L’ONG Baraka City perquisitionnée dans une enquête pour financement du terrorisme
En janvier 2016, son fondateur Idriss Sihamedi avait déclenché une polémique en refusant de condamner sans ambiguïté les attentats commis sur le sol français par Daech sur le plateau de Canal+.
Ce matin, les locaux de l’ONG musulmane française Baraka City et de son président ont été perquisitionnés dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de financement du terrorisme. Idriss Sihamedi, le fondateur de l’association, a indiqué sur son compte Twitter avoir été perquisitionné par la «brigade financière de Paris».
Des prises de position ambigües
L’ONG, fondée il y a six ans par des musulmans au profil salafiste et dont le compte Facebook est suivi par plus de 750 000 personnes, organise des campagnes de dons, en particulier lors du Ramadan et via les réseaux sociaux, qui drainent plusieurs millions d’euros pour financer des projets humanitaires. Cette association suscite l’adhésion de nombreux jeunes croyants mais aussi la suspicion pour ses positions parfois floues.
En janvier 2016, son fondateur Idriss Sihamedi avait déclenché une polémique en refusant de condamner sans ambiguïté les attentats commis sur le sol français par Daech sur le plateau de Canal+. Il avait déclaré : «Il n’est pas équitable, pas juste, de poser la question à un musulman». L’ONG intervient auprès des musulmans, notamment en Birmanie, au Bengladesh, en Syrie, à Gaza ou au Togo.
Des transferts de dons à l’étranger
Ces perquisitions étaient menées dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte le 30 mars 2016 par le parquet de Paris pour «financement du terrorisme» et «association de malfaiteurs terroriste», ciblant cette association humanitaire. L’enquête est confiée à la Sous-direction antiterroriste (Sdat) et l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière. Les investigations portent sur des transferts de dons à l’étranger.
L’enquête est «une étape qui soit prouvera notre innocence soit nous lancera dans une lutte pour la justice», a poursuivi Idriss Sihamedi sur son compte Twitter. Aucun membre de l’association n’a été entendu à ce jour.
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