Rétropédalage de la part des deux écoles qui avaient refusé de participer à une commémoration de la Shoah: le bourgmestre d’Anderlecht s’exprime
Deux écoles avaient refusé de se rendre à une commémoration de la Shoah invoquant la situation à Gaza comme motif. Elles y participeront finalement.
Deux écoles communales d’Anderlecht ont suscité jeudi la polémique après l’annonce dans la presse de leur refus de participer à une cérémonie prévue vendredi en mémoire des victimes de la Shoah. Selon la DH qui livrait l’information jeudi, ces deux établissements communaux, à savoir l’école Carrefour ainsi que l’institut Marius Renard, ont repoussé l’invitation qui leur avait été faite de participer vendredi à la pose de nouveaux pavés de la mémoire sur le territoire de la commune. Les deux écoles auraient justifié leur refus auprès des organisateurs par la crainte de possibles “débordements” en raison du conflit actuel au Proche-Orient.
Cette attitude a suscité jeudi plusieurs réactions de la part d’organisations juives, mais aussi du centre d’action laïque (CAL) ainsi que de plusieurs personnalités libérales, dont la ministre de l’Éducation Valérie Glatigny qui a annoncé sur X l’envoi d’un courrier aux deux écoles pour leur rappeler que la transmission de la mémoire faisait partie des missions de l’école. Face à la polémique, la commune d’Anderlecht s’est efforcée jeudi en fin de journée d’apaiser les tensions.
La commune réfute toute “pression externe” sur les directions
Dans un communiqué du bourgmestre Fabrice Cumps et de l’échevine de l’Enseignement Luiza Duraki, la commune annonce qu’une délégation d’élèves de ses écoles communales participera bien vendredi à la cérémonie “afin d’illustrer la volonté de la communauté scolaire de participer au devoir de Mémoire”.
Quant à la décision posée par l’école Carrefour et l’institut Marius Renard, la commune réfute toute “pression externe” sur les directions. “Dans une analyse préliminaire, les directions ont considéré, au regard de la situation internationale, qu’il était sans doute plus prudent d’inscrire la démarche dans une perspective pédagogique complète. Des actions en ce sens sont déjà programmées par les écoles”, précise le communiqué.
Avant la Deuxième guerre mondiale, la commune d’Anderlecht comptait de nombreux Juifs. Un grand nombre d’entre eux furent déportés par les nazis vers les camps de concentration dont ils ne sont jamais revenus. En hommage à ces disparus, des pavés de la mémoire en bronze sont placés régulièrement devant leurs anciens lieux de résidence par l’association pour la mémoire de la Shoah (AMS).
“Nous n’importons absolument aucun conflit!”
Vendredi, celle-ci a prévu d’installer des nouveaux pavés à Anderlecht. Un événement auquel l’association avait invité deux écoles situées à proximité, à savoir l’école Carrefour et Marius Renard. Selon Zalc Meyer, président de l’AMS, la direction de Marius Renard aurait justifié son refus par sa volonté de ne “pas importer de conflits dans l’école”, en faisant référence à la guerre actuelle au Proche-Orient. “Nous n’importons absolument aucun conflit!”, se défend M. Meyer. “Nous parlons juste des conséquences de l’holocauste entre 1940 et 1945″, ajoute-t-il, outré que le sujet ne puisse plus être abordé à l’école.
Selon M. Meyer, ce refus de participation d’écoles à la pose de pavés de la mémoire est une première. Pour lui, les deux directions concernées ont cédé à la pression des parents de ces élèves, de confession musulmane pour une bonne partie d’entre eux. Amer, le président de l’AMS se dit aussi étonné. Une cérémonie similaire s’est en effet tenue il y a quelques semaines à peine sur le territoire de la commune voisine de Molenbeek-Saint-Jean “où il n’y a eu aucun problème…”, a-t-il ,souligné.
Sur X, plusieurs personnalités du MR, dont le président du parti Georges-Louis Bouchez, ont réagi, ce dernier dénonçant les “conséquences concrètes du communautarisme, alimenté à des fins électorales”.
Ce vendredi, des nouveaux pavés de la mémoire ont été posés à Anderlecht. Pour rappel, ceux-ci honorent la mémoire des victimes de la #Shoah. La transmission de cette mémoire est essentielle pour l'éducation de nos enfants et fait partie intégrante des missions de l'école. pic.twitter.com/fL0SZqsFRV
— Valérie Glatigny (@valerieglatigny) January 10, 2025
happywheels
Comme le dit GWG, la belgique c’est la france en pire !