Saint-Quentin : derrière les flammes se cachait un attirail nazi
En intervenant sur un incendie l’été dernier, les policiers sont tombés sur un arsenal de guerre et d’objets nazis. Le collectionneur a été condamné.
L’incendie a eu lieu dans la rue Henriette-Cabot à Saint-Quentin mais n’a pas eu le caractère dramatique de celui de Pâques 2013 qui a coûté la vie à cinq enfants à quelques maisons de là. Ce feu de canapé du 20 août 2014 serait même passé inaperçu si les pompiers et les policiers n’avaient pas fait cette étrange découverte. Des armes. Beaucoup d’armes. La plupart étaient stockés dans la chambre du fils aujourd’hui âgé de 25 ans.
La liste égrainée mardi par le président Carlier est impressionnante. Il évoque un fusil d’assaut, un fusil de chasse calibre 16, des carabines, une baïonnette, des cartouches, un chargeur de kalachnikov etc. Mais en plus des armes, se trouvaient aussi des vêtements nazis comme cette casquette ou ce ceinturon d’officier de la Waffen SS. « Je voulais reconstituer un mannequin SS », reconnaît le jeune homme pas très à l’aise de devoir se justifier sur son ancienne passion. Car selon lui, cette attirance malsaine pour le Reich est derrière lui. Les experts psychiatres n’ont d’ailleurs pas décelé de troubles majeurs dans sa personnalité.
Il reste bien cette pièce ornée de drapeaux à croix gammées et d’insignes qu’il appelait « la cabane », mais « elle n’est plus utilisée », assure son père lui aussi gêné aux entournures. «On s’y réunissait avec des copains quand j’avais 16 ans », poursuit son fils. « On avait nos idées, mais ce n’était pas un truc organisé », jure-t-il. Il revendique « une passion pour toutes les guerres » qu’il assouvissait en arpentant les bourses aux armes de la région.
Le père, qui comparaissait également pour détention d’un fusil qu’il avait hérité, a bien tenté de le raisonner. Après l’incendie, il a essayé de planquer le matériel, sachant que son rejeton allait avoir des problèmes. « Je suis d’origine polonaise, je n’ai pas été élevé dans ces idées-là. C’est pour ça que je lui ai donné ces livres sur Hitler. Je voulais lui faire comprendre ce que c’était ».
Le garçon est désormais en couple et semble être assagi de ses idées extrémistes même s’il a toujours des idées « conservatrices mais plus sous cette forme », selon le président. « On a l’impression d’un groupe de petits garçons qui veut jouer à la guerre. Sauf que c’est une vraie guerre et de vraies armes », résume un juge assesseur.
Le quinquagénaire a été condamné à un mois de prison avec sursis, son fils à cinq mois. Tous les deux ont l’interdiction de détenir ou porter une arme pendant cinq ans. Quant au matériel, il sera détruit.
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