NANCY : Abdel Hamouche :« Je suis comme Mohammed Merah. J’ai une Kalachnikov toute neuve »

Nancy. Lunettes sur le bout du nez, le président Haouy égrène la liste des choses reprochées à Abdel Hamouche. Il est presque admiratif. « C’est assez ahurissant… » Il existe en effet des records difficiles à battre et celui du 9 février 2014 émarge à cette catégorie. Ce jour-là, ce Nancéien de 25 ans a commis, en un laps de temps très court, la bagatelle de onze infractions ! Des délits qui viennent se rajouter à un casier déjà très fourni, puisque porteur de plus d’une douzaine de mentions. Vols, stups, dégradations, outrage et rébellion, port d’arme, violences. Un inventaire à la Prévert qui rend le magistrat perplexe : « Apparemment, il n’y a pas grand-chose qui échappe à votre talent… »
« Une Dolce Gabbana, rendez-vous compte… »
Repéré boulevard Lobau par la police alors qu’il circule à très vive allure et vient de déraper dans un virage, Abdel Hamouche est pris en chasse. Il grille plusieurs feux rouges, et quand les forces de l’ordre parviennent à sa hauteur il leur fait un large sourire avant d’appuyer à fond sur le champignon !
La folle course-poursuite prend fin quelques minutes plus tard. Hamouche, qui vient d’emboutir quatre véhicules en stationnement, prend la fuite à pied mais est finalement interpellé. Avec les plus grandes difficultés. La bombe lacrymogène viendra à bout de l’irascible conducteur sur lequel on trouve notamment un couteau et 25 grammes de résine de cannabis…
Dans la foulée, le jeune homme refuse le dépistage d’alcool et de stupéfiants. Histoire terminée ? Que nenni. Faisant état de difficultés respiratoires, Hamouche est emmené à l’hôpital. Une infirmière commence à lui découper la chemise afin de l’examiner. « Puis elle commet l’outrage suprême… », poursuit le président. « La malheureuse ose en effet couper votre ceinture. Une Dolce Gabbana, rendez-vous compte… » Hamouche lui crache dessus…
« J’ai une Kalachnikov toute neuve ! »
La scène qui suit est alors surréaliste : les policiers se jettent sur l’homme, lui mettent une alèze sur la tête afin qu’il ne continue pas à se prendre pour un lama ! Et les insultes fusent : « Je vous retrouverai tous ! Je suis comme Mohammed Merah ! J’ai une Kalachnikov toute neuve, je viendrai dans vos maisons et à l’hôtel de police ! ».
« La police n’a pas fait son boulot, ils m’ont défoncé », glisse depuis le box le prévenu, incarcéré dans le cadre d’une autre affaire. « Mais, de toute façon, vous n’allez pas me croire… » Le parquet adhère en effet difficilement à cette thèse et requiert un an ferme.
Conseil du prévenu, Me  Raphaële Jacquemin parle d’« élimination sociale », évoque une « explosion de colère. Il a perdu la raison dans un contexte d’alcoolisation massive. Il était au bord du coma éthylique. » Jugement : dix mois ferme et maintien en détention.
Eric NICOLAS

source :
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-ville/2015/12/08/un-nanceien-condamne-a-dix-mois-