QU’IL CREVE ! :Détérioration de l’état de santé d’Abou Mazen organisateur de la tuerie de Maalot

Les médias arabes font état ces derniers jours d’une dégradation de l’état de santé du président de l’Autorité palestinienne, Abou Mazen, âgé de 88 ans.
Le Raïs palestinien ne serait plus en mesure d’assurer ses fonctions et la guerre pour sa succession est désormais officiellement ouverte. En Israël aussi, on se prépare à appréhender le jour d’après Abou Mazen et on étudie de près les noms qui circulent pour le remplacer.

Un sondage réalisé par l’institut Konrad Adenauer auprès des Palestiniens de Judée-Samarie et de Gaza montre que 68% désirent des élections générales pour leurs institutions: président et parlement. La côte de popularité d’Abou Mazen est particulièrement basse puisque seulement 19% sont satisfaits de son action et 77% souhaitent qu’il démissionne.
Le candidat préféré des Palestiniens pour succéder à Abou Mazen est Marwan Barghouti suivi d’Ismaël Haniyeh, l’un des chefs du Hamas. Barghouti purge cinq peines de prison à perpétuité en Israël pour ses activités terroristes. Il jouit d’une popularité importante et a déjà reçu le soutien de Mohamed Dahlan qui était le chef des services de sécurité palestiniens à Gaza et parmi les leaders du Fatah avant de s’exiler aux Emirats arabes unis.

Parmi les hommes qui pourraient diriger l’Autorité palestinienne après Abou Mazen se trouve également Mohammad Shtayyeh, le Premier ministre actuel de l’AP. Numéro 2 du gouvernement, il estime naturel d’être désigné à la tête de l’AP bien qu’il ne dispose que d’une faible notoriété et que les Palestiniens lui reprochent son échec à la tête du gouvernement concernant les problématiques économiques et sociales.
Autre candidat sérieux: Hussein Al Sheikh. Cela fait un moment que son nom circule pour succèder à Abou Mazen. Il est l’un des hommes les plus riches de l’Autorité palestinienne.
Agé de 61 ans, il se présente lui-même comme le »prochain président de l’AP ». C’est à ce titre notamment qu’il a été reçu par les ministres Gantz et Lapid sous le précédent gouvernement. Il tire sa grande fortune des carrières de mineraux qu’il possède mais aussi du détournement des fonds perçus par l’AP pour le développement de la bande de Gaza. L’autre source de revenus dont il jouit repose sur la vente des permis de travail délivrés par Israël. Compte-tenu de ses relations avec les autorités israéliennes, c’est lui qui centralise toutes les autorisations. Ainsi, chaque personne qui désire en bénéficier verse à Hussein Al Sheikh la coquette somme de 2500 shekels par mois. Et pour compléter le tableau, d’après des sources d’informations arabes, il serait accusé de nombreux faits de harcèlement sexuel. Mais bien entendu il est impossible de le dénoncer publiquement.
Inutile de préciser que ce sinistre personnage prône la violence contre Israël qu’il considère comme un »occupant » et qu’il voue une admiration à Yasser Arafat, qui avait pourtant voulu l’éliminer en 2003 parce qu’il commençait à prendre une place trop importante. Lui-même ancien prisonnier en Israël, il est un fervent partisan des salaires versés aux terroristes palestiniens qu’il compare à l’argent que l’Etat hébreu donne à ses soldats…
Si Al Sheikh est bien introduit dans les hautes sphères, il est décrié par la rue palestinienne. Cette contestation est silencieuse par peur des représailles mais les Palestiniens connaissent ses méthodes et il est réputé pour être l’un des hommes les plus corrompus de l’AP.

Un quatrième candidat est Madj Frej, le chef du service de renseignements palestiniens. Ce général est considéré comme le confident d’Abou Mazen. Il est connu pour ses opinions modérées concernant la résistance armée et l’éradication du phénomène des armes en circulation libre, en particulier dans les camps de réfugiés.

Mahmoud Al Aaloul, numéro 2 du Fatah, pourrait aussi vouloir succéder à Abou Mazen. Connu pour ses positions en faveur de la résistance armée et appartenant à la vieille garde de la direction palestinienne et du Fatah, il était un bon ami de Yasser Arafat et de Khalil al-Wazir (« Abu Jihad »), l’un des fondateurs du mouvement, responsable du meurtre de dizaines de civils israéliens. Il jouit du soutien de la branche armée du Fatah et de tous ceux qui sont d’avis que la solution face à Israël doit être militaire.

Enfin, Djibril Rajoub, le président de la fédération palestinienne de football et du comité olympique palestinien, se place aussi sur la ligne de départ. Membre du Fatah, il a été le chef des services de sécurité de l’AP en Judée-Samarie. Il dispose d’une forte popularité au sein du mouvement où il est préféré à la nouvelle garde.

En Israël, on suit de très près la bataille pour la succession d’Abou Mazen, qui donnera ou pas une autre direction au conflit israélo-palestinien.
Celui qui s’inquiète aussi de l’après Abou Mazen est Emmanuel Macron. Au mois de février dernier, Le Figaro rapportait que le Président français avait demandé que lui soit présentée la liste de tous les successeurs potentiels au Raïs palestinien. Il a sollicité, entre autres, le consul de France à Jérusalem, l’ambassadeur de France en Israël mais aussi les services de la DGSE, pour cette mission.
Macron s’inquiète de la guerre de succession qui pourrait s’ouvrir à la mort d’Abou Mazen. L’ONG International Crisis Group (ICG) a publié un rapport dans ce sens: la disparition du Raïs pourrait entrainer un effondrement de l’Autorité palestinienne. Le rapport souligne aussi que si les Palestiniens expriment le souhait d’élections démocratiques, la probabilité pour qu’elles aient lieu est très faible.

Le nombre important de noms qui circulent pour succéder à Abou Mazen reflète la fracture au sein de la société palestinienne et n’augure pas d’une succession consensuelle.

Source

Détérioration de l’état de santé d’Abou Mazen: la guerre de succession est ouverte