VIDEO :Enseignante à Calais, elle dit tolérer les nazis

Lors de la dernière journée de Synthèse Nationale, il y a quelques jours à Rungis, l’enseignante calaisienne Marie-Jeanne Vincent a expliqué que les nazis ne la dérangeaient pas.
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Vous êtes nazis si vous voulez, ça ne me dérange pas, je suis très tolérante. » La phrase est lâchée par l’enseignante calaisienne, professeure de français, Marie-Jeanne Vincent. La scène se passe le 14 octobre dernier, lors de la 12e journée nationaliste et identitaire de Synthèse Nationale, à Rungis, dans le 94.
L’ex-candidate des catholiques intégristes de Civitas aux dernières élections législatives à Calais, qui a depuis rejoint le Parti de la France (PDF), s’exprime devant un auditoire conquis. Marie-Jeanne Vincent était invitée à parler aux côtés de Serge Ayoub notamment. Les mouvements Troisième Voie et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires de ce dernier ont été dissous en 2013 par le gouvernement pour incitation à la haine et à la discrimination. Le 14 octobre, il y avait par exemple aussi l’ancien activiste italien de la mouvance néofasciste durant les années de plomb, Gabriele Adinolfi.
A Rungis, l’enseignante calaisienne, qui a participé au lancement du site internet noussommespartout.fr (voir-ci-contre), a expliqué comment lutter contre « la propagande officielle ». Une vidéo de son intervention a été mise en ligne sur YouTube, le jour même, par TV Patriotes, qui se présente comme une « chaîne d’information libre et indépendante pour les patriotes. »

Marie-Jeanne Vincent évoque alors la méthode des « antifas », que l’on peut combattre, une fois qu’on l’a identifiée, indique-t-elle. Cette méthode repose, selon elle, sur « la calomnie, la diffamation, le mensonge. » Elle consiste à « faire peur, faire parler les idiots utiles, et enfin vous traiter de nazis », énumère-t-elle… avant de lancer à son assistance, en riant : « Après, vous êtes nazis si vous voulez, ça ne me dérange pas, je suis très tolérante.» Une phrase que l’on peut entendre dans la vidéo publiée sur nordlittoral.fr.
On y entend aussi la Calaisienne lancer un appel aux contributeurs afin qu’ils rejoignent son nouveau site. La professeure de français leur donne un conseil: « Dénoncer les choses avec des mots choisis. La langue française est assez riche en euphémismes, en métaphores et en allégories pour pouvoir dire les pires horreurs que vous avez envie de dire, sans tomber sous les coups de la loi Fabius-Gayssot. » L’article premier de cette loi énonce que « toute discrimination fondée sur l’appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion est interdite. » Son article 9 qualifie de délit, la contestation de l’existence des crimes contre l’humanité, et notamment tout acte inhumain « commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre. »

Un site qui fait écho à un ancien journal antisémite
Dans la même vidéo, l’enseignante calaisienne Marie-Jeanne Vincent se présente comme l’une des créatrices du site « noussommespartout.fr ». Il est défini comme un site « de réinformation de la droite nationale, traditionnaliste, monarchiste, (et) contre-révolutionnaire. »
Pourquoi un énième site de réinformation ? Parce que selon la Calaisienne, il n’y en a « jamais assez » pour faire face à la « machine de guerre que sont les médias mainstream », qu’elle présente comme des médias « officiels et aux ordres », des « organes de propagande. »
L’enseignante s’explique ensuite sur le choix du titre du site : « Nous avons voulu reprendre le titre “Nous sommes partout ». Je pense que ça parle à tout le monde bien sûr. Parce que ça évoque, comme disent nos camarades, les heures les plus sombres de notre histoire. » Il fait écho au « fameux journal “Je suis partout », dont les rédacteurs en chef Brasillach et Pierre-Antoine Cousteau ne vous sont pas inconnus », lâche-t-elle devant l’assemblée.

IIIe Reich, milice et trahison
Grand admirateur du IIIe Reich, Robert Brasillach a été le rédacteur en chef de ce journal, l’un des journaux les plus collaborationnistes et antisémites de l’époque. Il a été condamné et fusillé durant l’épuration, qui a visé les personnes ayant collaboré avec les autorités d’occupation nazies. Pierre-Antoine Cousteau a succédé à Robert Brasillach à la tête du journal en 1943. Il a lutté auprès de la milice française, supplétive de la Gestapo allemande, créée par le régime de Vichy pour lutter contre la Résistance.
En écho, Marie-Jeanne Vincent présente son site comme une forme de réappropriation de la culture, une façon de « réhabiliter le côté intellectuel de la droite nationale », car estime-t-elle, « la culture a d’abord été l’apanage de la droite nationale. » Et d’ajouter« Maurras, ce n’est pas Oui-Oui. » Charles Maurras fut l’un des principaux animateurs de l’Action française, un mouvement politique antisémite et xénophobe. Il a été condamné pour intelligence avec l’ennemi et haute trahison, à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale, le 28 janvier 1945.
Un peu plus loin dans la vidéo, Marie-Jeanne Vincent regrette qu’il n’ait pas été possible de reprendre le titre “Je suis partout » : « On n’a pas pu le reprendre parce que c’est interdit par la loi. Le titre a été interdit lors de l’invasion en 44-45. Donc on a été obligés de[con]tourner la loi. On aurait bien voulu, mais on n’a pas pu [le reprendre]… Hélas… Un jour peut-être… »

Contactée hier, Marie-Jeanne Vincent nous a expliqué qu’elle ne pouvait pas répondre à nos questions sur noussommespartout.fr: « Je ne suis ni directeur de publication, ni journaliste, ni auteur du titre auquel vous faîtes référence », affirme-t-elle.

Source :

http://www.nordlittoral.fr/109990/article/2018-11-10/enseignante-calais-elle-dit-tolerer-les-nazis-video