Montpellier : : “Si j’avais une kalachnikov, je vous tuerais tous, je ferais pareil que Merah !”
Montpellier : outrage, rébellion, violences et apologie du terrorisme
Le passager alcoolisé voulait monter sans billet dans le train à la gare Saint-Roch.
Il est 23 h 10 en gare Saint-Roch, mercredi 29 novembre. Un Nîmois de 26 ans veut monter dans le dernier train pour Agde avec son vélo, sans billet. Il vient d’engloutir deux flashes de vodka. Lorsque la contrôleuse lui refuse l’accès, d’autant qu’il vient de traverser les voies avec son deux-roues, c’est un tombereau d’insultes et de menaces de mort qui s’abat sur elle. Face à cet “énervement absolu”, dira l’avocate de la partie civile à l’audience, deux jours plus tard, la jeune femme “qui a eu peur” appelle ses collègues de la police ferroviaire (Suge).
“Ça se fait pas de m’accuser de ça”
Après dix minutes de palabres, le récalcitrant ne veut toujours rien savoir. Ils seront contraints d’employer la force. “Mon ami m’a dit : “Tu descends pas du train, j’ai l’argent pour te payer le billet.” Mais ils sont arrivés en force sur moi. Je me suis débattu c’est tout”, essaie de se justifier le prévenu à la barre.
“Quand on a 1,2 g d’alcool dans le sang et qu’on ne se comporte pas bien, rétorque, pédagogue, le président du tribunal Sébastien Colombet, le contrôleur a le droit de vous faire descendre. Ce sont les mêmes règles pour tout le monde.”
Selon les hommes de la Suge, sur le quai, l’excité tente de leur donner coups de poing et de pied. “J’étais au sol, ils mettaient le genou sur mes menottes, j’étais dans une folie noire, j’ai pété un câble”, se défend le mis en cause. Il va proférer des horreurs, jusqu’à faire l’apologie du terrorisme en garde à vue.
En ces termes : “Si j’avais une kalachnikov, je vous tuerais tous, je ferais pareil que Merah !” Son taux d’alcool atteint alors 1,24 g dans le sang. Le passager, plus qu’énervé, refusera aussi de se soumettre aux prélèvements ADN. Ce jeune Marocain à la dérive a déjà six condamnations au casier, dont quatre pour des outrages et rébellion.
“Vous avez un problème avec l’autorité, monsieur ?”, l’interroge le président Sébastien Colombet. “J’ai un problème avec ceux qui font mal leur travail, répond le prévenu. Je manque pas de respect à ceux qui me respectent.” Les propos sur Merah ? “C’est une invention des policiers pour me faire passer pour ce que je suis pas, dit-il. ça se fait pas de m’accuser de ça (…) Je suis un être humain normal, me confondez pas avec des gens perdus dans leur vie, des criminels qui tirent sur des innocents.”
“Une théorie qui n’existe pas”
Pour le parquet, le discours de cet homme au “vocabulaire très riche” est “inacceptable”. Le procureur David Durand requiert deux ans de prison ferme pour les violences, outrage, rébellion et apologie du terrorisme, quatre mois de plus pour refus des prélèvements ADN et une interdiction de séjour sur le territoire.
Mickaël Poilpré, en défense, évoque “une succession de détails qui le conduisent à votre barre, une minute de retard à la gare, une gorgée d’alcool de trop…” Quant à défendre les actes de terreur, il assure : “On a fait de quelques phrases hors contexte une théorie qui n’existe pas.”
Le prévenu écope au final de vingt mois de prison ferme avec mandat de dépôt, une interdiction de territoire pour cinq ans et des dommages et intérêts pour la contrôleuse.
source :
http://www.midilibre.fr/2017/12/04/montpellier-outrage-rebellion-violences-et-apologie-du-terrorisme,1597759.php