Affaire Halimi : “C’est à se demander qui des experts ou du meurtrier avait son discernement aboli”

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Par Amaury Brelet

Après avoir confié à Valeurs actuelles sa “consternation” et annoncé un pourvoi des parties civiles en cassation, Me Oudy Bloch, avocat de la famille de Sarah Halimi, revient plus en détails sur l’arrêt rendu par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, qui a déclaré son meurtrier, Kobili Traoré, pénalement irresponsable. Entretien.
Valeurs actuelles. Vous avez enfin pu prendre connaissance de l’arrêt rendu par la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris le 19 décembre dernier et de sa motivation. Quel est votre ressenti ?
Oudy Bloch. A la lecture de l’arrêt et de sa motivation, on en reste coi. La chambre de l’instruction n’a fait que reprendre la construction intellectuelle du deuxième collège d’experts aux termes de laquelle M. Traoré ne peut pas être pénalement responsable car il « n’avait pas conscience » que l’usage de stupéfiants pouvait entraîner une bouffée délirante aigüe. C’est à se demander qui des experts ou de M. Traoré avait son discernement aboli. En effet, prétendre que M. Traoré n’avait pas conscience que l’usage massif et régulier de cannabis pouvait entraîner une bouffée délirante aigüe, c’est faire peu de cas des 13 années continues de consommation de haschich, d’une irritabilité et d’une paranoïa reconnues par M. Traoré lui-même et des crises de rage incontrôlées relatées par la mère de celui-ci. Un tel raisonnement aurait été assurément irrecevable si M. Traoré avait été ivre mort parce que tout le monde sait, même lui, que l’abus d’alcool fait perdre la raison. Et tout le monde sait aussi, même et surtout M. Traoré, que les drogues ont des effets dangereux sur le psychisme. Qu’aurait-il fallu pour qu’il soit pénalement responsable ? Qu’il ait déjà tué sous l’emprise du cannabis ? Et c’est à nous, avocats de la famille de Sarah Halimi, d’expliquer à ses enfants, sa sœur, son frère, que si Sarah a été assassinée c’était un peu un coup pour rien ?
Y avait-il, selon vous, des éléments qui pouvaient raisonnablement faire pencher la chambre de l’instruction en faveur de l’altération du discernement (conscience partielle) plutôt que son abolition (absence totale de conscience) ?
Oui ! Si le discernement de M. Traoré était aboli au moment des faits, cela signifie qu’il n’avait absolument conscience de rien, qu’il se trouvait dans une boîte noire dans laquelle rien ne lui parvenait. Pas de son, pas d’image. Ce qui est parfaitement contradictoire avec l’oppression qu’il a ressenti à la vue d’un chandelier à sept branches ou d’un livre de prières en hébreu, également contradictoire avec les propos lancés aux voisins ainsi qu’aux policiers sur le prétendu « suicide » de Mme Halimi juste après l’avoir défenestrée, encore et toujours contradictoire avec la conscience de vouloir fuir la scène de crime mais de ne pouvoir le faire à cause du vide, celui dans lequel il avait fait basculer le corps de sa victime. Ces éléments de conscience font assurément pencher vers l’altération du discernement, tout au plus.
La bouffée délirante aigüe est-elle incompatible avec une certaine conscience ?
Il faut lire l’arrêt de la chambre de l’instruction attentivement. Elle y affirme que ces éléments de conscience ne sont pas « incompatibles avec une abolition du discernement au moment des faits, le Dr ZAGURY ayant énoncé dans son rapport que le mécanisme de protection et de lucidité dont a fait preuve M. Traoré en affirmant que c’était un suicide est compatible avec une bouffée délirante aigüe ». Compatible avec une bouffée délirante aigüe peut-être mais pas avec une abolition du discernement ! La chambre de l’instruction confond ici la cause et la conséquence dans la même phrase. A ce titre, le Dr Zagury a déduit du « délire » de M. Traoré une altération du discernement ce qui rend compatible ces éléments de conscience avec le délire. Cela n’aurait pas été le cas avec une abolition du discernement. En outre, l’un des experts a fini par reconnaître devant la chambre de l’instruction que lors d’une bouffée délirante aigüe, la conscience de l’intéressé pouvait être en dents de scie. Cela signifie que M. Traoré pouvait parfaitement être lucide – fut-ce par intermittence – durant les 20 minutes pendant lesquelles il a battu à mort Mme Halimi. Et on devrait pourtant croire les experts sur parole lorsqu’ils affirment, plus d’un an après les faits, que le meurtrier n’avait aucun contrôle sur ces actes !
L’affaire Halimi n’est pas finie. Quelles sont vos attentes pour la suite ?
La famille de Sarah Halimi s’est pourvue en cassation. En matière de responsabilité pénale, le doute ne profite pas à l’accusé. Il faut donc être absolument et objectivement certain de l’abolition du discernement pour en déduire l’irresponsabilité pénale d’un individu. Or, il y a trop d’éléments dans cette procédure qui font douter de l’irresponsabilité pénale de M. Traoré. Nous espérons donc obtenir un procès aux assises pour que les parties civiles puissent s’exprimer sur l’intégralité de ce dossier et non une audience en catimini sur la prétendue démence de M. Traoré qui a eu pour effet de confisquer le débat sur le reste de cette affaire.
Source :
https://www.valeursactuelles.com/societe/affaire-halimi-cest-se-demander-qui-des-experts-ou-du-meurtrier-avait-son-discernement-aboli-114275

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3 Commentaires

  1. Paul06 dit :

    Des experts incompétents, des juges incompétents, des policiers incompétents… La France aujourd’hui.

  2. Claude dit :

    Etes vous sûr que ce soit seulement de l’incompétence ? allons !! y croyez vous vraiment ? le mot d’ordre est passé , l’on ne touche pas à ces gens là, ça pourrait faire flamber les banlieues !

    On ajoute quelques pincées de mauvaise foi, quelques grammes de trouille suite aux menaces, et une grosse cuillère à soupe d’antisémitisme .

    Et si l’adorateur de son prophète de malheur s’en sort définitivement, j’espère sincèrement qu’un « vengeur » fera le nécessaire afin qu’il ne puisse recommencer .

    Il faut mettre fin à ces horreurs . et c’est la seule solution .

  3. chaouat rachel dit :

    LA TORAH PRECISE IL EST L HEURE DE JUGER LES JUGES LES AVOCATS EMPLOIENT LE MOT DE FOOLKLORIQUE LES AVOCATS NON ENTENDUS LA RECOPOSITION DE LA SCENE DU CRIME INTERDITE LES 28 POLICIERS INERTES NON ENTENDUS A PART FALSFIER LE NEGATIONISME AVERE QUE COMPTE ELLE FAIRE CETTE JUGE CONSIDERER LE CENTRE EUROPEEN DU JUDAISME LE MAUSOLEE DU JUIF ! ISRAEL N4A PAS DIT SON DERNIER MOT COMME LES USA ET SI LA PLAINTE A L4ENCONTRE DE CETTE MASCARADE ORCHESTREE ARRIVAIT D4AILLEURS POUR EN FINIR AVEC LA HAINE DU JUIF A L HEUE OU ON SE SAIT QUI ORGANISE UNE MARCHE INTERDITE AUX JUIFS ET UNE PETITION PZYANTE IGNOREE DE LA FAMILLE ET DONT ON IGNORE A QUI IRA L4ARGENT QUI FAIT COMMERCE DE LA MORT DU JUIF EN TERRE DE PHARAON

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