Attentat de la rue Victor-Hugo : l’accusé voudrait « radicaliser tout le monde en prison, même les murs »

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Mohamed Hichem Medjdoub, accusé d’être l’auteur de l’attentat à la bombe de la rue Victor-Hugo, en mai 2019, sera jugé dès le 31 mars par la cour d’assises spéciale de Paris. L’Oullinois semble s’être radicalisé en ligne, quatre ans avant l’attaque au colis piégé dont il est soupçonné.
Il se définit comme un soldat du groupe État islamique (EI), bien que Daesh n’ait jamais revendiqué l’attentat dont il est suspecté. Mohamed Hichem Medjdoub sera jugé à partir du 31 mars par la cour d’assises spéciale de Paris pour l’attaque au colis piégé du 24 mai 2019, rue Victor-Hugo (Lyon 2e ), qui avait blessé physiquement 13 passants.
Il pourrait avoir suivi un “mode d’emploi” publié par l’EI pour fabriquer l’engin explosif, sans avoir bénéficié de complicité. L’Oullinois, qui aurait rarement fréquenté la mosquée de sa ville, aurait commencé à s’intéresser à l’islam rigoriste autour de l’âge de 20 ans, soit environ quatre ans avant l’explosion
« Si j’avais voulu, j’aurais fabriqué des explosifs pour détruire la Part-Dieu », a rédigé à ses proches, peu après son placement en détention provisoire, Mohamed Hichem Medjdoub. L’Oullinois, suspecté d’être l’auteur de l’attentat à la bombe de la rue Victor-Hugo le 24 mai 2019, sera jugé dès le 31 mars par la cour d’assises spéciale de Paris.
Au cours de l’instruction, il a assuré ne pas avoir souhaité tuer quiconque, en faisant exploser un colis piégé dans une rue commerçante de Lyon 2e , sans jamais, semble-t-il, regretter l’attaque dont il est soupçonné. La présence de billes métalliques et de vis dans l’engin artisanal pourrait, selon ses déclarations, lui avoir permis de signer l’attentat, sans faire de blessés graves.
Son enfermement idéologique dans un système rigide djihadiste, relevé par un expert psychiatrique, qui a écarté toute altération de son discernement et évoqué sa dangerosité criminologique, laisse craindre un nouveau passage à l’acte. « S’il sort, il dit qu’il veut reposer une bombe. Il est ingérable », déplore une source proche de l’affaire.
« J’ai la haine. Pas seulement contre les surveillants mais contre toute la France. On m’a humilié, on m’a manqué de respect et donc je vais me venger », s’emporte-t-il un jour, en référence à une fouille au corps qu’il a mal vécue en détention, en septembre 2021. Ce jour-là, il a menacé des gardiens de représailles, ce qui lui vaudra six mois de prison.
Deux ans plus tôt, il avait écopé de dix mois ferme, pour des violences aggravées, après qu’il avait jeté, en août 2019, un mélange d’eau et d’excréments au visage de quatre personnels pénitentiaires, sur fond de conditions d’enfermement qu’il trouvait insupportables.
Son casier judiciaire, vierge lors de son placement en détention provisoire, s’est noirci depuis et il envisage d’être condamné à la perpétuité, pour l’attentat de la rue Victor-Hugo. Au cours du procès, qui doit durer jusqu’au 7 avril, il sera probablement interrogé sur les propos très menaçants qu’il a pu tenir ces dernières années.
Le jeune homme a notamment estimé qu’il a « le droit de tuer [ses] ennemis » et « tous ceux qui font partie de la France sont nos ennemis ». « L’État islamique (EI) peut être considéré comme terroriste aujourd’hui comme les résistants pendant la guerre », a-t-il osé comparer.
Celui qui a vu des vidéos de décapitation tournées par Daesh se dit prêt à faire la même chose sur un Français ou à « le couper en mille morceaux ». « Si je sors aujourd’hui, eh beh demain je fais un attentat », a-t-il aussi affirmé en 2019 dans sa cellule, alors sonorisée.
Source
https://c.leprogres.fr/

L’attentat de la rue Victor-Hugo à Lyon est une attaque à la bombe survenue le 24 mai 2019. Mohamed Hichem Medjoub dépose un sac ou un colis explosif contenant des vis, des clous et des boulons devant un commerce de cette artère piétonne proche de la place Bellecour. L’explosion fait, selon les sources, 14 victimes toutes légèrement blessées.
Mohamed Hichem Medjoub, auteur de l’attentat, est arrêté le 27 mai 2019. Deux jours plus tard, celui-ci avoue son acte ainsi que son allégeance au calife de l’État islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi.
Déroulement
Le vendredi 24 mai 2019 vers 17 h 30 dans la rue Victor-Hugo, située dans le 2e arrondissement de Lyon, Mohamed Hichem Medjoub, à vélo, dépose un colis piégé devant l’enseigne Brioche dorée.
À 17 h 40, le colis explose et fait, selon un premier bilan, 13 blessés légers dont 8 femmes, 4 hommes et une enfant de 8 ans (ou 10 ans selon d’autres sources), et les sources font ultérieurement état d’un quatorzième blessé. Le colis contenait une bombe composée de 250 à 400 grammes de TATP versés dans un tube de Pringles avec 274 projectiles, principalement des vis et des piles. L’explosion a créé des impacts jusqu’à 2,32 mètres de haut sur les immeubles aux alentours et lancé des projectiles jusqu’à 150 mètres. La mauvaise qualité de l’explosif et les positions aléatoires des piétons ont limité les dégâts corporels.
11 des 13 blessés sont évacués vers les hôpitaux pour subir des interventions chirurgicales afin de retirer les objets en fer ainsi que les éclats de verre incrustés dans leurs membres. Le quartier d’Ainay, où l’attentat a eu lieu, est bouclé par la suite ; devant l’absence de danger immédiat à la suite du passage des démineurs, la rue Victor-Hugo et les immeubles aux abords immédiats du lieu de l’explosion ne sont cependant pas évacués.
Enquête
Le jour même de l’attentat, à 21 h 41, un appel à témoins est lancé par la Police nationale et une enquête a été ouverte pour « association de malfaiteurs terroristes ».
Près de 300 fonctionnaires participent à l’enquête jour et nuit dès vendredi soir (DGSI, DCPJ et PTS). Ce sont les images prises par les caméras de la ville et un témoignage qui permettent de retrouver la trace du suspect : alors que les enquêteurs peuvent le suivre jusqu’aux quais du Rhône avant de le perdre, l’appel à témoin permet de situer son passage vers le musée des Confluences[6]. L’étude des vidéos du quartier permet de le suivre à nouveau jusqu’à Oullins, où des images plus précises permettent dimanche après-midi de l’identifier. À partir du secteur d’habitation, les enquêteurs réussissent à retracer les achats des composants de la bombe, et localiser le domicile du poseur.
Le 26 mai, le suspect est toujours recherché. L’ADN retrouvé sur le sac qui a servi à dissimuler la bombe n’est pas répertorié au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). L’explosif utilisé est identifié comme du TATP, un puissant explosif artisanal.
Quatre personnes de nationalité algérienne (l’auteur, son père, sa mère et un lycéen majeur) sont appréhendées le 27 mai dans le cadre de l’enquête. Une autre personne est également entendue en audition libre. L’identité du principal suspect est révélée ultérieurement : Mohamed Hichem Medjoub.
Une perquisition a lieu le 27 mai dans une résidence située dans un quartier populaire d’Oullins. Le Parisien et Le Progrès révèlent l’identité partielle du principal suspect : Mohamed Hichem M.. Il aurait été repéré grâce à ses commandes de produits chimiques nécessaires à la fabrication du TATP sur Internet. En outre, le vélo avec lequel la bombe a été déposée est retrouvé à son domicile. Le 28 mai 2019, le procureur de la République Rémy Heitz rappelle que « l’enquête ouverte à la suite des faits commis à Lyon vendredi soir est couverte par le secret et […] qu’il est le seul à pouvoir rendre publics des éléments objectifs tirés de la procédure » après la communication à la presse par le ministre de l’intérieur Christophe Castaner et son prédécesseur Gérard Collomb qui ont annoncé des interpellations et gardes à vues avant qu’elles ne soient effectives[15]. Le 28 mai, les analyses ADN montrent que c’est celui du principal suspect qui avait été retrouvé sur le sac qui avait servi à dissimuler la bombe. Dans la soirée, il est transféré dans les locaux de la sous-direction anti-terroriste à Levallois-Perret où il avoue le lendemain être l’auteur de l’attentat et avoir prêté allégeance au calife de l’Etat islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi[16]. Son ordinateur a par ailleurs révélé des contacts avec le groupe terroriste. L’auteur a délibérément agi à l’avant-veille des élections européennes afin de « faire monter le vote populiste et raciste […] pour pousser les musulmans à la révolte ».
Le 30 mai, les gardes à vues des autres membres de sa famille sont levées, aucun élément n’étant retenu contre eux.
Le 31 mai, Mohamed Hichem Medjoub est mis en examen pour tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste, association de malfaiteurs terroriste criminelle, fabrication, détention et transport d’explosifs en relation avec une entreprise terroriste, puis il est placé en détention provisoire].

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