Une du Point sur « Les Arabes »: Arrêt sur images jugé pour injure publique

Le site Arrêt sur images était jugé mardi à Nanterre pour injure publique contre Le Point, après une chronique qui comparait une couverture de l’hebdomadaire sur « Les Arabes » à une Une du journal antisémite « Je suis partout ».
« Les Arabes: L’histoire méconnue d’une civilisation / Aux origines de la tragédie d’aujourd’hui », titrait Le Point le 28 mai 2015 à propos d’un dossier qui traitait notamment des conflits au Proche et Moyen-Orient.

« Avec cette couverture, chef-d’oeuvre incontesté digne de +Je suis partout+, Le Point se hisse au sommet de son art », avait commenté un chroniqueur d’Arrêt sur images, Alain Korkos, photo d’une Une de « Je suis partout » de 1938, titrée « Les Juifs », à l’appui.
« Il suffit (…) de lire un peu rapidement pour comprendre que les Arabes sont, par définition, des terroristes », écrivait-il encore, alors que la couverture du Point, publiée quelques mois après les attentats jihadistes de janvier 2015, avait été immédiatement critiquée par de nombreux internautes.
Le Point avait déposé plainte pour injure publique, visant à la fois la chronique d’Alain Korkos et un tweet d’Arrêt sur images présentant cette chronique en juxtaposant les deux Unes.

« J’assume cette comparaison, comparer n’est pas assimiler », a déclaré devant le tribunal correctionnel Daniel Schneidermann, fondateur du site.
Il a dit sa « stupéfaction » d’être poursuivi, qui plus est par Le Point qui se fait pourtant « une spécialité de plaider contre le politiquement correct »: « Je pense que c’est une première de voir un média poursuivi par un autre média pour injure publique ».
Alain Korkos a pour sa part décrit une chronique « subjective » en se défendant de toute comparaison sur le fond entre « Je suis partout » et le dossier du Point : « Je ne parle jamais du contenu, je parle de l’image ».
« Dans l’esprit du public, +Je suis partout+, +Les Juifs+, ça a une connotation », a commenté la présidente. « Oui, mais une grand affiche sur les kiosques qui dit +Les Arabes+, ça a aussi une connotation », a répondu M. Korkos.
Me Renaud Le Gunehec, avocat du Point, a pour sa part dénoncé « une comparaison qui se veut sérieuse, filée, longue et étayée avec +Je suis partout+ qui est tout simplement le pire de l’histoire du journalisme ».
Au terme des plaidoiries, le tribunal mettra sa décision en délibéré.
Source :
http://www.notretemps.com/internet/une-du-point-sur-les-arabes-arret,i134129
Comme on le verra dans l’image ci-dessous Alain Korkos travaille dans la mesure et la pondération