RIMA HASSAN EST UNE VRAIE BOMBE !
LE NOM DE RIMA HASSAN ET DE DÉPUTÉS LFI SUR UN MISSILE ISRAÉLIEN? TSAHAL DÉNONCE UN « CIVIL » AGISSANT « SANS PERMISSION »
La candidate LFI aux élections européennes Rima Hassan a partagé sur X une vidéo d’un homme en tenue militaire la menaçant, ainsi que plusieurs élus de son parti, avec un obus. Tsahal assure que l’auteur, habitué de ce type de contenus, n’est pas un de ses soldats.
Rima Hassan une réfugiée palestinienne est harcelée. Des français ont inscrits sur une bombe de Tsahal Rima tiens cadeau pour tes copains du Hamas. Sinon au KLM, une journaliste d'i24 traite les manifestants voulant un cessez-le-feu d'antisémites #gaza #israel #france #palestine pic.twitter.com/flcnREMh2x
— SystemDEAL (@SystemDeal) November 7, 2023
La vidéo a déjà été vue plus de 3 millions de fois sur le compte X (ex-Twitter) de Rima Hassan. La candidate La France insoumise aux élections européennes a partagé, ce jeudi 16 mai, une séquence dans laquelle un homme en tenue militaire profère des menaces à son encontre et à l’égard de députés LFI. « La honte a un nom: Tsahal », dénonce la Franco-palestienne dans sa publication, pointant du doigt l’armée israélienne.
Dans le détail, la vidéo – initialement publié sur un compte Tiktok nommé « Agence tous risques » – montre un homme en train d’écrire au marqueur sur un missile les noms de différents élus de La France insoumise: outre Rima Hassan, figurent dans la liste le député du Val-de-Marne Louis Boyard, la présidente des députés LFI à l’Assemblée Mathilde Panot, le député de Paris Aymeric Caron, la députée de Paris Danièle Obono.
« Pour tous les antisémites qui se cache (sic) derrière un antisionisme », est-il déjà écrit sur l’obus. « Rima Hassan! Tiens, regarde Rima Hassan », lance, tout en sifflotant une voix, au début non identifiée, tandis que sont dessinées des étoiles de David, ironiquement accompagnées de cœurs. « Aux armes citoyens », chante ensuite cette même voix.
Tournant l’objectif dans sa direction pour montrer son visage, l’auteur de la vidéo, lunettes noires sur le nez et couvre-chef aux couleurs d’Israël, se présente: « C’est toujours capitaine Looping qui vous parle et je vous fais un petit message: Rima Hassan, arrête avec moi, Panot, arrête avec moi, tout le monde, arrêtez! », dit-il, sans préciser à quoi il fait exactement référence.
« Ça part direct », menace-t-il, en montrant l’obus. « Je vais vous faire décoller l’avion devant vous. Arrête encore, ce n’est pas possible », ajoute-t-il. « C’est pour toi Rima Hassan celle-là. »
La vidéo montre ensuite deux avions aux couleurs kaki, de type visiblement militaire, sur une piste de décollage située dans un paysage désertique. « Eh, quand je te dis que ça décolle tout de suite Rima Hassan. Eh Panot, il faut pas tomber dans le panneau! Regarde, ta bombe, elle est là. (…) Rima Hassan, dans ta gueule, elle va partir direct », dit-il. « Eh Panot et toute la bande à LFI, j’ai pas besoin de te faire un dessin, tu sais où ça va », menace-t-il encore.
Depuis la publication de la vidéo, la députée Danièle Obono, mentionnée dans la séquence, a interpellé le ministère de la Justice et le garde des Sceaux.
« Il y a quelques possibles et graves infractions, publiquement revendiquées ci-dessous, qui mériteraient votre attention », dit-elle sur X, en partageant la vidéo publiée par Rima Hassan.
La députée écologiste de Paris Sandrine Rousseau a également réagi. « C’est immonde. Soutien Rima Hassan et les autres », écrit-elle sur son compte X, tandis que le député LFI Thomas Portes dénonce les « menaces » venues des « criminels de guerre israéliens de Tsahal ».
Pas la première vidéo de ce type
Depuis les attaques terroristes du 7 octobre et le début de la guerre, les représentants de La France insoumise sont régulièrement accusés de complaisance avec le Hamas. Rima Hassan, qui dénonce un « génocide » à Gaza, est particulièrement visée en France par la majorité, les oppositions de droite et une partie de la gauche et a été récemment convoquée par la police pour « apologie du terrorisme ».
L’auteur de la vidéo, lui, n’en est pas à sa première publication de ce genre. Sur son compte, une séquence dans laquelle il visait l’ancien candidat LFI à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon avait déjà été postée le 17 avril dernier. « Mélenchon, j’ai encore une petite surprise pour toi et la LFI », disait-il déjà dans une vidéo précédente.
Il y avait recours au même procédé, dévoilant des inscriptions menaçantes sur un obus. « Jean-Luc Mélenchon et la LFI dan ton q. pa d’oublie, pa de pardon (sic) », disait son message.
En janvier dernier, c’était l’influenceuse française aux plus de 3 millions d’abonnés sur Instagram Maeva Ghennam qui avait été visée. Plus aucune de ces vidéos ne sont encore visibles en ligne.
Un « civil » agissant « sans permission », selon Tsahal
L’homme, qui se surnomme « capitaine Looping », a été identifié, selon le média AJ+ français, filiale de la chaîne qatarie Al-Jazira, comme un plombier franco-israélien. Dans une interview accordée par ce dernier en décembre au média israélien A+, cité par AJ+, il disait fournir du matériel aux soldats israéliens.
Si AJ+ le présente comme un simple civil, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) fait référence en février à l’une de ses publications, datée de janvier, en le décrivant comme un « soldat franco-israélien engagé dans l’armée israélienne ».
Contactée par BFMTV.com, l’armée israélienne estime que la vidéo mentionnant Rima Hassan constitue un « incident très grave » fait « en opposition flagrante des ordres et des directives de Tsahal ».
Son porte-parole francophone Olivier Rafowicz affirme que l’homme dans la vidéo est un « civil », « arrivé pour le Jour de l’Indépendance (d’Israël, le 14 mai, NDLR) en tant que volontaire en coordination avec la base, avec une combinaison de pilote de l’armée de l’air, qu’il avait à la maison, marquée d’un écusson d’une unité qu’il avait reçu comme souvenir ».
Sa venue sur la base, et la prise de photos et de vidéos, se serait cependant faite, « sans permission aucune ». « Ce n’est pas un soldat », assure-t-il encore.
« Une enquête est en cours », affirme Olivier Rafowicz, qui dit ne pas avoir « d’autres éléments » concernant les autres vidéos tournées par l’homme se faisant appeler « capitaine Looping », dont il ne confirme pas l’identité.