Les troublantes révélations issues des dossiers nazis sur le profil des membres de la Gestapo et leur destin après la deuxième guerre mondiale

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La mise en lumière de dossiers nazis viennent de révéler au grand public un certain nombre de détails qui font froid dans le dos concernant la Gestapo. Formation initiale, réinsertion sociale, sans passer par la case tribunal ou prison, l’hitlérisme n’a jamais été chassé de l’élite allemande.
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Atlantico : Quand on apprend que les cadres de la Gestapo avaient, pour la très grande majorité, un très haut niveau d’études, pourquoi sommes-nous gênés ?
Georges Bensoussan : Ces informations ne constituent pas une révélation en soi, on sait depuis longtemps que l’élite du régime était constituée de gens très bien formés, intellectuellement formés, des diplômés. On sait aujourd’hui qu’à peu près les 2/3 des officiers supérieurs de la SS avaient fait des études supérieures. Dépasser le niveau bac, c’était considérable à l’époque. Donc cette idée que c’est un ramassis de vauriens, de voyous et d’incultes, c’est faux.
Mais elle a perduré dans le grand public car c’est une idée qui rassure, comme le font souvent les mythes. Les mythes ont toujours une fonction : rassurer et calmer l’angoisse. Si on arrive à se persuader que ces gens-là étaient un ramassis d’abrutis, d’une certaine façon ça nous apaise parce qu’on se dit qu’avec un peu d’intelligence on peut endiguer le crime. Mais ça n’est pas si simple : ces gens sont intelligents, ils sont formés et cultivés.

On ne comprend pas comment tant de crimes ont pu être possibles dans ce contexte parce que le crime relève à ce moment-là d’une idéologie et d’une culture spécifique qui fait du crime la normalité. Donc ce que ça interroge ce n’est pas la psychologie de ces individus. Ces individus sont des hommes normaux – à part quelques psychopathes, mais comme dans toute société – mais qui obéissent à une logique du monde, à une idéologie et à une culture spécifique qui considère à un moment donné qu’au nom du sang et de la race le crime est un impératif catégorique. C’est-à-dire que pour sauver la nation ou la race allemande ou le peuple allemand – ce sont des notions confondues – il est urgent de tuer non seulement les parasites mais ceux qui mettraient en danger la race et la communion du peuple allemand. Donc quand le crime devient une norme, – c’est un impératif au nom d’un bien supérieur -, nous, nous avons du mal à le comprendre parce que nous relevons d’une autre idéologie qui est, disons globalement, la culture des Lumières.
L’Allemagne nazie a tourné le dos aux Lumières car il y a des éléments dans la culture allemande – attention, je ne parle pas de la culture allemande mais de certains éléments de la culture allemande – qui permettent le glissement vers ces anti-Lumières, ces contre-Lumières, qui placent au centre du monde la survie de la race allemande, et pas la notion d’humanité. La notion d’humanité n’existe pas pour les anti-Lumières. C’est un mythe, il n’y a pas de genre humain. Il y a des races humaines qui se combattent entre elles et il faut que la meilleure l’emporte, la race aryenne.


Pour appréhender ces événements – comme toute période de l’histoire – de la façon la plus rationnelle possible, il faut laisser de côté le pathos en se demandant toujours comment les hommes de ce temps-là – à cette époque et au sujet de ce dont on parle – pensaient en acceptant l’idée qu’ils n’avaient pas le même logiciel intellectuel que nous. Ce qui nous déroute c’est que nous pensons que l’humanité toute entière pense comme nous. Non, ni dans le temps ni dans l’espace. Aussi bien dans le temps que dans l’espace, les logiciels intellectuels ne sont jamais les mêmes. Nous ne pouvons comprendre cela que si on fait de l’histoire culturelle. Or l’histoire culturelle est dévaluée depuis la Seconde guerre mondiale – et c’est un paradoxe – parce qu’elle est souvent prise pour de l’essentialisme, donc du racisme. On se condamne – du coup – à ne rien comprendre. C’est d’ailleurs frappant dans l’actualité française.
Il existe en France une idéologie dominante qui refuse l’histoire culturelle. Donc ils ne comprennent strictement rien à ce qu’il se passe dans les banlieues par exemple. Quant aux gens de Daesh, ce ne sont pas des psychopathes. Ce sont des gens intelligents, rationnels, mais ils ont une autre rationalité que la notre, c’est cela que les gens ont beaucoup de mal à comprendre. L’histoire culturelle a toute sa place pour comprendre le monde. Mais malheureusement, aujourd’hui, au nom de l’anti-racisme il y a un certain nombre d’outils intellectuels qui sont interdits.
Avec la Gestapo comme avec Daesh, on a affaire à des idéologies totalitaires. Il ne s’agit pas d’islamo-fascisme comme dit Emmanuel Valls. Je pense qu’il se trompe et qu’il faut laisser de côté le mot « fascisme » : en parlant de fascisme ou de nazisme, on s’en réfère encore à l’Europe et on s’interdit donc de comprendre le côté totalement étranger de Daesh et d’ailleurs de l’islamisme sunnite. En revanche, la Gestapo et Daesh ont un point commun, – et je pense que là-dessus Emmanuel Valls a raison -, c’est qu’elles ont un aspect totalitaire.

La majorité de ces cadres de la Gestapo ont pu se réinsérer tranquillement après la guerre. Comment s’explique cette politique de l’Allemagne vis-à-vis-de ses criminels ?
L’Allemagne ne s’est pas sentie coupable de crime après 1945. C’est un mythe. L’étude des sources d’archives et les travaux d’historiens là-dessus révèle qu’il n’y a aucune culpabilité. C’est un artifice : nous, nous aimerions que l’Allemagne se soit sentie coupable après 1945. Mais c’est faux. Si la masse des allemands regrette quelque chose en 1945, c’est d’avoir perdu la guerre. Ils le disent. Hitler a un énorme défaut, c’est d’avoir perdu la guerre.
La dénazification constitue elle aussi une illusion.
Cette dénazification a été voulue par les alliés et qui a tourné court très vite en période de Guerre froide et d’anti-communisme effréné. Résultat, l’immense majorité des criminels nazis n’ont jamais été jugés. Et la grande majorité sont restés en Allemagne sous leur vrai nom et ont repris une carrière. Seuls quelques « gros poissons » ont été jugés in extremis en Allemagne parce qu’il y avait une forte pression des autorités françaises. Rares sont ceux qui ont été obligés de s’exiler, cela représente une infime minorité. Ceux-là ont effectivement changé de nom, mais ils n’ont pas changé d’idéologie. L’Allemagne savait par exemple depuis 1951 où Eichmann se trouvait et ils n’ont rien fait pour aller le chercher. Eichmann a été pris par une puissance étrangère, par Israël. Prenez aussi l’histoire du ghetto de Lodz – qui est le deuxième grand ghetto en Pologne. Il y avait environ 200 responsables allemands dans cette catastrophe. Sur 200, 4 ont été jugés par les tribunaux allemands. L’Allemagne savait où étaient la plupart de ces criminels mais elle n’a rien fait. Dans l’immense majorité des cas, la dénazification c’est une farce.

Certes, l’Allemagne officielle a dit et redit son mea culpa. Certains ont été d’ailleurs totalement sincères dans cette histoire. Konrad, Adenauer est un démocrate chrétien, ancien maire de Cologne. Il y a eu aussi, surtout, Willy Brandt qui participait à la résistance norvégienne. Ce membre du Parti socialiste s’était exilé très tôt en Norvège. Ces gens-là sont sincères et le geste de Willy Brandt qui s’agenouille au ghetto de Varsovie est tout à fait authentique. Mais ça c’est la voix officielle de l’Allemagne. Dans les corps intermédiaires, du côté d’une grande partie des élites, il n’y a pas eu de contrition.

On a une masse importante d’allemands, une masse difficile à apprécier, qui sont restés, non pas nazis jusqu’au bout, mais hitlériens jusqu’au bout. Ca n’est pas la même chose. Dans les pires moments de la guerre, à Dresdes sous les bombes, on entend dans la foule qui se cache dans les abris des tas de propos laudateurs sur Hitler. Il y avait encore une forte approbation à la fin de la guerre. Combien, ça on ne pourra jamais le déterminer. Une chose est sûre, c’est que l’hitlérisme a été une passion en Allemagne. L’homme Hitler a fanatisé les foules. Il a été un personnage charismatique. Le nazisme, lui, se dégrade à partir de 1942-43. Ca ne se dégrade pas pour les crimes commis. Ca se dégrade parce que l’Allemagne souffre dans ses villes, dans son ravitaillement aussi. Il fallait reconstruire l’Allemagne, les villes qui étaient dévastées.

source :
http://www.atlantico.fr/decryptage/troublantes-revelations-issues-dossiers-nazis-profil-membres-gestapo-et-destin-apres-deuxieme-guerre-mondiale-georges-bensoussan-2353012.html

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11 Commentaires

  1. josué bencanaan dit :

    Ce n’est pas nouveaux, le général PATTON qui s’occupait de l’occupation de l’allemagne apres la guerre avait employé des membres de l’ancien parti nazi ainsi que des fonctionnaire de la gestapo.
    En France aussi, il y a eu du « reclassement » professionnel, dans la police (surtout dans la police^^), les membres de la fonction publique de l’etat de vichy et des cadre de la France collaborationniste.
    La France avait besoin de se reconstruire disait-on, les Papon et autres bousquet, en 1970 LE président Pompidou avait demandé expréssement aux francais d’oublier et d’entamer la réconciliation entre ces memes Francais, tout en oubliant la deportation, car beaucoup apres la guerre refusaient d’y croire, meme apres les témoignages des survivants.

    • Richard C. dit :

      Sans oublier la guerre froide contre l’URSS, nouvelle ennemie du bloc ouest.
      Pour ce faire des opérations comme inter marium, Gladio, Condor, ont été mises sur pied par des stratèges majoritairement américains, que l’on classe pour raison de simplicité comme émargeant à la NSA ou à la cia.
      pour Condor, le besoin en experts en torture a fait exfilter des bourreaux nazis vers l’Amérique du sud, afin de combattre des groupes sucités par Castro.
      Inter Marium a permis la mise à l’abri de nombreux nazis de toutes nationalité, dont au-delà du rideau de fer, en utilisant les monastères catholiques. ce fut vrai aussi en france.
      Il est de notoriété publique que les savants du reich on été récupérés par les deux blocs.
      En fait, tous les pays se sont plus ou moins servi en main d’oeuvre qualifiée et docile. Sauf un petit, là, ce n’est pas le village d’Astérix; c’est Israel !

  2. Salomon dit :

    Heidegger à apporter sa caution philosophique à cette idéologie criminelle , et pourtant sa maîtresse Hannah Arendt a continué à l’aimer après la guerre

  3. roni dit :

    on le sait que les allemands le seul regret qu ils ont ils ont perdu la guerre cest pour ca que l allemagne en veut a israel cest la premiere a critiquer israel.
    et installer les envahisseurs de l europe dans des camps d extermination cest parce que les victimes de la shoah cest du vent pour l allemagne.

    • Lipo dit :

      Ce n’est pas des SS qui ont arrêté avec Zèle ma Grand mère mais de bons gendarmes français. C’était en janvier 1944, ils savaient très bien quel serait l’issue du conflit!!!
      L’Allemagne a fourni à Israël sa force de dissuasion sous marine, des engins qu’eux seuls et les suédois savent fabriquer, pouvant avec leur furtivité surclasser les plus performant sous marins atomiques américains et russes.
      S’il est vrai que la dénazification a été bâclée, les jeunes générations dans leur ensemble sont droites dans leurs chaussures.
      Et s’ils commettent des erreurs pour les émigrants, cela ne vas durer bien longtemps!
      Vous n’avez jamais mis les pieds en Allemagne et ne savez pas de quoi vous parlez!!!!!!

      • Tout à fait ! N’oublions jamais …

        L’histoire est une forme de reconstruction du passé, à partir de documents conservés. Plus on se rapproche du temps présent, plus il y a de documents sur le passé que l’on considère. C’est notamment pour cela qu’il y a une grande variété de sources disponibles concernant l’époque du national-socialisme, pour ceux qui s’y intéressent. Mais pendant longtemps, en Allemagne, il y a eu comme une forme d’ « omerta » sur l’ensemble de la période allant de l’unification des pays allemands jusqu’aux années 70. De sorte que, durant plusieurs décennies, les jeunes générations ont dû faire face à un grand silence concernant le passé de leur pays – leur passé -, pourtant inchangeable et toujours présent. Comment ont-ils réagi ? Et qu’en est-il de nos jours ?

        Après avoir grandi dans des conditions matérielles souvent aisées, les jeunes Allemands de la génération de mai 68 ont commencé à se rebeller contre une Allemagne conservatrice, et contre leurs propres parents. Ce qu’ils voulaient savoir : quel avait été le rôle de leurs parents dans la machinerie nazie – s’ils avaient simplement toléré les répressions à l’égard de leurs concitoyens, ou s’ils avaient participé activement aux harcèlements. Alors que la Seconde Guerre Mondiale était encore partout présente dans le paysage allemand, où l’on voyait encore des maisons entièrement détruites, et dans la population même, où l’on rencontrait encore de vieux Nazis glorifiant Hitler et sa dictature, et alors que les politiciens allemands dépendaient encore politiquement des anciens pays Alliés, il leur apparaissait à la fois insupportable et ironique de ne pouvoir en parler ni à la maison, avec les personnes les plus proches, ni à l’école.

        Mais plus les jeunes se rebellaient, plus l’Etat intervenait d’une manière répressive, ce qui ne faisaient qu’entraîner des rébellions plus fortes. Cet engrenage a été directement à l’origine de la Fraction armée rouge (ou « Bande à Baader ») qui terrorisa l’Allemagne de 1968 à 1998.

        Puis, peu à peu, suffisamment de temps s’est écoulé pour qu’on puisse enfin aborder cette époque peu glorieuse de l’histoire allemande. L’histoire contemporaine a fini par s’installer dans l’enseignement scolaire, et la période d’exclusion du passé s’est terminée.

        De nos jours, il existe des masses de documents auxquelles les jeunes peuvent avoir accès. Les musées et les théâtres reprennent les œuvres que les Nazis considéraient comme « dégénérées ». Et la littérature, les documentaires télévisés, l’enseignement scolaire abordent fréquemment la période nazie. Dans une même intention : nous faire comprendre l’incompréhensible. Comment les Nazis ont tenté d’exterminer le peuple juif, considéré comme une race inférieure, indigne de vivre et d’occuper le Lebensraum dont les Aryens avaient besoin ; comment ils ont assimilé, pendant la dictature d’Hitler, tous ceux qui n’étaient pas aryens à des animaux ; et, ce qui est le plus dur à accepter, comment le peuple allemand presque tout entier a participé, lui aussi, aux atrocités, directement ou indirectement.

        Le but d’informer les jeunes générations sur ce qui s’est passé afin d’éviter le renouvellement de tels événements est évident. Et c’est d’ailleurs le seul moyen d’obtenir une société éclairée et armée contre des idéologies racistes. Mais récemment, une autre question s’est posée : que faire quand les jeunes ne veulent plus rien savoir sur ce chapitre de leur histoire, et qu’on atteint le point de saturation ?

        Pour comprendre ce phénomène il faut savoir que, pour les Allemands d’aujourd’hui, le national-socialisme n’est pas seulement une période sombre de leur passé, mais un traumatisme toujours vivant. La culpabilité est passée d’une génération à l’autre, pas d’une façon active, mais d’une façon passive, subtile.

        Aussi, les jeunes d’aujourd’hui se sentent toujours coupables ― coupables de crimes commis plus de cinquante ans avant leur naissance, et alors même qu’ils n’ont plus de relation directe avec cette période de l’histoire de leur pays. Et ils finissent par ne plus vouloir se considérer constamment comme des criminels à cause de ce qui s’est passé pendant la jeunesse de leurs grands-parents. Ils demandent à pouvoir vivre leur vie présente pour eux-mêmes. A visiter les camps de concentration comme les autres étrangers, en étant, comme eux, choqués par les cruautés qui y ont eu lieu, mais sans avoir à porter le fait, très lourd, que ce soit à cause de leur pays que des millions de personnes, y compris des enfants, y ont trouvé la mort. Même si, en même temps, ils ne cessent de trouver cruel, aussi, et inhumain, de vouloir abandonner le sentiment de culpabilité qui les habite, et qui, désormais, est si étroitement lié à leur nationalité. Parce qu’ils ont honte de ce désir, pourtant justifié, de ne pas être coupables.

        Quelle est la meilleure solution ? Faut-il moins parler du national-socialisme aux jeunes, au risque de ne plus les protéger contre les simplifications idéologistes et racistes ? Ou faut-il, au contraire, continuer à les « bombarder intellectuellement » sur ce sujet ? Peut-être sous-estimons nous le fait, qu’avec le temps qui passe, le national-socialisme sera aussi un jour un épisode de l’histoire avec lequel les gens s’identifieront de moins en moins, et que, les témoins disparaissant, l’époque d’Hitler ne fera plus partie, dans quelques décennies, de l’histoire contemporaine. Ce chapitre cruel de l’histoire allemande sera alors appréhendé par le monde entier, y compris par les Allemands, comme la preuve même qu’il est possible de rendre un peuple profondément raciste, en lui faisant subir un véritable lavage de cerveau, comme cela a aussi été le cas en Bosnie et au Rwanda. Mais la relation que les Allemands entretiendront avec cette partie de leur passé pourra, désormais, ne plus être aussi pesante.

  4. Affirmons-le : la dénazification de l’Allemagne de l’ouest n’a pas eu lieu, la dépétainisation de la France non plus.

    Au lendemain de la Libération, ce qui comptait c’était l’unité nationale, la « cohésion », la nature non corrompue de la république et de son idéologie, et pour les classes dominantes la déportation de 86.000 personnes d’origine juives vivant en France se diluait très bien dans les 6 millions de personnes d’origine juive assassinées par les nazis.

    Cela a permis de se débarrasser de la question de l’antisémitisme, qui a donc été compris comme une anomalie, un « préjugé », aucunement comme une pièce maîtresse du nazisme.

    L’antisémitisme « n’existe pas », il n’est qu’un préjugé « abstrait. »

    Et s’il y a un « acte » antisémite, alors ce n’est pas un acte antisémite, mais un acte ayant une autre origine. En France aujourd’hui s’il y a un acte antisémite, il y a forcément une « raison », valable ou pas. De plus en plus souvent l’antisémitisme est ainsi considéré comme « excusable » sous prétexte qu’il y aurait un rapport avec la question palestinienne. Comme si assimiler les personnes d’origine juive en France et la population israélienne n’était pas à la base elle-même une conception antisémite, celle du « juif apatride. »

    Dès 1953, le SRP, (Sozialistische Reichspartei) qui se présente comme successeur officiel du NSDAP, est interdit. Dix ans plus tard, l’actuel parti d’extrême-droite, le NPD (Nationaldemokratische Partei Deutschland), fait son entrée dans le paysage démocratique.

    Malgré des propos racistes très tendancieux et des aspirations à flirter avec les néo-nazis, le parti gagne de la vigueur et jouit du droit de manifestation, au nom de la loi sur les réunions. Seuls bémols : l’interdiction de défiler en uniforme et, depuis 2005, celle d’approcher les lieux historiques symboliques, tels que la porte de Brandebourg ou les lieux de mémoire pour les victimes des crimes contre l’humanité.

    D’où le spectacle navrant de convois de néo-nazis protégés des anti-manifestants par des barrières policières. De fait, la tentation de faire interdire un parti qui se revendique des pages les plus sombres de l’histoire est grande. En 2003, la demande du ministre de l’Intérieur Otto Schily est classée sans suite : les preuves du caractère anticonstitutionnel du parti sont rapportées par des indicateurs infiltrés par les renseignements généraux. L’échec apporte de l’eau au moulin du parti. Et son président, Udo Voigt, de remercier non sans cynisme le ministre pour le coup de pub apporté par l’opération. Aux élections de 2004, le parti fête son entrée au parlement.

  5. Pierre un gaulois dit :

    Un exemple :
    Pour nous français, l’un des symbole de la barbarie nazie, c’est Oradour sur Glane.
    Cela parle au coeur des français, un village de France massacré en entier.
    On a jugé des « malgré-nous » incorporés de force.
    Cela a provoqué une crise franco-française entre l’Alsace et le Limousin.
    L’officier SS (équivalent capitaine) qui commandait à Oradour a été tué en Normandie.
    Le Général Lamerling qui a donné les ordres (sans être physiquement présent) a échappé à la justice, condamné à mort en 1953, l’Allemagne ne l’a pas extradé vers la France.
    Il est mort d’un cancer en 1971. Des Nazis ont participé à ses obsèques.

  6. CATHY dit :

    Rien à signaler mis à part que cette douloureuse période me donne des nausées…

  7. aval31 dit :

    Heidegger à apporter sa caution philosophique à cette idéologie criminelle , et pourtant sa maîtresse Hannah Arendt a continué à l’aimer après la guerre :

    =>La fin des lumières est directement venu avec le féminisme et le droit de vote des femmes.
    C’est aussi un danger pour Israël.

  8. La parution, au début de 2014, en Allemagne, des premiers Cahiers noirs, journal de pensée de Martin Heidegger (1889-1976) tenu à partir des années 1930, a établi à quel point l’engagement du philosophe dans le nazisme traduisait une adhésion profonde, y compris à l’antisémitisme – ce qui était peu ou prou jusque-là inconnu ou dénié. Cette dissimulation avait permis à Heidegger de devenir, notamment, le maître à penser de toute une génération de penseurs et d’intellectuels français de l’après-guerre.

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