NORD Montreuil : il récidive avec des propos choquants sur la devanture de sa maison

Ce n’est pas la première fois que cette maison de la rue du Général Potez, à Montreuil, fait parler d’elle. En 2014, déjà, son occupant s’était illustré en taguant sa façade de propos antisémites et pro-Dieudonné. Avant cela, il y avait eu aussi son habitation de Saint-Rémy-au-Bois. Visiblement, il aurait repris du service.
« Je suis scandalisée ! Je viens de Lille et je suis à Montreuil pour quelques jours. Je me balade dans ce quartier charmant et typique quand je tombe sur cette maison. Quelle honte ! » Cette touriste n’est pas la seule à se plaindre de ce qu’on trouve sur la devanture de la maison. Surtout qu’elle attire l’œil des curieux, avec ces tas de drapeaux flottants et ces affiches aux fenêtres. « Souvent, les gens croient à un travail d’artistes au loin ou à des annonces de tourisme, comme on est à deux pas des échoppes de la rue du Clape, du coup ils s’approchent… », commente une riveraine.

Et ce qu’ils trouvent est loin d’être du grand art. Plutôt un grand pêle-mêle de propos et de commentaires abjectes, contre Valls, par exemple, qu’on trouve caricaturé dans une posture tendancieuse, une étoile juive sur les fesses. Des références douteuses aux personnes naturalisées aussi. Sans compter à une époque les proses évoquant des gens de la ville. « Franchement, les enfants passent devant pour aller à l’école. C’est honteux qu’ils voient des trucs pareils ! » « Regardez, il y a même un couteau en vitrine. On se dit qu’un jour ça va déraper cette histoire, lui ou quelqu’un va péter un câble et ça va mal finir », confie un autre habitant. On se souvient que la maison avait été la cible d’œufs et que ses vitres avaient été brisées en 2014. Une pétition avait circulé dans le quartier. « Je suis régulièrement interpellé par la population, les riverains, les enseignants et même des touristes qui envoient des courriers en mairie », concède Charles Barège qui a saisi récemment le sous-préfet (lire ci-dessous).
Contacté, l’occupant de la maison a fait ce qu’il sait faire. De la provocation : « J’affiche mon droit d’expression, je connais les limites. » Mais aussi une certaine arrogance : « Que voulez-vous que fassent les gendarmes ? Ils ne peuvent rien. Et personne n’a encore réussi à regrouper assez d’avocats pour me reprocher quoi que ce soit. » Jusqu’à ce qu’à force de jouer avec le feu, ce provocateur finisse par se brûler…
LA JUSTICE A ÉTÉ DOUBLEMENT SAISIE
Alerté par le maire, le sous-préfet Régis Elbez est intervenu le 19 avril. « J’ai directement pris contact avec le commandant de la brigade d’Écuires. Laquelle s’est rendue sur place pour recueillir un certain nombre d’éléments et constater les faits. De même, j’ai interpellé le directeur du cabinet de la préfète. »
La gendarmerie a fait des photos, comme le confirment des riverains. Mais depuis, rien n’a changé. C’est qu’il serait difficile de qualifier précisément les infractions, même si les propos sont de plus en plus éloquents. L’homme s’exprime depuis chez lui, bien que tout soit visible de l’extérieur. Certains discours sont flous ou incohérents… Même si les références racistes sont indéniables. « Il y a aussi le cadre de la libre expression. Il est dans la provocation et joue sur l’ambiguïté des lois. C’est très compliqué », explique une personne proche de l’enquête. La gendarmerie aurait donc envoyé ses constatations au parquet de Boulogne, à même de qualifier les faits avec exactitude. Ce qui prend du temps. En parallèle, une enquête est en cours etl’homme pourrait être prochainement convoqué pour être entendu.
À Saint-Rémy-au-Bois aussi, de nouvelles inscriptions seraient apparues sur la façade de la maison où vivait l’homme autrefois. Sauf qu’elles sont plus explicites cette fois. Une enquête serait également en cours pour des faits d’incitation à la haine raciale. Sur lesquels le tribunal pourrait avoir à se pencher.
source :
http://www.lavoixdunord.fr/region/montreuil-il-recidive-avec-des-propos-choquants-sur-la-ia36b49188n3512694