Sept ans au Tibet, Chérie 25 Hier Mardi 22 Septembre : qui était vraiment Heinrich Harrer ?
Mardi soir,Kippour nous pouvons voir ce film aujourd’hui en streaming
Lorsqu’en 1997 sort au cinéma « Sept ans au Tibet » (diffusé ce mardi 22 septembre à 20h50 sur Chérie 25), le réalisateur Jean-Jacques Annaud doit faire face à une polémique autour de son héros, l’alpiniste autrichien Heinrich Harrer, incarné par Brad Pitt. Quelque mois plus tôt, un journaliste dévoilait en effet le passé nazi de Heinrich.
« Heinrich Harrer reçu et félicité par son dieu Adolph Hitler, on est bien loin du film hooliwoodien propagandiste
Sept ans au Tibet »
Le biopic de Jean-Jacques Annaud, Sept ans au Tibet, devait couronner en beauté la carrière d’aventurier de l’alpiniste autrichien Heinrich Harrer. Adapté de son roman éponyme, écrit en 1952 à son retour au pays alors qu’il a dû fuir le Tibet envahi par les troupes de Mao, le film de J.J. Annaud retrace de 1939 à 1946, l’incroyable odyssée himalayenne de Harrer et sa rencontre avec le dalaï-lama, encore adolescent.
Arrêté en 1939 par les troupes britanniques alors qu’il prépare en Inde l’ascension du Nanga Parbat, une montagne du Pakistan dont le sommet culmine à 8 125 m, Heinrich Harrer s’évade cinq ans plus tard du camp de Dehra Dun, dans le Nord de l’Inde, et parcourt 2000 km à travers les monts escarpés durant deux longues années pour parvenir au Tibet. En février 1946, déguisé en mendiant, il entre dans la cité interdite de Lhassa, où il devient le précepteur du jeune Tenzin Gyatso, le futur dalaï-lama.
Un journaliste du magazine Stern dévoile son passé nazi
Voilà pour l’histoire officielle. Heinrich avait de quoi être fier, Hollywood déboursait 70 millions de dollars (soit 63 millions d’euros) pour porter à l’écran son incroyable histoire, émaillée d’exploits sportifs époustouflants. Un an avant la sortie du film, Harrer, âgé de 85 ans, « dernier explorateur du siècle » selon Vanity Fair, savourait l’admiration que lui portait Brad Pitt (qui l’incarne à l’écran), venu lui rendre visite avec le réalisateur Jean-Jacques Annaud.
Mais voilà, un jour de printemps 1997, l’enquête d’un jeune journaliste autrichien, Gerald Lehner, paru dans le magazine Stern fait l’effet d’une bombe. Le beau vernis entourant l’admirable existence de Heinrich Harrer se craquelle. Le journaliste révèle en effet le contenu compromettant d’un dossier qui dormait depuis cinquante ans dans les archives du IIIe Reich conservées à Washington. Celui de Heinrich Harrer.
Il s’avère que dès 1933, Heinrich Harrer, étudiant de 21 ans à Graz – principal foyer du nazisme en Autriche – s’engage dans les SA (sections d’assaut), une organisation illégale dans son pays, impliquée dans divers attentats et assassinats ainsi que le maintien d’ordre de manifestations nazies. Puis, en 1938, à la veille de l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne, Harrer, âgée de 26 ans, entame sa procédure d’adhésion aux SS.
Après avoir réussi l’ascension de la première face nord du mont Eiger, en Suisse, le 24 juillet 1938, il devient une des vedettes du régime nazi. La célébration de l’exploit est alors immortalisée par une photo prise à Breslau, en Pologne, à la fin du mois de juillet 1938. On peut y voir Hitler entouré des héros du jour, Heinrich Harrer, son compatriote Fritz Kasparek et deux autres alpinistes allemands. Une victoire « très symbolique », dit à l’époque Hitler, trois mois après l’Anschluss !
Véritable objectif des expéditions de Harrer : des recherches sur l’origine de la race aryenne
Les preuves sont sans appel. Cependant, Harrer, à la publication de l’article de Gerald Lehner, justifie son engagement dans les SS comme une erreur de jeunesse : « Ma conscience est claire sur mes activités sous le régime de Hitler. Néanmoins, je considère ces événements comme l’une des aberrations de ma vie, peut-être la plus grande, et je regrette profondément que ces événements puissent produire une fausse impression. » Toutefois, la présence de Heinrich Harrer au Tibet, durant l’été 1939, fait suite à une expédition très officielle, dirigée par un certain Ernst Schäfer, nommé, en 1936, sous-commandant SS de l’état-major de Himmler.
Cette première expédition avait pour mission la recherche des origines de la race aryenne. Les fantasmes nazis reposaient en effet sur la prétendue présence d’aryens purs aux confins du Tibet ou de l’Afghanistan. Et le Nanga Parbat, la « montagne mangeuse d’hommes », objectif de l’expédition de Heinrich Harrer, est précisément dans cette région. Que le héros de Sept ans au Tibet ait sciemment servi la cause nazie ou bien qu’il ait utilisé le régime pour mener à bien ses exploits d’alpiniste, le doute demeure. En outre, son séjour dans le camp britannique en Inde, de 1939 à 1945, l’a exclu de toute implication dans des crimes de guerre.
Pour calmer les esprits, les producteurs du film ont demandé à l’époque à Heinrich Harrer de rester à l’écart de sa propre histoire et Jean-Jacques Annaud a dû faire quelques changements de dernière minute au niveau des dialogues. Quant au lien qui unissait l’alpiniste autrichien, décédé le 7 janvier 2006, au haut chef spirituel du Tibet, les publications émanant des bureaux du dalaï-lama ont d’abord nié cette relation, avant de prétendre que le séjour de Harrer au Tibet avait été une « rédemption ».
source :
http://www.telestar.fr/2015/photos/sept-ans-au-tibet-cherie-25-qui-etait-vraiment-heinrich-harrer-l-alpiniste-autrichien-qui-inspira-le-film-photos-168901
Il a essayé de se racheter en fin de vie, je pense… Il avait le choix, il était jeune et avait l’avenir devant lui… Je ne lui trouve aucune excuse… C’est trop facile de se racheter une bonne conduite ensuite quand on a été un ancien SS…