Accusé de harcèlement et injures raciales, Alain Soral risque six mois de prison ferme
Le parquet de Paris a requis contre l’essayiste six mois de prison ferme pour harcèlement, menaces répétées et injures raciales sur une femme noire qu’il avait séduite puis insultée. Jugement ce mardi.
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Procès Soral : du flirt «avec un homme charmant» aux menaces et injures raciales
La page «procès en cours» du site internet d’Alain Soral liste fièrement les «échéances» judiciaires passées ou à venir du leader du mouvement antisémite Egalité & Réconciliation (E&R). Tout compris, la somme totale que le «vlogueur» (blogueur-vidéo) d’extrême droite va devoir payer à ceux qui l’«attaquent» s’élève à 215 581 euros, est-il écrit. Le nombre est inscrit en rouge, en haut et en bas, histoire de bien faire comprendre aux nombreux fans du «dissident» qu’il serait peut-être opportun de lui faire un don. La page a été mise à jour il y a une semaine. Mais il manque quelque chose.
Alain Soral est attendu ce mardi au tribunal de grande instance de Paris, pour connaître la décision des juges concernant une affaire de harcèlement pour laquelle le parquet a requis contre lui, fin octobre, six mois de prison ferme. L’homme risque ici sa plus lourde peine. Pourtant, sur Egalité & Réconciliation, aucune mention n’en fait état. Comme si ce procès n’était pas digne d’être connu des habitués du site.
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Peut-être parce qu’à des faits de harcèlement s’ajoutent ceux de menaces et injures raciales. Envers une femme noire. Un ancien flirt, faut-il préciser. Des accusations qui font tache sur une plateforme censée servir à faire communier les jeunes issus de l’immigration et les «Français de souche», dans le culte des valeurs «patriotiques» – et contre un ennemi commun, le sionisme.
Ceux qui connaissent bien E&R se souviendront sans doute de cet article, vieux de deux ans, à l’époque où remontent les faits présumés : titré «Histoire d’un dépit amoureux récupéré par un voyou, puis vendu à l’extrême droite sioniste». Un texte qui reproduit des extraits d’une lettre «testament» envoyée à des proches d’Alain Soral par une certaine «Binti», présentée comme une «délinquante multirécidiviste et paumée». Celle qui a porté plainte contre Soral et pourrait le faire tomber ce mardi. Le texte est d’elle. Coupé opportunément pour le «bien» de l’article, il raconte les mois de galère et de vagabondage d’une jeune femme qui tente de percer professionnellement, tombe dans la mouvance soralienne et se retrouve petit à petit au milieu d’une machinerie qu’elle a provoquée, mais qu’elle n’arrive plus à stopper.
Fin octobre, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, la jeune femme, d’évidence fragile, a livré une autre version des faits. Elle a raconté le calvaire qu’elle a vécu pendant près de deux ans, la vague de haine et la mise en place d’un système de sape organisé pour la broyer, parce qu’elle a osé dire «non» à l’auteur de la sociologie du dragueur.
Binti Bangoura a fait la connaissance d’Alain Bonnet, dit Soral, le 3 mars 2014. A l’époque, la jeune femme habite à Los Angeles. Hôtesse d’accueil et mannequin freelance – elle a fait un passage dans l’agence Elite Model Look –, on l’a entrevue par le passé dans une émission de real-TV de M6, Top model 2005, en une du Monde 2 ou dans un clip de Yannick Noah, Métis(se). Elle enchaîne les missions et tente de percer dans la musique. Elle a un projet «patriote» : «le rêve français», une série de chansons que cette enfant de la Ddass d’origine guinéenne, qui a passé son enfance entre les foyers parisiens et une famille d’accueil en Suisse, voudrait à la gloire de l’Etat français, qui lui a donné sa chance quand, à l’âge de 4 ans, les services sociaux l’ont enlevée à sa mère SDF pour la placer. Mais qui, 20 ans plus tard, l’enverra en prison pour une affaire de transport de cocaïne entre le Sénégal et la France.
Elle commence à s’intéresser aux vidéos d’un certain Dieudonné, qu’elle compare alors à «Malcolm X», persuadée que l’ancien humoriste est victime d’une cabale du gouvernement pour le faire taire et l’empêcher de réaliser un projet de documentaire sur la traite négrière. «Le voir limite pleurer dans ses vidéos, ça m’a émue, j’ai été touchée, je me suis sentie concernée. J’ai commencé à suivre les vidéos qui parlaient de lui pour comprendre pourquoi on l’attaquait», raconte-t-elle à Libé. De fil en aiguille, elle tombe sur une interview d’Alain Soral donnée à la BBC. L’essayiste défend Dieudonné qui «[se bat] contre le système de domination», sous-entendu «la communauté juive organisée». Nous sommes à l’époque où la «quenelle» est en vogue chez les partisans de la «dissidence», ce geste prétendument anti-système (en réalité antisémite) cher à Dieudonné et Alain Soral, popularisé par Nicolas Anelka et conspué par Manuel Valls.
«Il était charmant et très gentleman»
Via Facebook, Binti Bangoura envoie un texte à Soral sur les droits des homosexuels en Afrique, qu’elle souhaite voir publier sur le site d’Egalité&Réconciliation. Elle le fait, dit-elle «pour dénoncer des injustices». C’est le leader du mouvement antisémite lui-même qui répond. Commence un échange. Rapidement, elle transmet des photos de son book, certaines dénudées, des extraits d’un livre-photo d’Uwe Ommer dans lequel elle apparaît. Peu à peu, un flirt virtuel s’installe. La jeune femme est impressionnée par le phrasé poli d’Alain Soral, qu’elle décrit «sans fautes d’orthographe». Elle et lui discutent régulièrement via les réseaux sociaux et sur Skype, parfois pendant des heures. Grâce à la vidéo, il lui fait visiter son appartement. «Il me faisait la cour, mais il était charmant et très gentleman. Il ne me faisait pas d’avances sexuelles, raconte-t-elle. Il était très rassurant, silencieux. Il m’écoutait sans jamais m’interrompre. Il était gentil, galant et portait beaucoup d’intérêt au déroulement de ma vie.»
L’homme promet de la mettre en relation avec des producteurs intéressés par sa fibre artistique. Lui donne le mail de Mathias Cardet (de son vrai nom Thomas N’Lend), un proche d’Alain Soral, vrai-faux ex-hooligan auteur d’un livre controversé sur le rap (publié par la maison d’édition de Soral, Kontre Kulture), qui doit bientôt lancer sa maison de disques «dissidente», «Bras d’honneur», et lui fait entrevoir un début de carrière prometteur. Mais le projet capote et les relations avec Soral commencent à se tendre.
«Ton destin est d’être un fantasme à vieux blanc juif pervers»
Parallèlement, Binti Bangoura est contactée par Cheyenne C., une réalisatrice, laquelle se présente comme une ancienne maîtresse d’Alain Soral. Elle joue la confidente, mais essaye de s’immiscer dans la relation, raconte Binti Bangoura. C’est la goutte d’eau. Elle décide de tout arrêter. Par texto. Violemment. La réaction est immédiate : «Ce soir je pense que c’est le moment de te remettre à ta place. J’ai renoncé depuis longtemps à ton cul. Tu es le genre de fille qui n’a aucun pouvoir sur moi. Je ne suis pas très branché black… Ton destin est d’être un fantasme à vieux blanc juif pervers… Ceux qui flashent sur les grandes blacks fines à grosse bouche et petit cul ! Pas génial comme avenir ! Les Blancs prennent les Blacks pour des putes, ce qu’elles sont le plus souvent. Finalement il ne te reste de sûr que les juifs et les pédés, les pédés comme amis pour t’écouter chialer que ton destin c’est d’être une pute à juifs… C’est triste effectivement !»
Nous sommes le 16 août 2014, les insultes et les menaces dureront plusieurs mois. Le soir même : «J’ai d’autres chats à fouetter que de me payer une minable intrigante black qui tente de se faire un nom sans y arriver. Tu veux connaître ton destin ? Dans dix ans ton corps sera tout sec. Et avec ton gros pif sémite, tu ressembleras à un vieux chef indien. Sur le marché du travail, tu ne vaudras plus rien. Tiens, je te renvoie cette photo, j’ai trop peur qu’elle se perde et se retrouve sur Facebook, les gens sont si méchants.» Un autre, anonyme : «Salut, notre ami vient de nous filer tes photos… Pas mal… Si on entend reparler de toi, diffusion publique de tes photos et crois-nous on a du fan sur YouTube et nos sites.» Puis un autre : «On te prévient, on est là pour prendre la suite». Ou encore : «Fais bien attention à ne pas aller trop loin, tu y laisserais des plumes»…
«Tout le monde venait m’insulter sans me connaître»
«Toutes les personnes autour de Monsieur Bonnet ont commencé à me contacter, pour reprendre le relais des menaces», raconte Binti Bangoura, ajoutant que des fans d’Egalité&Réconciliation se joignent au «tsunami». La jeune femme devient le prétexte à un échange de vidéos et d’articles entre plusieurs «stars» d’Internet, du blogueur Jean-Claude Elfassi au sulfureux militant de la cause noire Kémi Séba. Les messages reprennent de plus belle. «Tout le monde venait m’insulter sans me connaître. Chacun faisait des posts sur Facebook pour me faire passer pour une prostituée. Ils ont fini par publier toutes les photos.»
Binti Bangoura tombe peu à peu dans une grave dépression. Finira par appeler au secours, avant de porter plainte, le 16 novembre 2014. Deux ans plus tard, elle est toujours suivie, et vit dans une structure pour jeunes femmes vulnérables. Ce mardi, les juges devront décider si les faits sont assez graves pour envoyer Alain Soral en prison ou si, comme le défend son avocat, les captures d’écran de textos et de mails présentés à la justice par la plaignante, et qui n’ont pas été authentifiés par un huissier ou après une enquête de police, ne suffisent pas à l’incriminer.
Tristan Berteloot
SOURCE :
en milieu carcéral ou en milieu psychiatrique son internement ?
entre les 2 , mon coeur balance
il risque 6 mois de prison ferme !! c’est tout ? il y a longtemps qu’il devrait être en prison tout comme son acolyte dieudo
je trouve que la justice est bien trop laxiste avec ces tarés là !!!
Le parquet de Paris avait requis six mois de prison ferme contre l’essayiste pour harcèlement, menaces répétées et injures raciales sur une femme noire qu’il avait séduite puis insultée. Il n’a écopé que de 6 000 euros d’amende.
L’essayiste d’extrême droite Alain Soral a été condamné aujorud’hui à une amende pouvant se changer en emprisonnement, pour des menaces et des messages électroniques malveillants adressés à une jeune femme qui avait rejeté ses avances.
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné Alain Bonnet, dit « Soral », à 120 jours amende à 50 euros. Une peine de jours amende implique que le condamné voit cette peine transformée en emprisonnement s’il ne s’acquitte pas de la totalité de l’amende. Il devra aussi verser à la jeune femme une somme de 8000 euros (dommages-intérêts et frais de justice). Le parquet avait requis six mois de prison.
Alain Soral a été reconnu coupable de « menaces d’atteinte à la vie privée » et d' »envoi réitéré de messages malveillants ». Il a été relaxé pour d’autres infractions, par exemple le « harcèlement moral ». Le tribunal a par ailleurs constaté « l’extinction de l’action publique » pour les « injures raciales » qui étaient reprochées à Alain Soral. Le tribunal a condamné des messages menaçant de faire circuler des photographies dénudées de la jeune femme sur internet, ainsi que des propos insultants par SMS, tels que « les blancs prennent les black pour des putes, ce qu’elles sont le plus souvent », « ton destin c’est d’être une pute à juifs ».
La jeune femme était présente à la lecture du jugement. Alain Soral, lui, ne s’était pas déplacé. A l’audience le 20 octobre 2016, elle avait expliqué avoir entretenu pendant plusieurs mois une correspondance « courtoise » avec Alain Soral, qui avait changé de ton une fois qu’elle l’avait éconduit.
Source :
http://premium.lefigaro.fr/flash-actu/2016/11/29/97001-20161129FILWWW00196-alain-soral-condamne-pour-menaces.php
Put’1 il est toujours pas en taule celui là ???
C’est pas de la taule qui lui faudrait a ce connard, c’est une bonne tete au carré, je suis volontaire pour lui refaire le portrait ^^