elle ne l’aurait donc pas arrêté dans sa course folle. Un extrait du procès-verbal montre que le camion a bien été pris en chasse, mais que les policiers ont été fortement ralentis par la foule, jusqu’à être « bloqués » à 22h34 et 45 secondes. Trois minutes avant la neutralisation définitive du terroriste.
SOURCE :
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