Albert Chennouf-Meyer sur le procès Merah : “C’est une décision courageuse”
Par Amaury Brelet
Le père du soldat Abel Chennouf, tué par le djihadiste Mohamed Merah, se félicite de la condamnation alourdie en appel à 30 ans de prison de son frère Abdelkader, reconnu aussi coupable d’association de malfaiteurs terroriste et de complicité d’assassinats, ce jeudi.
Abdelkader Merah, le frère du djihadiste Mohamed Merah, a été condamné en appel à une peine de 30 ans de prison, assortie d’une peine de sûreté des deux tiers, par la cour d’assises spéciale de Paris, ce jeudi 18 avril. Il est aussi reconnu coupable d’association de malfaiteurs terroriste et de complicité d’assassinats. En première instance, en novembre 2017, Abdelkader Merah avait été condamné à 20 ans de réclusion pour association de malfaiteurs terroriste, mais avait été acquitté du chef de complicité. En mars 2012, Mohamed Merah, qui se réclamait d’Al-Qaïda, avait assassiné trois militaires, trois écoliers juifs et le père de deux d’entre eux, à Toulouse et Montauban, avant d’être abattu par la police. Albert Chennouf-Meyer, père du soldat Abel Chennouf, livre en exclusivité sa réaction à Valeurs actuelles. Entretien.
Quelle est votre réaction à la condamnation aggravée en appel d’Abdelkader Merah ?
C’est la satisfaction qui l’emporte. En plus, nous sommes en pleine semaine sainte avec les préparations de Pâques. Aujourd’hui, c’est Vendredi saint, que puis-je demander de plus ? Avant de fermer le cercueil de mon fils, je lui avais fait la promesse d’aller jusqu’au bout. Je suis allé au bout. Maintenant, je peux mourir tranquille.
D’autant plus que cette fois-ci, la complicité d’assassinats a été retenue…
C’était un point essentiel pour nous. Me Dupond-Moretti s’obstine à rendre ce dossier difficile, alors qu’il est établi selon les témoignages des commissaires de police, des anciens agents de renseignement, tous s’accordent à dire que Mohamed Merah et son frère étaient liés, même s’ils étaient brouillés, dans l’élaboration du plan des sept assassinats, concoctés par le frère aîné Abdelkader. Le bornage téléphonique et les comptes rendus entre frères et sœurs, entre autres, le prouvent. Je ne comprends donc pas l’obstination de Me Dupond-Moretti. Nous avons obtenu la complicité, qui est plus importante que le reste et que l’association de malfaiteurs, parce que le cerveau c’est bien Abdelkader.
Comment expliquez-vous, justement, ce revirement en appel ?
Il n’y a pas eu d’éléments nouveaux depuis, sauf qu’en première instance, les juges que je ne veux pas critiquer avaient leurs intimes convictions et des doutes qui ont bénéficié à l’accusé. D’autres juges en ont décidé autrement. C’est ça la Justice, elle n’est pas parfaite. Ceux qui ont jugé cette affaire ont eu l’intime conviction que les éléments qu’ils ont eu sous les yeux confirmaient la complicité.
Me Dupond-Moretti n’a pas d’arguments. A l’écouter, on voit qu’il a fait de ce dossier une affaire personnelle.
L’atmosphère dépassionnée du procès en appel a-t-elle aussi joué un rôle dans cette décision ?
Absolument. Le premier procès était pourri et hystérique. La cause en était Me Dupond-Moretti, qui avait réponse à tout, y compris avec votre serviteur. Il avait même demandé au président du tribunal de l’époque à me sortir de la salle ! Il s’était aussi accroché avec ses confrères des parties civiles, avec le procureur qui était une femme et avec le président. Cette année, l’atmosphère était bien plus sereine. Il faut dire que l’apport de Me Francis Szpiner (avocat de la famille d’Imad Ibn Ziaten, un des soldats tués par Merah, NDLR) a été une valeur ajoutée exceptionnelle, ce que même Me Dupond-Moretti a reconnu dans la presse. Il a pourtant tenté deux ou trois fois de déstabiliser tout le monde et de pourrir à nouveau le procès, obligeant la présidente à le remettre à sa place. Il n’a pas d’arguments. A l’écouter, on voit qu’il a fait de ce dossier une affaire personnelle. Il veut sortir par le haut. Mais cela n’arrivera pas, parce que les faits sont là et ils sont têtus.
Au début du procès en appel, fin mars, vous étiez pourtant pessimiste…
Oui, mais j’ai changé d’avis au fur et à mesure que le temps passait. J’ai demandé à mes avocats d’être unis, solidaires, et ils l’ont été. Tous les médias ont d’ailleurs souligné la sérénité des débats. Et le procès d’Air Cocaïne, à Aix-en-Provence, que j’ai suivi, m’a fait dire que Me Dupond-Moretti allait se prendre une gamelle au procès Merah (les deux pilotes, défendu par le pénaliste, ont été condamnés à 6 ans de prison ferme pour trafic de drogue par la cour d’assises spéciale des Bouches-du-Rhône, le 5 avril, NDLR). Ne me demandez pas pourquoi. C’est l’instinct. C’est mon fils. C’est lui qui m’inspire. J’ai fini par dire à mes avocats : « Vous allez gagner. » Hier, ils m’ont dit après le verdict : « Albert, il faut que tu ouvres un cabinet de voyance. »
Si on avait demandé l’avis des politiques, ils auraient réclamé une peine plus clémente pour leur fameux vivre-ensemble à la con…
Aujourd’hui, vous saluez donc une décision courageuse rendue par la justice française ?
Oui, c’est une décision courageuse. Si on avait demandé l’avis des politiques, ils auraient réclamé une peine plus clémente pour leur fameux vivre-ensemble à la con, le concept qui consiste à violer votre femme et vous tuer après. Je pense que les juges ont été courageux. Je suis souvent critique à leur endroit, mais là, je dis chapeau. Comme je l’ai dit à mon fils : la justice a été rendue au nom du peuple français. Mais c’est aussi un signal pour la profession. Il faut désormais que la justice se prenne en main, surtout pour le terrorisme, car il en va de sa crédibilité. Aujourd’hui, les Français ne croient plus dans leur justice. Ils ne croient plus en rien. C’est un signal fort. Stop aux peines complaisantes. Il faut que les juges se rebiffent.
Me Dupond-Moretti a, lui, d’ores et déjà annoncé se pourvoir en cassation tout en dénonçant un procès « inéquitable » et une condamnation sans preuves…
Me Dupond-Moretti est dans la fuite en avant. C’est un mauvais perdant. Il a un ego surdimensionné. Il a des preuves sous les yeux qu’il se refuse à voir. Il dénie aux familles de victimes le droit à un jugement, le droit à un verdict, le droit à la vérité. Au lieu de dire « Je ne défendrai plus aucun terroriste » parce que cela lui a coûté beaucoup d’insultes et de menaces sur lui et sa famille, Me Dupond-Moretti ferait mieux de sortir par le haut et ne pas s’obstiner. Mais il fait le contraire. Il faut qu’il redescende sur Terre. Il ne suffit pas d’avoir un nom, il faut bosser, bosser comme mes avocats Béatrice Dubreuil et Frédéric Picard, qui n’ont pas de noms mais sont modestes et travailleurs. Quant au pourvoi en cassation, il ne me fait pas peur.
D’un point de vue personnel, enfin, cette procédure judiciaire a aussi été une douloureuse épreuve…
Oui, mais je vais passer les meilleures fêtes de Pâques depuis sept ans. C’était long. Nous l’attendions. Mieux vaut tard que jamais. En plus, un verdict rendu la veille d’un Vendredi saint. Pour un catholique, Pâques est la plus belle des fêtes. Je suis sous le portrait de mon fils. Je suis comblé.
Source :
https://www.valeursactuelles.com/societe/exclusif-albert-chennouf-meyer-sur-le-proces-merah-cest-une-decision-courageuse-106148
« leur fameux vivre-ensemble à la con…
le cri de la raison et du bon sens les plus elementaires venant de ce père, dévasté par l’ assassinat de son garçon, qui a trouvé cette force exceptionelle de se battrejusqu au bout
cethomme honorable m’ a toujours surpris par son identité, croisement des 3 religions monotheiste
Albert qui signe le chrétien
Chennouf héritage d’ un parent Bédouin …. ( le village de mon enfance abritait dans ses collines un clan Chennouf, descendants des Banou Soleim et autres Banou Hillal (ne pas confondre avec Hillel, please ! 😆
et Meyer comme le lumineux Rabbi du même nom….
Quand a Ducon-Pouretti, en effet, un ego surdimensionné et c’ est ce qui lui mettra une giffle salutaire en Cassation, cette fois l’ immmonde Mérah ,je le verrais bien se prendre perpète !
encore un qui va echapper a la peine capitale, supprimée par un autre Juif aux sourcils broussailleux et rempli des mêmes sentiments qu un Victor Hugo et sa
dernier nuit d’ un condamné a mort …………
ne jamais se dresser contre notre Loi du Talion
un oeuil pour un oeuil, une dent pour une dent et une vie pour une vie…pas plus !
quelle immense sagesse
Pourquoi » décision courageuse » ?
La justice s’est exprimée, comme dans tout état démocratique qui se respecte, point !