« Si j’étais venu avec mes gars au lourd passé… » : David Guiraud tient des propos menaçants au membre d’un collectif contre l’antisémitisme

Après avoir manqué en mai un échange avec des membres du collectif « Nous Vivrons », luttant contre l’antisémitisme, le député LFI David Guiraud a affirmé qu’il valait mieux qu’il n’ait pas eu lieu, car ses amis les « auraient frappés ».
Par Marion Monforta
Après une séance à l’Assemblée de nouveau agitée par la question palestinienne, avec plusieurs actions des Insoumis en soutien aux Gazaouis, des membres du collectif contre l’antisémitisme « Nous Vivrons » ont pris à partie le député David Guiraud (LFI) en dehors de l’Assemblée nationale, mardi 4 juin.

Attablé à une terrasse de café aux côtés de ses camarades insoumis Rima Hassan et Sébastien Delogu et du militant (ex-LFI) Taha Bouhafs, l’élu a été interrogé par des représentants de l’organisation concernant son refus de les rencontrer lors d’un meeting de La France Insoumise en Normandie, le 4 mai dernier. Alors qu’un membre de « Nous Vivrons » regrettait auprès de David Guiraud une opportunité de discussion manquée, ce dernier leur a répondu que son absence était préférable car la situation aurait pu dégénérer.
« Moi, je n’étais pas là, mais si j’étais venu avec mes gars au lourd passé… C’est mieux que vous ne m’ayez pas vu », a lancé l’homme politique à ses interlocuteurs, dont le discours a été enregistré dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. « Pourquoi ? », a alors questionné le militant du collectif. « Parce que vous êtes très agressifs et ils vous auraient frappés », a ajouté le député.
« Nous avons croisé David Guiraud, aujourd’hui. Le cirque a continué ! Avertissement bien reçu pour les ‘gars au lourd passé’ qui nous ‘auraient frappé’ mais nous allons vous décevoir : on ne se taira pas. L’antisémitisme n’est pas un projet de société. Il tue. Il blesse. Il isole », a réagi le collectif Nous Vivrons sur X, en légende de la vidéo de l’échange.
Dans la même journée, le député David Guiraud avait répondu par un toast à une femme filmant les Insoumis en les qualifiant de « bonne brochette d’antisémites », avant de déposer des tracts « Stop à l’antisémitisme » sur leurs tables. Ces images, visionnées plus de quinze millions de fois, ont suscité de vives réactions.
Le collectif « Nous Vivrons » a condamné les actions de la femme impliquée et un cadre du collectif affirme lui avoir demandé de se calmer et de partir, selon les informations du Parisien. De même source, ces altercations sont survenues après une manifestation contre l’antisémitisme devant l’Assemblée nationale à l’appel de « Nous Vivrons », collectif né au lendemain de l’attaque meurtrière du Hamas contre Israël du 7 octobre.
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