Pau : Mohamed B. poursuivi pour apologie du terrorisme
Il vit à Pau depuis quelques mois seulement. Depuis décembre dernier il est assigné à résidence. On lui reproche ses habitudes sur des sites internet qui font la propagande de l’Etat Islamique
Un homme de 32 ans comparaissait devant le tribunal de Pau pour apologie du terrorisme ce jeudi. La justice connaissait déjà ses liens avec l’islamisme radical puisqu’il est assigné à résidence à Pau depuis le mois de décembre. Ce qu’on lui reproche particulièrement ce sont ses activités sur internet.
Un habitué du réseau social « Telegram »
Le suspect est un habitué du réseau social « Telegram ». Les messages y sont cryptés. Via des pseudonymes, il y a consulté et partagé assidûment des vidéos de propagande de l’Etat Islamique. Avec des images d’exécutions, de décapitations et d’attentats ainsi que des messages de propagande incitant à la tuerie de masse ou de forces de police. Il a aussi participé à des discussions sur les modalités pratiques permettant de rejoindre la frontière irakienne. Il s’est expliqué là-dessus à l’audience. Il a dit que c’était de la curiosité. Qu’il éprouve du « dégoût » et du « mépris » pour le terrorisme. Il trouve cela « très regrettable ». En fait il voulait « s’informer par rapport à ce qu’on rabâche dans les médias ». Le parquet n’y croit pas. « Il est dans une posture face au tribunal, en bon père de famille qui n’a rien à se reprocher » a expliqué le vice procureur Sébastien Ellul. « Il n’est pas venu à Pau pour profiter de la mer et de la montagne comme il le dit ». Le vice procureur rappelle que l’on a également découvert chez lui des lunettes de visée nocturne, des batteries longue durée et des dispositifs de cryptage de télécommunication.
« À Pau pour profiter de la mer et de la montagne »
À part sa barbe, il n’a pas de look particulier. Sa femme, présente dans la salle d’audience, est voilée. Il est né à Paris et a grandi et vécu dans le XVIIIème arrondissement. Apres un bac pro, il est entrée comme vendeur à la FNAC pendant 6 ans. Un emploi qu’il a quitté en 2011. Depuis il bricole. Sa femme et sa fille se sont installées à Pau il y a quelques mois seulement. « Une opportunité de logement » a-t-il expliqué, et aussi « pour profiter de la mer et de la montagne ». Il est au chômage et vit du RSA. Il a été assigné à résidence après une perquisition administrative à la mi-décembre, dans le cadre d’une enquête sur le meurtre d’un couple de policier à Magnanville en région parisienne. Il n’est pas poursuivi dans cette affaire, mais depuis il devait pointer tous les jours au commissariat à 9h, 13h, et 19h. Il devait être chez lui de 20h à 6 h du matin, avec interdiction de quitter le département. Son passeport lui a été retiré également.
Il conteste avoir fait l’apologie de quoi que ce soit. Il admet avoir consulté des sites, animé par une sorte de curiosité malsaine ou morbide. Visiblement c’est une procédure pour l’exemple. Il est de bon ton en période électorale de dire : la justice vous protège. j’appelle cela un détournement de procédure — Son avocat
L’homme a demandé un délai pour préparer sa défense. Il va attendre son procès, le 9 mars, en prison. Son casier judiciaire comporte deux condamnations très anciennes. Il n’était jamais allé en prison avant ce jeudi soir.
Source :
https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/tribunal-de-pau-un-homme-comparait-pour-apologie-du-terrorisme-1486057864
ahhh takya kan tu nous tiens…expulsion!