Marseille – Attentat à la gare Saint-Charles : pour les parents de Mauranne « l’État doit reconnaître sa responsabilité »

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Deux ans après, les parents de Mauranne ont déposé une requête pour engager la responsabilité de l’État
Qu’importe la durée du combat, qu’importe l’âpreté du dossier, ils iront jusqu’au bout. Pour leur fille Mauranne et sa cousine Laura. Pour ces deux étudiantes de 20 et 21 ans tuées il y a deux ans jour pour jour lors de l’attentat terroriste de la gare Saint-Charles. « Pour que justice soit faite », concluent Sylvie et Dominique Harel engagés, depuis le 3 octobre 2018, dans une procédure devant le tribunal administratif de Lyon afin de prouver la responsabilité de l’État.
Une responsabilité dont les parents de Mauranne ne doutaient pas à la lecture en octobre 2017 du rapport de l’inspection générale de l’administration sur les « dysfonctionnements graves du dispositif de l’éloignement » au sein de la préfecture du Rhône. Un document sans ambiguïté.
Au fil des 23 pages (lire ci-dessous), il détaille de manière effarante comment un individu en situation irrégulière, interpellé un vendredi soir pour un vol à l’étalage, n’avait pas été aiguillé vers un centre de rétention administrative. Au lieu de cela, le Tunisien d’origine avait le lendemain pris un train pour Marseille avant de commettre l’irréparable.
Des dysfonctionnements « sans lien » avec l’acte terroriste
Dans la foulée de la publication de ce rapport, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérard Collomb, avait pris des mesures fortes. Le préfet du Rhône avait été remercié. Des changements pour éviter de nouveau dysfonctionnements annoncés. La preuve selon les parents de Mauranne de la reconnaissance évidente par l’État de sa faute dans ce dossier. Finalement, pas vraiment.
À la suite de la requête devant le tribunal administratif, les deux partis ont échangé des mémoires. Celui des parents de Mauranne a été adressé le premier. Celui de l’État s’est fait attendre avant d’être transmis en juillet dernier. Arguments de défense rapportée par Sylvie Harel : « Les dysfonctionnements commis par le service en charge de l’éloignement des étrangers à la préfecture du Rhône apparaissent sans lien avec l’acte terroriste en cause. »
À cette lecture, Dominique Harel marque une pause avant de répéter : « Sans lien. Vous imaginez, c’est comme si on vous disait que vous perdez votre fille, qu’il s’agit d’un acte terroriste, que tout le monde fasse des grands discours et que derrière, on se moque de vous », enrage-t-il.
D’autant que, selon lui, l’interpellation du terroriste et sa remise en liberté dans la foulée a « accéléré » son processus criminel. Un lien de causalité qu’il sera sans doute impossible à vérifier. « Mais je le pressens », insiste Dominique Harel. À ses côtés, Sylvie avait toujours refusé de confier ses émotions face à ce drame. C’est terminé. Aujourd’hui, elle dit sa « colère ». Son « incompréhension » après les grandes déclarations politiques. « L’État doit reconnaître sa responsabilité », dit-elle D’après leur avocate, Me Alice Cabrera, « personne au final ne veut être responsable devant la loi ».
La posture politique est une chose, la réalité judiciaire en est une autre. Déterminés à aller jusqu’au bout, les parents de Mauranne attendent de pied ferme l’audience au tribunal administratif de Lyon. S’il le faut, ils se disent prêts à aller jusqu’au Conseil d’État. Pour eux, pour Mauranne et Laura. Pour que la responsabilité dans ce dossier soit clairement engagée. Pour qu’une telle erreur ne se reproduise plus jamais.
« Des dysfonctionnements graves du dispositif de l’éloignement »
Sans une faille incroyable dans la gestion des ressortissants en situation irrégulière, le terroriste Ahmed Hanachi n’aurait jamais dû se retrouver le 1er octobre 2017 sur le parvis de la gare Saint-Charles. L’avant-veille, le Tunisien de 29 ans avait été interpellé dans un centre commercial de Lyon à la suite d’un vol à l’étalage. Conduit à un poste de police, ce dernier avait fait l’objet d’un signalement des agents de police auprès de la préfecture. En situation irrégulière, il aurait dû être transféré vers un centre de rétention pour confier son dossier à un avocat. Ça n’a jamais été le cas. Il a finalement pu se rendre à Marseille. Pour comprendre le déroulé des faits, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérard Collomb, a demandé à l’Inspection générale de l’administration (IGA) de mener une enquête. Le 11 octobre, dix jours après l’attaque, le rapport tombe. Lors d’une conférence de presse, Gérard Collomb déclare : « Au sein de la préfecture du Rhône, la mission n’a pas identifié de faute individuelle, mais a souligné un ensemble, je cite, de dysfonctionnements graves du dispositif de l’éloignement. » En clair, la préfecture aurait dû vérifier s’il restait des places au CRA de Lyon. Même s’il était plein le samedi matin, le rapport rappelle « le caractère national du dispositif des centres de rétention », assurant que ceux de Nîmes, Marseille où Sète présentaient au total 17 places libres dans la matinée du samedi. L’enquête de l’IGA a ensuite révélé que l’agent de la préfecture chargé du dossier n’a pas osé déranger le sous-préfet de permanence, seul habilité à signer l’obligation de quitter le territoire français (OQTF). Ce dernier était parti à une cérémonie. Au-delà des conclusions administratives, l’ex porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner avait déclaré : « On aurait pu éviter l’assassinat (des deux jeunes filles) s’il n’y avait pas eu de dysfonctionnements graves. Sur la base de ces constats, il faut modifier les règles. »
Source :
https://www.laprovence.com/article/faits-divers-justice/5698984/marseille-attentat-a-la-gare-saint-charles-pour-les-parents-de-mauranne-letat-doit-reconnai

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7 Commentaires

  1. bien sur que l’etat est responsable !, l’arrivé en masse d’une immigration non controlé surtout algérienne, ces types ne sont meme pas controlé, si ils le sont, relachés dans la foulé.
    Cette agression mortelle de ces deux malheureuses etait surtout raciste, sur Marseille nous avons une arrivé massive d’africain ( malien pour la plupart), ce qui me trouble le plus c’est leur agressivité vis a vis de la population blanche ( je le dis avant que le mot soit tabou ) une agressivité etremement violente, tant verbale que physique.
    Au dessus des lois, ils ne risquent rien, comme le dit souvent la police  » nopus n’avons pas pu identifier votre agresseur  »

    Je le dis encore une fois, on est mieux servis que pas soit meme, il t’agresse « defonce lui la gueule » !!!

    • liguedefensejuive dit :

      Il convient de ne pas généraliser à tous les maliens et tous les algériens.

      • nous avons pas rencontré les memes ^^, ayant habité en Afrique centrale pendant pres de 6 ans, chez eux ils sont agréable, il y aussi des cons, mais en proportion moindre.

        16 ans sur Marseille, 35 altercations, agressions…., un reccord !

    • vrcngtrx dit :

      « défonce-lui la gueule »
      le principe peut sembler bon mais non applicable pour une majeure partie de la population agressée (jeunes filles, personnes âgées …)

      • il est evident vrcgtrx, que cela s’adresse a des personnes en mesure de le faire, quoi que ayant un certains ages je me defend encore tres bien, et puis il y a les accessoires, lacrymo, matraque…..

        • vrcngtrx dit :

          La loi punit tout individu dont la réponse (le moyen de défense utilisé) n’est pas égale aux moyens utilisés par son assaillant : autrement dit une matraque contre un agresseur à mains nues sera considéré comme répréhensible
          ps. bien sûr cette règle ne s’applique pas si vous êtes un envahisseur contre un autochtone ou un islamo-collabo contre un résistant : là vous pouvez casser brûler frapper torturer défenestrer car ça c’est du traditionalisme inoffensif, au pire de la faiblesse psychiatrique

  2. benjamin dit :

    hanachi meme racine du mot serpent en arabe!!

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