LFI, de la rhétorique antisémite à la justification du pogrom

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L’ÉDITO D’ÉTIENNE GERNELLE. Les agressions à Amsterdam ont permis aux Insoumis de franchir un nouveau palier dans l’infamie, sans aucun remous médiatique.
Par Étienne Gernelle
Pourquoi s’arrêteraient-ils ? Rien, aucune des horreurs proférées depuis quelques années, et plus particulièrement depuis le 7 octobre 2023, ne fait d’eux des parias. Ils refusaient déjà il y a un an de qualifier le Hamas de ce qu’il est, c’est-à-dire un mouvement terroriste, islamiste et antisémite, ils nient aujourd’hui la réalité de la « chasse aux Juifs » menée dans les rues d’Amsterdam en marge d’un match de
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Depuis un an, les Insoumis expliquent qu’il faut replacer le 7 Octobre dans un « contexte » historique : en sous-texte, il faut comprendre que les morts du festival Supernova et du kibboutz Be’eri étaient des cibles globalement légitimes. Quand l’eurodéputée Rima Hassan évoque la « résistance palestinienne », elle le fait de manière qu’on puisse y englober les crimes du Hamas.
La même logique était à l’œuvre le week-end dernier : la meute de LFI a passé un temps fou à répéter partout que les insultes racistes proférées par les « ultras » du Maccabi Tel-Aviv – qui sont indiscutables et que personne ne nie – ont précédé les violences. Sauf que ce ne sont pas ces derniers qui ont subi les attaques, mais les Israéliens en général, par des hommes masqués et ce, de manière manifestement coordonnée. On a ainsi pu voir un homme agressé essayer de se sauver en criant : « Je ne suis pas juif ! » Cela ressemble bien à un pogrom. En Europe. Est-ce possible ?
La scène d’Amsterdam en rappelle une autre. Il y a un an s’était déroulée une terrifiante « chasse aux Juifs » dans l’aéroport de Makhatchkala, au Daguestan. Assiste-t-on à la « daguestanisation » de l’Europe ?
Dans tous les cas, pour LFI, cela ne pose pas de problème majeur. Au contraire, il lui semble important de trouver des excuses aux agresseurs. La palme de l’immonde revient sans conteste à la députée LFI Marie Mesmeur. Sur le réseau X, elle a répondu à un post du secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, qui dénonçait justement le fait que « des supporteurs ont été chassés, menacés et lynchés, dans la rue d’une ville européenne, car ils sont juifs », et voici ce qu’elle a écrit : « Ces gens-là n’ont pas été lynchés parce qu’ils étaient juifs, mais bien parce qu’ils étaient racistes et qu’ils soutenaient un génocide. »
Autrement dit, tout cela est compréhensible, les victimes l’ayant quand même bien cherché. Le petit rétropédalage ultérieur de Mme Mesmeur ne change pas grand-chose. D’autant que le raisonnement employé est un grand classique. On le trouvait déjà dans l’abominable La France juive, livre du non moins immonde Édouard Drumont et qui fut un best-seller à sa sortie, en 1886. Drumont, tout à ses divagations haineuses, y revisitait l’Histoire à sa manière : « Le conflit se perpétua à travers les âges et presque toujours c’est le Sémite qui a été le provocateur avant d’être le vaincu. »
Tout cela est ahurissant, mais le plus incroyable est comme toujours la faiblesse de la réaction collective. LFI a visiblement un sauf-conduit dans la petite société médiatique qui permet à ses représentants d’être souvent reçus avec une étonnante complaisance malgré leurs sorties répétées, dont on ne voit pas ce qu’elles ont à envier à celles de Jean-Marie Le Pen naguère.

Tout glisse sur eux. Cela n’est pas surprenant, Donald Trump l’a prouvé : les outrances, pourvu qu’elles aillent dans le sens voulu, ne coûtent plus rien. Ce qui est plus étonnant, c’est que LFI parvienne à maintenir son emprise sur Europe Écologie-Les Verts et sur le Parti socialiste, ou du moins sa direction. Les autres composantes de la gauche devraient couper les ponts avec cet allié qui n’est plus seulement encombrant, mais désormais infamant.

Mais, au-delà de la gauche, c’est bien l’honneur de la France qui est en jeu. Après le traumatisant événement d’Amsterdam, le roi Willem-Alexander des Pays-Bas a su mettre des mots sur la chose : « Nous avons manqué à notre devoir envers les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et nous avons échoué à nouveau l’autre soir. »
En France, nous en sommes à considérer comme un acte de courage le fait de maintenir le match de football France-Israël, avec un dispositif policier gigantesque. Tristesse et accablement.
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LE POINT

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2 Commentaires

  1. joseparis dit :

    Très bonne analyse. Les déclarations du président de la république sur Israêl dernièrement ont été ovationnées par les députés islamisto-racailles. Pourquoi s’arrêteraient ils puisqu’ils sont soutenus par le président qui dit la même chose qu’eux ? Il faut interdire ce mouvement d’extrémistes antisémites. Cela demande du courage et de la volonté. Ce ne sont pas des qualités que l’on prête au plus haut personnage de l’état, fan du en même temps sur tous les sujets.

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