À Marseille, de nouveaux tags antisémites découverts dans un immeuble du 8e arrondissement
Par Blandine FRAYSSE
Un immeuble où vivent 8 familles de confession juive a été pris pour cible par une main anonyme qui a tracé des insanités antisémites dans l’ascenseur.
Pour Laurent*, le 10 janvier dernier était un vendredi comme tous les autres depuis que l’hiver envoie le soleil se coucher vers 17 h 30 : Il faut se hâter de rentrer à la maison avant que la nuit tombe, afin d’entamer le shabbat et s’extraire ainsi des activités extérieures et des contingences matérielles pour se concentrer sur le foyer et la famille.
Comme tous les vendredis, Laurent a quitté son commerce de prêt-à-porter un peu plus tôt. Il est 17 heures lorsqu’il pénètre dans le hall de l’immeuble qu’il occupe avec sa femme depuis une vingtaine d’années sur le boulevard du Docteur Rodocanachi, dans le 8e arrondissement de Marseille.
Pressé de retrouver son épouse, rentrée une demi-heure plus tôt, le quinquagénaire appelle l’ascenseur, s’y engouffre et programme d’une pression de l’index que l’élévateur le hisse jusqu’à l’appartement familial. Mais quand les portes coulissantes de la cabine se referment, le commerçant croit sentir « son cœur se décrocher ». Au feutre noir, sont tracés trois mots et un sinistre symbole : « Juif de merde ». L’ignominie antisémite est surmontée d’une grande croix gammée. « J’ai poussé un cri », se rappelle Laurent.
Dans l’immeuble du commerçant, sur une douzaine de copropriétaires, vivent sept autres familles de confession juive. « Je ne l’ai pas pris spécifiquement pour moi, mais c’est horrible de voir ça devant soi. On ne s’y attend pas. »
Dès le lendemain, Laurent est allé déposer plainte à son commissariat de quartier, rue Baptiste Bonnet. Dans un groupe WhatsApp, il a aussi partagé, dans le courant du week-end, son désarroi et un cliché du forfait.
Quelques-uns de ses amis n’ont pas tardé à réagir en reliant ce nouvel épisode antisémite avec d’autres faits, qu’avait d’ailleurs relatés La Provence en octobre, puis novembre 2024.
En octobre dernier, un quinquagénaire de confession juive avait en effet découvert des insanités en prenant l’ascenseur de son immeuble de la rue du lieutenant Meschi. On pouvait y lire « Vive Hitler » et « Juif de merde ». Moins de 15 jours plus tard, et à nouveau dans le 5e arrondissement de Marseille, les occupants d’une résidence du chemin de l’Armée d’Afrique avaient à leur tour découvert leur ascenseur tagué d’inscriptions racistes – « Ho les Bougnouls rentrée chez vous Batard (sic) », « les Noir et les Bougnoul gratteur de CAF » – ainsi qu’une croix gammée.
« Nous sommes nombreux à penser que c’est le même individu qui tourne dans Marseille »
« Quand on m’a envoyé la photo des tags de la rue du lieutenant Meschi et l’article de La Provence, j’ai cru que c’était la photo de mon ascenseur. Les inscriptions reprennent exactement les mêmes termes et l’écriture semble identique, relève Laurent. Nous sommes nombreux à penser que c’est le même individu qui tourne dans Marseille. » Un individu suffisamment habile et furtif pour s’introduire dans des résidences sécurisées par des digicodes ou des interphones, dégainer son feutre noir et quitter les lieux sans être repéré.
« Dans notre immeuble, on s’est tous parlé et personne n’a rien vu, rien entendu. Quand ma femme est rentrée vendredi, 30 minutes avant moi, l’ascenseur était intact. Les faits se sont forcément produits entre 16 h 30 et 17 h. On est tous stupéfaits. » Quatre jours après les faits, « sans surtout céder à la peur », Laurent a repris le cours de sa vie, mais confie ne « pas digérer ». « C’est indigérable. Il faut que ça s’arrête. »
La police a ouvert une enquête afin d’identifier le ou les auteurs de ces nouvelles inscriptions.
* Le prénom a été modifié.
Source
https://www.laprovence.com/
Les responsables? La gauche, les enseignants, les syndicalistes, les intellectuels, les sportifs, les journalistes… beaucoup d’ entre eux, certainement.
J’ ai oublié les juges…
J’ ai oublié beaucoup de musulmans
Les autres responsables: les enseignants, journalistes, syndicalistes, politiques, intellectuels… beaucoup d’ entre eux du moins…
Soutien à eux. Je pense qu’il y a assez de caméras de vidéosurveillance pour pouvoir retrouver le responsable. En plus, la police a une tranche horaire d’une demi-heure dans laquelle chercher.