L’université française complice de criminels de guerre djihadistes ?

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Par La rédaction de Valeurs actuelles
Islam Alloush, djihadiste et ancien porte-parole du groupe islamiste Jaysh Al Islam porte la double casquette d’universitaire et de criminel de guerre. Une affaire qui questionne sur l’influence de l’idéologie islamiste dans certaines universités françaises.
« Certains universitaires français sont complices de groupes islamistes » lance Fabrice Balanche, maître de conférences à l’université Lyon 2 et spécialiste de la géographie politique de la Syrie et du Liban. Islam Alloush – de son vrai nom Majdi Mustapha Nema – a été arrêté le 29 janvier à Marseille pour crimes de guerre, tortures, disparitions forcées et complicité de crimes. Selon La Dépêche du midi, il était mis en cause depuis juin dernier par des ONG l’accusant d’avoir pris « la tête d’une brigade qui fut régulièrement accusée d’enrôler des enfants ». En parallèle, l’homme de 32 ans jouissait depuis Novembre du programme d’échange Erasmus + à l’université de Provence Aix-Marseille.
Le journaliste allemand Thomas Pany, dans un article publié sur Heise, cite directement l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM). Tout part d’un tweet de Frédéric Pichon, professeur en géopolitique et métapolitique qui soupçonne l’appui du dossier par un chercheur de cet institut. Dans sa lettre de motivation ainsi que sur son compte LinkedIn, Islam Alloush se présente en tant que « chercheur spécialisé dans les affaires syriennes sur les questions de terrorisme et de sécurité ». Osé, pour un djihadiste. Refusé dans une université anglaise, son dossier est accepté en France. Relayé par l’AFP, le Quai d’Orsay sort du silence en affirmant qu’« un visa court séjour a été délivré sur la base d’un dossier complet, après interrogation des services ministériels compétents ».
L’IREMAM est le centre de recherche ayant accueilli le djihadiste en tant qu’assistant de recherche. Les antécédents de l’institut tendent à montrer une vision politisée de la guerre civile Syrienne, plutôt en opposition au régime de Bachar el-Assad. François Burgat, ancien directeur de l’IREMAM, accuse les Occidentaux, dans un article publié sur La Croix, de faire le « jeu de Bachar el-Assad » en Syrie. Dans une autre publication du journal Le Monde, il affirme que « les réticences de l’Occident à considérer comme légitimes les acteurs islamistes » ont joué un rôle majeur dans « la guerre civile sanglante ». Sous la direction de François Burgat, une thèse de l’islamiste Nabil Ennasri – VRP du Qatar et apologiste des terroristes du Hamas – blanchissait Youssef al-Qaradâwî. Cette dernière personnalité est proche de mouvements terroristes tels qu’Al-Qaïda, et est le prédicateur officieux des Frères Musulmans. Ses propos vont du djihad à l’appel au meurtre des Juifs et des occidentaux.
François Burgat avait notamment accueilli le djihadistes libyen Abdelhakim Belhadj en 2014 dans le cadre d’un séminaire organisé au CERI/Sciences Po à Paris. « François Burgat est un soutien des Frères Musulmans » annonce Fabrice Balanche. L’ancien directeur de l’institut de recherche du CNRS fait parti des personnalités souhaitant la réhabilitation de Tariq Ramadan, islamologue accusé de viol. Il n’hésite pas à apparaître en public à côté de Frères Musulmans salafistes, ainsi qu’avec Youssef Al-Qaradâwî en personne au Qatar en mars 2016.
Des universités verrouillées par une idéologie.
Entre l’IREMAM et Majdi Mustapha Nema, le nom d’un Think Tank surgit. L’organisation TORAN for strategic studies, basée en Turquie dispose de chercheurs proches de l’opposition islamiste armée en Syrie. Sur LinkedIn, le centre affiche Majdi Nema en tant que vice-président de l’organisation. L’IREMAM a déjà collaboré par le passé avec TORAN, comme le prouve un article portant sur la déradicalisation d’un groupe de djihadistes, doucement qualifiés de « révolutionnaires ». Sur ce travail, apparaît le nom de Thomas Pierret, chercheur à l’IREMAM. « Il est sur la même ligne que François Burgat » nous confie Fabrice Balanche. « Il défend la thèse d’une rébellion modérée en Syrie face au régime de Bachar el-Assad » poursuit-il. Évoquant l’exemple des Alawites enfermés dans des cages par Jaysh Al Islam et les disparitions rapportées par les ONG, le qualificatif de « criminel » ressort pour cette rébellion dite « modérée ». Sur les territoires dominés par ces groupes, « il y règne une terreur semblable à Daesh » rapporte-t-il. En 2012, Pierret avait écrit sur Mediapart que la décision américaine d’inscrire Al-Nosra sur la liste des organisations terroristes internationales était une erreur. En 2014, l’ONU place cette organisation comme proche d’Al-Qaïda.
Thomas Pierret est un interlocuteur privilégié du CAPS, Le Centre d’analyse, de Prévision et de Stratégie du ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Le ministère appelle les chercheurs pour des conseils sur la politique étrangère à mener. Les relations internationales s’appuient donc sur des travaux de chercheurs ayant une vision politisée, et soutenant des groupes djihadistes. Il est possible que le chercheur ait pu le connaître par l’intermédiaire de travaux menés conjointement avec le Think Tank TORAN. Contacté par Valeurs Actuelles, il n’a pas daigné nous répondre. « Lui qui est pourtant si réactif sur Twitter est absent sur cette affaire » remarque le maître de conférences.

Fabrice Balanche était, avant 2014, à la tête du groupe de recherche sur la Méditerranée et le Moyen-Orient. Affilié au CNRS, le GREMMO a été brutalement fermé en 2015. Contrairement à certains universitaires, Fabrice Balanche affirmait « qu‘Assad n’allait pas tomber » et que la France « s’y prenait mal sur la question syrienne ». « J’ai été accusé par tous ces ‘’Burgat’’ d’être pro-assad » confie le maître de conférences lyonnais. « Je suis quelqu’un de réaliste, cela ne fait pas de moi pour autant un pro-Assad » nous dit-il en évoquant son analyse.
Aujourd’hui, tous les groupes rebelles tels que Jaysh Al Islam sont qualifiés de « meurtriers » par les médias, alors qu’ils étaient soutenus par l’intelligentsia universitaire qui a plaidé pour le soutien de ces groupes, vus comme « résistants » après le printemps arabe. Pour Majdi Mustapha Nema, les chercheurs ont tenté de « recycler le djihadiste et de le faire passer pour un scientifique ». Pourtant connu pour sa personnalité sulfureuse, l’université d’Aix-Marseille, à travers l’IREMAM, le laboratoire de recherche de François Burgat et de Thomas Pierret, a signé pour un échange Erasmus +. Le CNRS, institut de recherche public, reste silencieux pour le moment. « Ils nous ont menti, influencés pour faire passer l’islam politique dans les milieux de la recherche » déplore Fabrice Balanche.
Source :
https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/luniversite-francaise-complice-de-criminels-de-guerre-djihadistes-115832

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1 Comment

  1. duchene dit :

    Je n ai pas pu lire tout le texte, mais je suis vraiment très surprise

    que l Université s implique dans cette manière…………….

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