Un an après les émeutes, Sarcelles n’a pas oublié
Sarcelles, le 20 juillet 2014. En plus des poubelles et des voitures brûlées, six commerces avaient été saccagés, la plupart tenus par des membres de la communauté juive.
Elle avait été épargnée par les émeutes de 2005, puis de 2007 dans les banlieues françaises, mais il y a un an jour pour jour, le 20 juillet 2014, Sarcelles était frappé par les violences urbaines. Depuis, la vie a repris soncours.
Mais personne n’a oublié. «Tout a changé, les choses ne seront plus jamais comme avant, analyse François Pupponi, député-maire PS de la ville de 60 000 habitants où vivent plus de 100 communautés différentes. Il y a un avant et un après 20 juillet.».
Ce dimanche-là, unemanifestation propalestinienne qui doit partir de la gare de Garges-Sarcelles est interdite par la préfecture. Quelque 350 personnes sont tout de même présentes au lieu de rendez-vous. L’annonce de la présence de la LDJ (ligue de défense juive) se répand. C’est le début du chaos. Les manifestants s’éparpillent et des groupes de jeunes foncent vers la synagogue de Sarcelles. Bloqués par les policiers, certans commencent à brûler des poubelles, puis s’attaquent au centre commercial des Flanades. Six commerces sont touchés, dont deux brûlés. Excepté un bar, tenu par des Assyro-chaldéens, tous appartiennent à des membres de la communauté juive, particulièrement importante à Sarcelles avec plus de 12 000 personnes. A Garges, ville voisine, la synagogue essuie des jets de pierre. L’attaque est donc bien ciblée.
Un an après, la gêne est toujours palpable. Quelque chose s’est cassé dans cette ville jusque là souvent montrée en exemple pour son vivre-ensemble. Plusieurs familles juives ont quitté la France pour Israël. Et ce malaise sera encore renforcé suite aux attentats de janvier. D’autant que Yohan Cohen, une des victimes de l’Hypercacher de la porte de Vincennes, est Sarcellois. «La communauté juive a pris conscience que des gens veulent les attaquer. Dans la tête, c’est toujours là», remarque François Pupponi.
Les commerçants attaqués gardent aussi des séquelles. «On exerce notre métier, mais la cicatrice reste», glisse René Banon, de confession juive, propriétaire de la pharmacie des Flanades incendiée et pillée ce jour-là, pour qui «l’antisémitisme a toujours existé» à Sarcelles. L’officine a rouvert deux mois et demi plus tard mais dans un autre local. L’ancienne boutique attend toujours les travaux.
Le calme semble aujourd’hui revenu. «Mais c’est aussi qu’il y a des militaires partout», insiste le maire. Car dans le cadre du plan Vigipirate, ils assurent la protection des lieux de culte et des écoles religieuses. «Que se passera-t-il quand l’armée partira? interroge Alain Bensimon, président de la communauté juive de Garges. On ne voit pas le bout du tunnel alors qu’on aimerait vivre sereinement, comme tout le monde».
Du côté de la municipalité, on a bien tenté d’organiser des rencontres entre les communautés, des débats sur des thématiques de société. «On veut montrer qu’on ne se laisse pas faire», remarque le député-maire. La mairie a également mis en place des structures de suivi pour prévenir la radicalisation dans les quartiers.
Une trentaine d’émeutiers interpellés
Ils sont une trentaines d’émeutiers à être passés entre les mains de la justice du Val-d’Oise au fil des mois, au fur et à mesure de leur identification. Les policiers de la sûreté départementale ont visionné autour de 200 heures de vidéosurveillance pour repérer les auteurs d’exactions, certaines clairement antisémites, commises lorsque la manifestation propalestinienne a dégénéré.
Une dizaine de personnes ont été incarcérées. C’est le cas, parmi elles d’Abbas C., un ambulancier de 27 ans, condamné à 4 ans ferme en octobre pour l’incendie de l’épicerie juive. «Le bon magasin, c’est lui, là, c’est le juif» avait lancé les casseurs avant de passer à l’acte, en désignant le magasin Naouri.
Un autre jeune de 24 ans qui avait caillassé les policiers et brûlé une Peugeot 106 pensant qu’elle appartenait à un membre de la communauté juive, a écopé de deux ans ferme. Un autre a été condamné à un an ferme pour avoir mis le feu au magasin TD Dépannage vidéo. «J’étais brûlant, je me sentais comme dans un film, très fort» avait-il reconnu à l’audience. Le pilleur de la pizzeria des Flanades, qui avait aussi participé au caillassage de la voiture de la brigade anticriminalité d’Ermont, a été condamné à 18 mois.
Pilleurs, caillasseurs, incendiaires… tous ont expliqué devant les enquêteurs puis les magistrats «avoir suivi le mouvement». Aucun n’a évoqué de dimension politique.
Fr. N.
source :
http://www.leparisien.fr/ableiges-95450/un-an-apres-les-emeutes-sarcelles-n-a-pas-oublie-19-07-2015-4956315.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr%2F
Changer la loi, l’antisionisme doit etre réprimandé au meme titre de l’antisémitisme, sinon ces débordement continueront toujours.
Ces racailles étaient venu casser du juif pas pour soutenir la cause utopique des palestiniens.
Entièrement d’accord avec Josué Bencanaan – d’autant que je connais très bien Sarcelles pour y avoir passé des week-end avec des amis y demeurant – une ville gangrénée par un islamisme radical… Je confirme…
l’organisateur de la manif non autorisée est classé sans suite …
Ah elle est belle la justice de Taubira ….