L’essentiel de l’affaire Elor Azaria
De Meir Ben-Hayoun
Chers amis, parfois on se perd dans des aspects périphériques et annexes d’une affaire qui défraye la chronique et on en oublie l’essentiel.
Je vois beaucoup d’articles comme le Times of Israel et d’interventions s’émouvant qu’un avocat connu du secteur privé, Maitre Nadav Weisman, ait été engagé pour l’accusation dans le procès en cour martiale d’Elor Azaria.
Tsahal n’a pas engagé ce grand avocat spécialement pour ce procès comme ces couvertures superficielles l’affirment, histoire de surfer sur nos émotions.
Certains avocats font leurs périodes de réserve, leurs milouim, dans le cadre du Parquet militaire comme des ingénieurs le font dans des unités scientifiques, des docteurs dans des unités médicales, ou des combattants dans des unités combattantes comme beaucoup d’entre nous. Il y a aussi des journalistes dans la vie civile qui font leur milouim au sein du porte parole de Tsahal.
Dans le cas présent pour Maitre Nadav Weisman cet avocat de renom, en milouim, il est appelé au Parquet militaire. Et cette fois-ci, il est assigné à traiter le dossier d’Elor Azaria. Avant et indépendemment de l’affaire Azria, Nadav Weisman est réserviste du Parquet militaire. Il n’a pas été engagé juste pour cette affaire.
Par conséquent, il ne faut pas oublier le coeur du problème et se perdre dans les méandres de la chronique quotidienne émotionnelle. Le problème ne porte pas sur le fait que ce réserviste avocat soit chargé de l’accusation dans ce dossier. Cela aurait pu être lui ou un autre réserviste avocat.
Le problème réside dans le fait qu’Elor Azaria est écroué pour avoir tué un terroriste blessé qui a raté son plan démoniaque de tuer des Juifs. Dans un système de valeurs juives normales, Elor aurait dû être félicité par la hiérarchie militaire et publique de notre pays et aurait déjà rejoint ses frères d’armes dans les rangs de son unité. Le principe voulant qu’un terroriste arabe qui vient pour assassiner des Juifs, dans tous les cas de figure, qu’il soit blessé à terre, debout, ou à quatre pattes, ce terroriste ne doit pas s’en sortir vivant.
Et c’est sur ce point précis que réside notre lutte, pas si un avocat X ou Y est assigné à son accusation ou à sa défense en Cour martiale. Tout simplement Elor Azaria ne doit pas être écroué et le public fera entendre sa voix et grondera s’il est condamné à une peine de prison. Il ne faut pas oublier cela.
Nos protestations ne doivent pas être adressées à Tsahal pour la raison que Nadav Weisman est chargé de l’accusation comme l’a fait par erreur le très énergique député Betsalel Smoutéritch. La raison en est toute simple. Israel n’est pas une armée qui a un Etat, mais un Etat qui a une armée. Cela signifie que les normes de justice ne sont pas dictées par les militaires, mais par le peuple par le truchement de ses élus comme le veut tout régime en principe démocratique.
Le système juridique de Tsahal ne peut que traduire dans le domaine du militaire les valeurs du pays et les principes qui en procèdent édictés par la législation israélienne qui est décidée uniquement par la majorité à la Knesset, pas par les Juges, et pas par les militaires. Ceci est un chapitre élémentaire d’instruction civique pour tout régime démocratique et pour Israel en particulier. Les militaires combattent les guerres d’Israel et que Dieu les bénisse dix milliards de fois pour cela, mais en aucun cas, ils ne sont habilités à décider de la Loi et des principes de justice, les élus, oui. Et c’est nous, le peuple souverain après Hakaddosh Baroukh Hou, qui déléguons ces pouvoirs aux élus.
Opérativement, cela signifie pour nous le peuple indigné par l’arrestation d’Elor qu’on ne peut pas voter pour aucun des partis politiques au Gouvernement tant qu’Elor Azaria est encore écroué. C’est une question de cohérence. Le Gouvernement a tous les pouvoirs pour décider de corriger la législation de sorte qu’Elor soit libéré sur le champ et que son acte serve d’exemple à suivre comme tout bon Juif sensé le perçoit. C’est la voix du peuple qui normalement en démocratie doit se réfléter par les décisions de législation initiées par la coalition gouvernementale.
Par conséquent, c’est aux élus à qu’il faut adresser nos protestations, c’est à dire en premier lieu à Binyamin fils des défunts Bentzion et Tsilla Netanyahou. En gros, le message à faire passer au Bureau du Premier ministre: » si Elor Azaria est condamné et n’est pas relâché, le Premier ministre et son parti ainsi que tous les partis de la coalition peuvent oublier d’être réélus aux prochaines élections ».
Comme vos voix leur sont plus importantes que tout le reste, si cette menace de ne pas les réélire devient crédible, croyez bien qu’ils libèreront Elor Azaria dans l’heure qui suit et ils recommanderont tous sans exception de lui décerner une médaille aux cérémonies de Yom Haatzmaout la semaine prochaine.
Meir Ben-Hayoun