Magnanville : un an après l’attentat, l’inquiétude des forces de l’ordre des Yvelines
REPORTAGE – Un an après l’attaque terroriste qui a coûté la vie à deux policiers de Magnanville, rien n’a vraiment changé pour les fonctionnaires des Yvelines qui constatent toujours une dégradation de leurs conditions de travail.
C’est un pays où, un soir de juin, un couple de policiers a été massacré par un fanatiquevivant à quinze minutes de là. Un pays où, désormais, leurs collègues regardent plus attentivement dans leurs rétroviseurs et font le tour de leur domicile le soir venu. Pour atteindre ce pays-là, Mantes-la-Jolie, Magnanville, Limay ou Les Mureaux, une petite heure d’autoroute suffit depuis Paris. En un vendredi ensoleillé, à deux pas de la collégiale de Mantes, le terrorisme semble bien loin. Mais la tuerie du 13 juin 2016 est encore dans la voix et dans le regard de Pascal André. Délégué départemental Unité SGP Police FO, il était à Magnanville ce soir-là avec une partie de la compagnie de sécurisation et d’intervention des Yvelines. «Beaucoup avaient les larmes aux yeux quand leur petit garçon a été sorti vivant de la maison.»
Un an après les faits, c’est bien le chagrin qui domine chez les policiers. Le 9 juin, les collègues du couple ont eu la belle idée d’organiser les «foulées bleues», à Verneuil-sur-Seine, deux courses à pied avec plus de 600 policiers, mais aussi des pompiers, des magistrats, des gendarmes. Un hommage a été rendu lundi à Pézenas (Hérault), où la victime de Larossi Abballa, Jean-Baptiste Salvaing, a grandi. Et le ministre de l’Intérieur est attendu dans les Yvelines.
«Je te reconnais, je vais te retrouver et je vais te tuer»
Au-delà de la tristesse, une sourde inquiétude pèse aussi sur les policiers. «Il y a un avant et un après Magnanville», «Cela aurait pu arriver à chacun d’entre nous», les mots sont toujours les mêmes. Et le fait que les familles puissent se retrouver en première ligne change tout pour les «flics de base». «Au quotidien, les choses ont forcément changé», remarque un policier. À Mantes-la-Jolie, certains préfèrent ne plus faire leur footing seuls, certains collègues ont acheté sur leur argent propre des dispositifs de vidéosurveillance pour leur domicile et d’autres s’arrangent, au volant, pour semer d’éventuels suiveurs. Aux Mureaux, des individus suspects ont été repérés et une enquête serait en cours. Un incident, révélateur de l’ambiance mais sans lien avec l’islamisme radical, a défrayé la chronique en avril dernier. Tard le soir, des policiers de Limay, regagnant leur domicile situé dans l’Eure voisine (il est habituel de ne pas habiter près de son lieu de travail, a fortiori quand celui-ci est une ZSP), sont suivis et intimidés par des jeunes circulant à bord d’une Golf. Les intéressés seront interpellés et affirmeront avoir seulement voulu «faire peur». Quelques mois plus tôt, à l’automne 2016, un centre commercial des Yvelines avait été le théâtre d’une scène directement reliée, elle, à l’islam radical: lors d’une altercation devant une caisse, un ancien condamné dans un dossier terroriste avait fait un geste d’égorgement visant une policière municipale venue lui demander de se calmer. «Je te reconnais, lançait l’individu, je vais te retrouver et je vais te tuer.»
« Les choses ne font que se dégrader. Le secteur Mantes-Les Mureaux-Limay-Trappes regroupe un nombre très important de fichés S. »
Pascal André, délégué départemental Unité SGP Police FO
«Les choses ne font que se dégrader, précise Pascal André, se faisant le porte-parole de ses collègues. Le secteur Mantes-Les Mureaux-Limay-Trappes regroupe un nombre très important de fichés S.»Sans que les policiers de base aient aucune information sur leurs identités ou leurs lieux de résidence (sauf contrôle dans le cadre d’enquêtes locales) ni, pour des raisons de confidentialité, sur les opérations des services antiterroristes.
Contexte tendu
Une situation qui peut parfois atteindre une dimension ubuesque. Un fiché S a ainsi porté plainte, après un contrôle, contre des policiers de la brigade anti-criminalité. Ces derniers doivent être entendus dans la procédure, ce qui signifie que leurs identités seront révélées au plaignant. L’affaire suscite «dégoût, amertume et incompréhension totale, raconte un policier. C’est le monde à l’envers. Que faut-il dire aux policiers: de ne plus rien faire?» Au-delà des islamistes radicaux, les policiers rencontrés tiennent par ailleurs tous à souligner qu’il n’existe pas de problème avec la communauté musulmane dans son ensemble, communauté qui avait tenu à manifester son soutien aux policiers après le 13 juin 2016. Mais, dans un contexte tendu, ce manque d’informations sur les extrémistes inquiète. Délégué local d’Unité, Emmanuel Subrenat, douze ans de service dans les Yvelines, se souvient ainsi d’un délinquant interpellé à Poissy en 2013 pour recel de vol de voitures, l’intéressé le menaçant de mort ainsi qu’un de ses collègues. Condamné à huit mois ferme, il disparaît dans la nature. Ayant découvert que l’homme était fiché S et par ailleurs recherché pour un trafic de véhicules en bande organisée, le policier demande si l’individu a été repéré, s’il est toujours dans le secteur. Sans jamais recevoir de réponses. Tout en tenant à relativiser l’anecdote, Emmanuel Subrenat remarque que, dans le contexte de Magnanville, «nous savons tous que cela aurait pu nous arriver. Et des collègues sont encore sous le choc, un an après, certains étant toujours suivis par des psychologues».
Le traumatisme est d’autant plus fort qu’il est intervenu dans un contexte déjà marqué par une grande difficulté pour les forces de l’ordre. Après la collégiale de Mantes, non loin du quartier sensible du Val Fourré, il faut se rendre devant le commissariat des Mureaux, celui de Jean-Baptiste Salvaing, pour s’en rendre compte. Inauguré en mars 2016, le bâtiment est magnifique: sa façade en dentelle a un petit air de Mucem marseillais. À ses côtés, une grande mosquée, en face, l’une des cités de la ville. Un magnifique édifice pour faire face à une délinquance d’une grande dureté. Secrétaire nationale du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), et ancienne des Yvelines, Sabrina Rigollé connaissait Jean-Baptiste Salvaing. Elle se souvient de leurs conversations sur une vie professionnelle marquée par «les menaces de mort, les agressions verbales, les gardes à vue difficiles. En bref, le quotidien d’une zone de sécurité prioritaire». Elle parle aussi d’une fatigue psychologique chez certains de ses collègues, «après une année très dure, le stress, la pression. Même si tous veulent faire face en se disant qu’il ne faut pas abandonner».
«Les policiers demandent trois choses : de la reconnaissance, une véritable formation et plus de moyens de protection»
Emmanuel Subrenat, délégué local d’Unité
Manque de reconnaissance
Dans les Yvelines comme ailleurs, le contraste entre un risque terroriste croissant, des hommages officiels et répétés et la réalité de la «base», celle des pistolets-mitrailleurs hors d’âge et des Kangoo affichant 200.000 kilomètres au compteur, entretient une grogne réelle. «Tout est illogique, peste Pascal André, on nous parle de mobilisation contre la délinquance mais des policiers de base doivent effectuer la garde statique de la maison de Marine Le Pen dans les Yvelines – 44.000 heures supplémentaires de fonctionnaires depuis 2015. On nous parle de sécurisation des policiers. Mais on risque de mettre en danger ceux qui, au petit matin, vont chercher des suspects visés pour un trafic de stups ou un mandat d’arrêt. En théorie, ces “colonnes effraction” sont constituées de huit policiers équipés, qui se connaissent bien pour s’entraîner ensemble. En pratique, on n’en garde que deux pour de pures raisons comptables, les six autres étant d’autres policiers, excellents mais sans les automatismes essentiels.»
«Dans la situation actuelle, remarque Emmanuel Subrenat, les policiers demandent trois choses: de la reconnaissance, une véritable formation et plus de moyens de protection comme des gilets lourds, des boucliers, des armes modernes.» Des thèmes qui dépassent de beaucoup les Yvelines. Tout en sachant que le risque zéro n’existe pas et que le risque augmente. «Nous savons que cela va monter en puissance, analyse Patrice Ribeiro, secrétaire général de Synergie-officiers, car à côté des réseaux terroristes structurés, on a de plus en plus de “lumpen-terroristes” qui vont choisir des cibles de proximité et dont beaucoup, ayant des parcours délinquants, haïssent la police.»
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Vers l’anonymisation des policiers dans les procédures?
Conscients de la grogne de leurs troupes, les syndicats de police se battent pour tirer les leçons de Magnanville. Première revendication, mise en avant immédiatement après les attentats de 2015: l’anonymisation des policiers dans les procédures. «Elle est très attendue par nos collègues, qui ne veulent pas voir leurs noms jetés en pâture à des individus dangereux», explique Jean-Marc Bailleul, secrétaire général du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI). «Nous avons été entendus, mais de façon très limitée, déplore pour sa part Patrice Ribeiro, secrétaire général de Synergie Officiers. L’anonymisation est limitée aux affaires terroristes ou à certaines affaires de droit commun avec implication directe du policier et décision du chef de service. Pourquoi ne pas s’inspirer de ce que les Espagnols ont fait pour leurs policiers menacés de mort par ETA?»
Les policiers pourraient seulement donner leur numéro de matricule ou leur relevé d’identification opérationnelle, suggère Yves Lefebvre, secrétaire général d’Unité-SGP Police-FO. «Mais la chancellerie est contre l’anonymisation, dit-il, alors qu’elle existe en matière de contravention. Cette mesure devrait prendre sa place dans la future loi antiterroriste. L’été dernier, le directeur général de la police nationale avait décidé l’anonymisation pour les actes administratifs. Il faut aller au-delà.» À Mantes comme aux Mureaux, l’anonymisation est très attendue. Outre une autre revendication, acceptée quant à elle: le port d’armes en dehors du service, qui est devenu une réalité quotidienne.
Source :
http://premium.lefigaro.fr/actualite-france/2017/06/12/01016-20170612ARTFIG00283-securite-un-an-apres-la-sourde-inquietude-des-forces-de-l-ordre-des-yvelines.php
A QUOI SERT D’AIDER EN FINANCEMENT DE MOYENS NOS PAUVRES POLICIERS DÉBORDÉS ET PRENANT DES RISQUES POUR QUOI , POUR QUI ?!….. ALORS QUE LES FRANÇAIS ONT VOTÉ MASSIVEMENT POUR DES TROUS DU CULS ….COPAINS DE L’ISLAM, DE L’ISLAMISATION DE NOTRE PAYS, DONT CERTAINS SONT PROCHES DE SALOPARDS ET DÉSIRANT FAIRE ENCORE PLUS RENTRER D’IMMIGRANTS …. INCOMPATIBLE DOC !… PLUS D’IMMIGRATION, RENVOI DES CONNARDS C’EST MOINS DE LOGEMENTS À CONSTRUIRE, MOINS D’ÉCOLES, MOINS DE PRISONS , MOINS D’AIDES ET PLUS D’ARGENT POUR NOS ADMINISTRATIONS ET POLICIERS, ARMÉES ETC … MAIS VOUS LES AVEZ VOULU, VOUS LES AVEZ CONFORTÉ … VOUS ALLEZ LES SUBIR PENDANT CINQ ANNÉES !. LES PAUVRES RETRAITÉS AU DESSUS DE 1200 € ,LES TRAVAILLEURS LESQUELS NE POURRONT PLUS DISCUTER , LA PERSÉCUTION FISCALE, LA DETTE PLUS FORTE, LES BANQUES QUI VONT BLOQUER LE POGNON PAR OBLIGATION D’UN ÉTAT RIGIDE … VOUS L’AVEZ , GARDEZ LE … MON POGNON EST DÉFISCALISÉ ET JE PEUX LE METTRE OU JE VEUX , MAIS PAS EN FRANCE OU LE RISQUE EST PLUS GRAND QU’EN GRECE !.
Je plussoie sur toute la ligne Charles, sauf sur ce point :
« + D’ARGENT POUR NOS ADMINISTRATIONS ET POLICIERS, ARMÉES ETC »
si économies pouvaient être ainsi faites, qu’elles aillent dans la poche du contribuable pour son épargne et son pouvoir d’achat (car la majeure partie des Schmidts est utilisée à racketter les automobilistes et l’armée comme force de frappe pour des intérêts étrangers plutôt que pour notre défense).