Pourquoi le monde arabe se détourne de la Palestine
Pour l’Arabie saoudite et ses alliés, Israël fait partie de la solution face à la menace iranienne. Jusqu’à marginaliser la question palestinienne.
PAR LUC DE BAROCHEZ
L’axe Riyad-Jérusalem marginalise la question palestinienne. Celle-ci disparaît petit à petit des écrans radars de la politique arabe, et son effacement met au jour les profonds bouleversements en cours au Proche-Orient. La rivalité entre l’Arabie saoudite et l’Iran est devenue la ligne de faille principale de la région. Malgré l’explosion de violence la semaine dernière – 17 morts côté palestinien le 30 mars à la frontière entre Israël et Gaza –, les réactions officielles arabes sont restées très discrètes depuis lors. Ni l’Égypte ni la Jordanie, les deux États arabes qui ont signé la paix avec Israël, n’ont versé de larmes sur les dernières victimes des balles israéliennes. Mieux, le nouvel homme fort d’Arabie saoudite, le prince héritier Mohammed ben Salmane, a proclamé trois jours plus tard sa conviction du droit d’Israël à l’existence, dans une interview-choc parue le 2 avril dans le magazine américain The Atlantic .
Son père, le roi Salmane, a dû apporter un bémol en réaffirmant le lendemain « le droit légitime du peuple palestinien à un État avec Jérusalem pour capitale ». Il n’en reste pas moins que la tournée que le prince héritier effectue ces jours-ci aux États-Unis, où il a rencontré la fine fleur de la politique, des médias et de l’économie et durant laquelle il s’est entretenu avec des groupes pro-israéliens, fera date. Comme l’a souligné Aaron David Miller, qui fut pendant vingt ans l’émissaire du département d’État américain au Proche-Orient, « qu’un futur souverain saoudien évoque à peine la question palestinienne pendant son séjour, qu’il soit plus intéressé par Hollywood que par la Palestine, en dit long sur les changements de priorités dans la région. »
Les ennemis de mes ennemis…
Les États arabes ont certes toujours été ambivalents vis-à-vis de la « cause palestinienne », qu’ils encourageaient en paroles, mais qu’ils considéraient surtout comme un encombrant fardeau. Depuis la création de l’État d’Israël en 1948, et surtout depuis la guerre des Six Jours en 1967, la question palestinienne était cependant un marqueur incontournable de la rhétorique arabe officielle. Le consensus dominant au sein des classes politiques et intellectuelles de la région voulait qu’Israël soit la principale menace stratégique contre laquelle il fallait, au moins en apparence, faire front. Ce chapitre est clos.
D’autres dangers apparaissent aujourd’hui beaucoup plus menaçants aux yeux des dirigeants sunnites d’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, d’Égypte ou de Jordanie : l’Iran chiite en premier lieu, les mouvements extrémistes sunnites ensuite, parmi lesquels Al-Qaïda et l’État islamique, et enfin les Frères musulmans, le mouvement islamiste qui détient les clés du pouvoir en Turquie, au Qatar, mais aussi, par le truchement du Hamas, dans la bande de Gaza. Israël, qui domine militairement la région et considère l’Iran comme son ennemi principal, est soudainement devenu une partie de la solution plutôt qu’un problème. Quand on a le même ennemi, on peut s’entendre.
La monarchie saoudienne en particulier voit avec une vive inquiétude l’Iran étendre sa domination à travers un « arc chiite » qui va du Golfe à la Méditerranée. La République islamique a marqué des points ces dernières années en Irak, en Syrie, au Liban, au Qatar et au Yémen. Le prince Mohammed, alors ministre de la Défense, a engagé en 2015 l’armée saoudienne à la tête d’une coalition arabe contre les rebelles houthis soutenus par Téhéran au Yémen, mais l’opération a tourné au fiasco. La guerre a fait au moins 10 000 morts civils, selon l’ONU, et provoqué la pire crise humanitaire actuelle. Le conflit pourrait-il s’aggraver en opposant directement Riyad à Téhéran ? Dans son interview à The Atlantic, le prince héritier saoudien emploie un vocabulaire martial en comparant le Guide suprême iranien, l’ayatollah Khamenei, à Adolf Hitler. Il affirme cependant vouloir s’en tenir à un combat sur le terrain « politique, économique et de renseignement ». « Nous voulons éviter la guerre », dit-il. Il est vrai que l’armée saoudienne n’est pas de taille.
Ligne dure
Le président Donald Trump, dont le gendre et conseiller Jared Kushner travaille en concertation avec le prince Mohammed à l’élaboration d’un « plan de paix » pour le Proche-Orient, encourage la ligne dure anti-iranienne. Il a menacé de déchirer l’accord sur le nucléaire iranien conclu avec Téhéran en 2015 par son prédécesseur Barack Obama, les Russes et les Européens. Mais son penchant isolationniste, encore apparu cette semaine lorsqu’il a dit vouloir retirer les forces américaines de Syrie à moins que les Saoudiens ne financent leur déploiement, contribue à nourrir l’incertitude des monarchies du Golfe. Aux yeux des États arabes, Israël reste pour l’avenir prévisible la meilleure voie d’accès à la Maison-Blanche – ce que l’Égyptien Sadate avait compris dès 1977 en se rendant à Jérusalem, et qu’il a payé de sa vie en se faisant assassiner par un islamiste en 1981.
Sur le plan économique aussi, Israël offre aux États de la région des perspectives plus alléchantes que les Palestiniens. « Israël possède une économie relativement grande et en croissance, a souligné le prince Mohammed pendant sa visite aux États-Unis. Nous partageons beaucoup d’intérêts avec Israël. » Le dégel s’est confirmé récemment lorsque l’Arabie saoudite a autorisé la compagnie aérienne Air India à emprunter l’espace aérien saoudien pour ses liaisons avec l’État juif – alors qu’auparavant ses avions devaient faire un long détour.
La déliquescence de la direction palestinienne contribue à expliquer le désintérêt croissant du monde arabe. À Gaza, le bilan de onze ans de règne du Hamas est désastreux. En Cisjordanie, l’Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas, est minée par la corruption, les querelles de succession et l’absence de résultats du processus de paix. Pas de quoi donner aux dirigeants arabes de quoi regretter leur rapprochement avec Israël.
source :
happywheels
Le monde arabes oublie la palestine !!, bien tres bien, mais je voudrai aussi que les racailles de banlieue nous oublient aussi !!
A chaque fois qu’un colons arabe se fait dessouder, nous en France on en prend plein la tronche !
Parce que les arabes dans leur majorité savent très bien que le peuple palestinien n a jamais existé !!!!
Vous auriez pu trouver une autre symbolique !!!! Celle-ci n’est vraiment pas heureuse. L’étoile de David et les versets coraniques, pour un bout de chemin ensemble???? ÇA CRAINT !!!!
Il pouvait y avoir autre chose : Les deux chefs d’état côte à côte ( une poignée de mains fictive… tous comme les drapeaux ), palmier et Ménorah ( certes, ce n’est pas au même niveau de symbolisme).
Mais ce drapeau vert, me fait froid dans le dos. Le cimeterre et le cimetière ne sont jamais bien loin l’un de l’autre, pour les juifs en particulier.
L’islam sunnite saoudien mettrait sa haine contre les Juifs en pause pour se foutre sur la gueule avec les chiites ?
C’est toute l’histoire islamique depuis la mort de l' »autre », non ?
dieudonné et soral vont bien aller chercher un p’tit chéque pour accuser Israël, je présume.
Certes les Palos sont des Sunnites mais avec leur funeste Hamas , chouchouté par M. Abbas , ce sont des Islamistes , Islamistes proches de Daesh ou d’El Qaida
En plus , ils dealent et fricotent avec le chiite Hezbollah , va t en guerre permanent qui de ce simple fait devient le cheval de Troie du Chiisme dans le Sunnisme
Ne tourne jamais le dos à un arabe = proverbe arabe « caresse la main que tu ne peux mordre » = le prince saoudien qui se déclare « anti-islamiste » devant les américains = le monde arabe qui se « détourne » de la philistie = langue fourchue du serpent = fausse inimitié sunnite chiite… mef ! Ca pue…