Meïr Ben Hayoun : » La loi n’est pas la même pour tous »
Menacer de ne pas répondre présent au prochain appel de l’armée, c’est en soit gravissime. D’autant plus en cette période de tension où on parle de l’éventualité de 5000 missiles par jour lancés sur tout le territoire israélien. Ceci dans le cadre d’un conflit très imminent sur cinq fronts, sans mentionner le dossier nucléaire iranien.
Comme nous le rappelle le Général de réserve Itzhak Brik, vétéran décoré de la Guerre de Kippour, 3970, c’est le nombre de missiles tombés sur Israël pendant les 34 journées de la Seconde guerre du Liban en été 2006.
Depuis des mois, bloquer le pays, y semer l’anarchie et claironner de ne pas répondre à un appel de l’armée, quelle qu’en soit la raison, c’est pire que de ne pas se présenter.
Selon le Droit militaire, cela constitue une incitation à l’insubordination, plus grave que s’insubordonner soi-même; et c’est sanctionné beaucoup plus durement.
La Procureure générale de l’Armée, Yif’at Tomer-Yeroushalmi, n’a engagé aucune instruction contre ces appels à l’insubordination émanant d’officiers. Le Chef d’Etat-major Herzl Halévy et le Commandant de l’Armée de l’air Tomer Bar se sont contentés de s’exprimer bien tard contre l’insubordination de façon minorée et peu convaincante.
C’est un dysfonctionnement grave de l’appareil hiérarchique de Tsahal si aucun de ces officiers de réserves de l’armée de l’air appelant sciemment et répétitivement à l’insubordination n’a pas été traduit en cour martiale, et a minima n’a été déchu de son statut et de ses grades et radié définitivement des effectifs de Tsahal.
Cela concerne aussi d’anciens officiers supérieurs, des généraux, qui appellent à l’insubordination, même d’anciens Chefs d’Etat major comme Dan Haloutz qui ont perdu toute dignité militaire en la circonstance.
Pour beaucoup moins que ça, simplement pour s’être exprimé en catimini de ne pas vouloir participer à l’expulsion de Juifs de leurs demeures en 2005, ce qui par nature n’était pas à proprement parler une opération militaire de défense de l’Etat d’Israël, de valeureux combattants de Tsahal ont été sévèrement sanctionnés. Rien à voir avec la complaisance actuelle qui n’est autre que caution octroyée à la sédition et qui met l’Etat d’Israël en danger concret et immédiat.
Un exemple édifiant : Yaacov Amihay Merhavia, un bon fils de famille, jeune homme sensible et généreux de l’implantation de Elie.
Jeune officier du Bataillon 51 du Régiment Golani remarqué par ses supérieurs, en 2005, le sous-lieutenant Yaacov Amihay Merhavia a envoyé une lettre personnelle au Chef d’Etat-major Dan Haloutz pour lui signifier à quel point l’expulsion de Juifs du Goush Katif ne constituait pas une opération digne de l’Armée de Défense d’Israël, que cette décision d’expulser des Juifs de leurs demeures avait été adoptée de façon immorale et de surcroit non-démocratique. Merhavia n’a pas diffusé cette lettre à d’autres. Il n’a pas exprimé l’intention de désobéir. Il n’a pas incité ses hommes à l’insubordination, ni n’a fait de tels appels dans la presse.
La réaction du Chef d’Etat-major Haloutz fut pourtant cinglante : la suspension sur le champ du sous-lieutenant Merhavia et le retirer de son commandement. Malheureux, Merhavia fit tout pour réintégrer l’uniforme et son commandement. Sans l’appui et les avis favorables de tous ses supérieurs du Régiment Golani, il devait être radié de l’armée pour avoir seulement exprimé son avis sur une mission inique déshonorant Tsahal. En effet, la mission de Tsahal est de défendre la population juive, pas de l’expulser et de démolir ses localités.
Quelques mois après, Merhavia reprit le commandement d’une section de la Compagnie C du Bataillon 51 de Golani.
Un an plus tard, le 1er du mois de Av, le 26 juillet 2006, à la tête de ses hommes, fraichement promu Lieutenant, Yaacov Amihay Merhavia tombait lors des combats à Bint Djbel au Sud Liban. Il avait 24 ans.
Lors de sa première azkara, la commémoration de la 1ère année de sa disparition en 2007, son père Moshé dira de lui : “que nous soyons dignes d’avoir de tels enfants”.
Tova la maman de Yaacov Amihay Merhavia est décédée en 2019.
Le Chef d’Etat-major alors en 2006 était toujours Dan Haloutz. Il dut démissionner quelques mois plus tard en 2007 dans la honte. La Commission d’enquête Vinograd avait établi sa responsabilité caractérisée pour les manquements du haut commandement de la Seconde Guerre du Liban. Il est à signaler que Dan Haloutz est le seul Chef d’Etat-Major de Tsahal parvenu à ce poste après avoir été Commandant de l’armée de l’air.
C’est le même Dan Haloutz qui aujourd’hui appelle sur tous les toits à l’insubordination et à la guerre civile et qui n’hésita pas à jeter comme un malpropre un jeune officier ayant seulement osé s’exprimer à titre personnel sur une mission immorale et scélérate. Un jeune officier gentleman qui malgré tout, était toujours prêt à faire le sacrifice ultime et l’a fait de bon cœur pour la défense d’Israël, quels que soient les circonstances et le Gouvernement en fonction.
Aujourd’hui, pour ces acteurs et bénéficiaires de ce flagrant deux poids deux mesures, cela va de soi. Ils font partie d’une caste qui dans un amalgame de mauvaise foi et dans une manoeuvre de vaste arnaque, veulent faire croire qu’ils luttent pour la démocratie quand de surcroit, ils brandissent des drapeaux de l’ennemi nazislamiste dit “palestinien” (?!).
© Meïr Ben Hayoun
Source
http://jerusalem24.com/blog/2023/07/20/la-loi-nest-pas-la-meme-pour-tous/
happywheels
Erreur de Ben Hayoun , les pilotes et autres officiers ne refusent pas de partir en milouin mais ils refusent de se porter volontaires , et c’est pour cela qu’ils ne peuvent être condamnés
de plus Ben Hayoun nous dit que ces milliers d’officiers devraient être radiés de l’armée. Dans ce cas nul n’y aura plus de pilotes, de commandos ……