Une chauve-souris à l’Elysée : je suis oiseau, voyez mes ailes, je suis souris, vive Plenel !

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Par Gilles-William Goldnadel
Tribune. Chaque semaine, Gilles-William Goldnadel propose aux lecteurs de Valeurs actuelles son regard sur l’actualité.
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La confusion s’empare des esprits les mieux structurés pour savoir ce qu’il faut penser de l’opération franco-anglo-américaine contre des usines d’armes chimiques sans doute encore détenues par le régime syrien.
Il est vrai qu’il est difficile d’opter entre la peste et le choléra, Daech et le Hezbollah.
Il est vrai encore qu’il n’est pas aisé de discerner dans l’opération ce qui tient de la guerre ou de la communication. C’est dans ce contexte rien moins que clair que notre président aura été questionné hier. Et la personnalité de l’un des questionnaires pose également question. Chacun aura compris que la présence du directeur de Mediapart aux côtés du pugnace et populaire Jean-Jacques Bourdin vaut adoubement présidentiel. Il se trouve que le journaliste- militant offre toutes les raisons d’être controversé.
On ne sait s’il tient plus de l’enquêteur ou du policier. Toujours est-il qu’il sélectionne soigneusement ses proies avant que de lancer ses filets, suivant qu’elles s’appellent Baudis ou Ramadan. C’est sans doute en raison de sa clémence extrême envers ce dernier que notre pêcheur à filets à dimensions variables aura effectué sa plongée la plus préjudiciable. Non content d’avoir fait montre envers son camarade Tarik d’un manque de curiosité inaccoutumé alors que celui-ci faisait l’objet d’investigations pénales pour des viols dont la liste s’épaississait dangereusement, notre pêcheur trotskiste prenait la mouche pour en avoir été moqué par Charlie hebdo.
Sans complexe particulier, voilà qu’il reprochait à son tour au journal martyr de s’en prendre aux musulmans en s’en prenant à Ramadan. Dès lors, la crainte révérencieuse qu’il inspirait depuis toujours au petit monde médiatique et politique s’évaporait dans l’air germanopratin. C’est dans ce contexte libéré, que l’auteur de cet article interrogeait publiquement notre journaliste militant sur la véracité de l’information contenue sur sa fiche Wikipédia qui laissait à penser qu’il était l’auteur sous alias d’un texte approuvant le massacre des athlètes israéliens aux jeux olympiques de Munich en 1972. Après avoir, par l’intermédiaire de Libération, confirmé l’information tout en récusant avec une touchante spontanéité, 46 ans plus tard, ce texte immonde, l’ancien rédacteur en chef du Monde suggérait dans Mediapart du 10 avril que mes « révélations » n’étaient pas sans lien avec l’enquête de son journal à l’encontre de Nicolas Sarkozy dans l’affaire libyenne… On remarquera dans cette suggestion sa capacité à élever le débat.
Alors donc que la France connaît régulièrement des attentats terroristes islamistes contre des chrétiens, des juifs, des policiers ou des Français de toutes conditions, le Président de la République a fait le choix d’adouber le directeur de Mediapart. Quelques jours auparavant, dans la triste circonstance de l’assassinat de l’héroïque Beltrame, le président Macron avait trouvé des mots forts pour stigmatiser enfin le terrorisme islamique.
Quelques instants plus tard, et j’en suis le témoin, il avait trouvé les mots justes pour consoler les enfants de la pauvre Mireille Knoll. Toujours cette même confusion. Toujours vouloir contenter tout le monde et son père. Toujours un gentil mot pour Jean, un mot gentil pour Pierre. J’ai comparé ce prince trop charmant à la chauve-souris de la fable. Ce président qui dit vouloir combattre l’islamisme et le gauchisme et qui adoube en même temps le chantre de l’islamo-gauchisme.
Je suis oiseau, voyez mes ailes. Je suis souris, vive Plenel !
Source :
https://www.valeursactuelles.com/politique/une-chauve-souris-lelysee-je-suis-oiseau-voyez-mes-ailes-je-suis-souris-vive-plenel-94820

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1 Comment

  1. Jean DELAIVE dit :

    Cet article est excellent ! Impossible de mieux dire !

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