Seine-et-Marne. Le député Meyer Habib victime de menaces antisémites sur le net : un habitant de Sainte-Colombe risque la prison

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Le parquet de Melun a requis de la prison ferme contre un habitant de Sainte-Colombe, qui aurait proféré sur Internet des menaces antisémites à l’encontre du député Meyer Habib.
Depuis de longs mois, Meyer Habib, le député de la 8e circonscription des Français de l’étranger (dont l’action parlementaire couvre notamment Israël, la Turquie, l’Italie et le Saint-Siège) s’alarmait de recevoir des menaces de mort. Une persécution permanente qui l’a conduit à être placé en permanence sous la protection de deux agents de sécurité.
Une étape de plus avait été franchie entre janvier et août 2018, avec des attaques répétées contre son nom sur Internet, notamment par le biais de Facebook. Des insultes bien sûr, mais aussi des menaces de mort, des mises en scène macabres réclamant son exécution ainsi que l’anéantissement d’Israël et de sa population.
En août, un courrier d’injures contenant une poudre suspecte lui était parvenu au Palais-Bourbon, courrier qui avait nécessité le déploiement d’un dispositif anti-attaque chimique mobilisant une vingtaine de pompiers et nécessitant l’évacuation d’une partie de l’Assemblée nationale.
Un prévenu de Sainte-Colombe
Dans ce contexte, une enquête du pôle de cybercriminalité avait conduit à l’identification d’un individu très actif sur la toile et domicilié à Sainte-Colombe, près de Provins.
Cet agent de sécurité-incendie de 46 ans comparaissait le mercredi 3 avril devant la chambre correctionnelle de Melun pour répondre de provocation non suivie d’effet au crime ou délit par voie électronique. Des faits qui auraient été commis le 27 juillet dernier.
Une image de guillotine assortie de la tête du député avait notamment, lors de sa diffusion, suscité l’enthousiasme de certains likers avant de retenir toute l’attention du tribunal.
À la barre, dans un premier temps extrêmement vindicatif, le prévenu devait ensuite en rabattre largement, invoquant sa liberté fondamentale d’expression et de pensée, la défense de ses idées pro-palestiniennes, son droit à la moquerie, à la dérision et à l’usage d’un certain « second degré ».
« Vous êtes tout à fait libre de penser ce que vous voulez et franchement, le tribunal s’en moque complètement, devait lui opposer l’un des juges. Ici ce n’est pas un tribunal d’opinion, c’est un tribunal de la République, et ce n’est pas pour cela que vous comparaissez aujourd’hui. N’inversez pas les rôles.
L‘antisémitisme n‘est pas une opinion, c‘est un délit. Vous devez répondre d’une accusation grave d’incitation à la haine et de provocation à commettre un meurtre sur un député de la République, ce n’est pas pareil ! ». Pour appuyer le propos, la présidente rappelait les années de prison, les milliers d’euros d’amende encourus pour un tel délit, sans oublier la probable perte d’emploi.
« J’ai réagi à chaud, j’ai eu tort »

Le quadragénaire oscillait alors entre une argumentation toujours combative, notamment dans son explication très tendue avec l’avocat du député Habib, et une forme de repentance en découvrant l’ampleur que prenait son affaire. L’impression d’invulnérabilité de l’internaute en plein délire semblait s’envoler.
Sentant l’argumentation de la défense se resserrer autour de « la menace terroriste » contenue dans ses menaces injurieuses, il semblait d’un coup, soupeser leur gravité. « Je suis musulman, mais je ne fais pas ramadan, s’est-il défendu. Je me moque des barbus, je ne les aime pas. J’ai réagi à chaud, j’ai eu tort ».
Un procès qui aura été aussi celui des réseaux sociaux, ces « déversoirs de haines », ces « outils de lynchage » où règne le faux anonymat, prétexte à tous les défoulements. Le prévenu semblait d’ailleurs en convenir, comme s’il prenait tardivement conscience de l’ampleur prise par son fameux « second degré », lorsqu’il postait ces messages haineux, planqué derrière son ordinateur.
Réquisitions
L’audience s’achevait sur de plates excuses au député, après les réquisitions du procureur. Ce dernier a réclamé 12 mois de prison (dont 5 avec sursis), une indemnisation de la victime, un stage de citoyenneté et la confiscation du matériel informatique. Jugement rendu le 24 avril.
Jean-François CALTOT
Source :
https://actu.fr/ile-de-france/sainte-colombe_77404/seine-marne-depute-meyer-habib-victime-menaces-antisemites-sur-net-habitant-sainte-colombe-risque-prison_22735314.html


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4 Commentaires

  1. Paul06 dit :

    Une peine dissuasive pour une fois, chère Justice.

  2. Serge Haddad dit :

    J’ai une meilleure solution…

  3. Jako Lévy dit :

    « À la barre, dans un premier temps extrêmement vindicatif, le prévenu devait ensuite en rabattre largement,  »

    😆 😆

    hahaha! pas besoin de demander l’ origine de ce genre de clébard qui aboie mais ne mord pas et finit par remuer la queue aprés un bon coup de tatane dans la gueule

    quand a l’ Ami Meyer, toujours admirable et egal a lui même…… un parangon de respectabilité et d’ honorabililité au sein de cette « assemblée » dite nationale

  4. roni dit :

    il n y a pas que lui il y a aussi une personne morale
    je parle d un site qui a incite….
    jamais inquiete

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