Affaire Tariq Ramadan: fin de l’instruction
Par Stéphane Kovacs
EXCLUSIF – Accusé de viol, le prédicateur pourrait être renvoyé devant la cour d’assises. Le Figaro a eu accès au rapport psychiatrique.
C’est un «homme vénéré», qui «hameçonne» ses admiratrices, repère leurs «vulnérabilités» et, «au moment de la rencontre, change radicalement d’attitude pour imposer une sexualité violente et brutale». Un homme qui se fait appeler «Maître» et qui, «dans l’intention d’imposer le silence à la personne», laisse «entendre menaces et déconsidération publique».
Les conclusions des trois psychiatres ayant examiné le prédicateur suisse Tariq Ramadan et les femmes qui l’accusent de viols viennent d’être rendues: elles évoquent clairement une «emprise de la part de M. Ramadan», «un ensemble de mécanismes qui permettent à un psychisme d’exercer tout pouvoir sur un autre psychisme, à son seul bénéfice, sans tenir compte du désir de l’autre». Ce mardi, les juges ont signifié aux parties la fin de l’instruction de cette affaire. Quatre ans et demi après son ouverture, en octobre 2017, avec la plainte d’Henda Ayari, une ex-salafiste devenue militante féministe.
«Tout a été fait du côté de Tariq Ramadan pour retarder le déroulement de cette instruction, souligne Me Éric Morain, avocat de «Christelle» et de Mounia, deux des accusatrices. Elle est désormais terminée pour les juges d’instruction. Cette fin dit que l’emprise a été un vrai système mis en place par M. Ramadan, et a permis les viols dénoncés par les plaignantes.»
Selon Me Pascal Garbarini, l’un des conseils de Tariq Ramadan, «les faits, la manière dont ils se sont déroulés, excluent toute emprise». «On est plutôt dans une volonté affirmée de participer à des relations sexuelles énoncées par M. Ramadan et approuvées par toutes les plaignantes», fait-il valoir. Avant de préciser que «le délai de trois mois offert par les juges pour faire de nouvelles demandes d’actes et critiquer les expertises nous permettra probablement de relever des éléments nouveaux sur les mensonges et les contradictions des parties civiles».
«Toutes les plaignantes ont évoqué l’admiration qu’elles avaient pour M. Ramadan, rapporte le collège d’experts, composé des Dr Bernard Ballivet, Frédéric Meunier et Daniel Zagury. Elles ont voulu s’engager dans une relation affective et sexuelle avec lui. Mais il y a eu un tournant au moment de la rencontre réelle. Elles décrivent un changement brutal. Il est devenu très violent, dominateur et effrayant.» «L’incrédulité, le ressentiment, la culpabilité, la honte, le désir de maintenir la relation au grand homme, l’oscillation entre des mouvements de ressentiment et d’inflexion masochique, décrivent-ils encore, ont composé le kaléidoscope psychique» dont toutes ont eu du mal à se dégager.
«Mais ce qui nous semble déterminant, insistent-ils, ce n’est pas tant l’emprise sur une femme amoureuse que la question de l’assentiment à des pratiques qu’elle décrit comme lui ayant été imposées par surprise, de façon brutale, violente, sans qu’elle puisse être en mesure de manifester.» Un jeu sadomasochiste, comme le laisse entendre Tariq Ramadan? «Le récit des plaignantes ne rapporte aucun ludisme, aucun partage concernant ces relations sexuelles», pointent les experts, qui rappellent la mise en évidence de difficultés sexuelles anciennes» chez le prédicateur. «C’est quelqu’un, commente une des plaignantes, quand il y a une femme qui lui résiste, il peut passer à l’acte, parce qu’il est, je pense, excité.»
Chez Henda Ayari, la première plaignante, les experts ont diagnostiqué un «trouble de la personnalité borderline». «Effectivement, justifie son avocat, Me Nathanaël Majster, son anxiété est renforcée par un harcèlement numérique et physique éprouvant qu’elle subit depuis des années et qui émane de partisans de Tariq Ramadan. Sa moralité autant que sa crédibilité sont salies injustement. L’emprise psychique exercée par Tariq Ramadan lui a imposé une période assez longue avant de pouvoir dénoncer ses agissements et je me félicite qu’un travail d’expert introduise pour la première fois cette notion d’emprise, qui seule permet de comprendre la situation d’une victime placée face à une autorité morale autant que religieuse.»
Chez «Christelle», ils diagnostiquent un «syndrome de stress post-traumatique». «Ce qui est singulier dans la situation de (Christelle), note le rapport, c’est la prise de conscience immédiate qu’elle est victime d’une agression et la tentative, répétée ensuite, et comprise par elle comme vitale, de sortir, justement, du rapport d’emprise dans lequel elle se trouvait.» Après l’agression décrite, «la suite révèle sa peur et sa volonté de faire croire que quelque chose perdure pour éviter qu’il ne se venge: c’était pour elle une façon de se protéger.»
Quant à Mounia, dont il «se présentait comme le maître»,Tariq Ramadan la voulait «soumise» et «à sa disposition». «On se rend compte que beaucoup des femmes qu’il a choisies avaient des failles, fait remarquer M. Morain. Et on note à chaque fois cette espèce de dichotomie de Janus entre “l’hammeçonnage” et le moment du premier passage à l’acte, où elles disent toutes: j’avais face à moi quelqu’un d’autre. Il appartient désormais au juge d’instruction de décider de renvoyer ou non cette face sombre devant la cour d’assises.»
Source
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/affaire-tariq-ramadan-fin-de-l-instruction-20220412
à propos de mr ramadan, qui paye ses avocats,son staff juridique les innombrables actes à décharge, versés où non au dossier les agents d’influence,ceux qui maintiennent la cohesion de ses partisans,..etc,etc ?? Je trouve que la justice de l’application des peines a particulièrement bien traité ce monsieur.Est ce que d’autres présumés violeurs même malades ont eu le même traitement?On aurait pu,transferer mr ramadan dans une unité penitancière medicalisée jusqu’à son amelioration pour ensuite le remettre dans une prison normale.Il semblerait que maintenant,il se porte comme un charme? l’accusation a un dossier solide contre lui.Si il echappe à une lourde condamnation aux assises,cela serait à desesperer de la justice Cordialement, joseph.
Dupont Moretti va être bientôt disponible. Il sera ravi de le défendre, il y a du pognon à prendre, et c’est un islamiste (comme le frère de Merah qu’il a défendu). C’est une affaire faite pour lui.