Les Insoumis vont-ils accepter de perdre sans théorie du complot ?

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Par Kamel Daoud

LA CHRONIQUE DE KAMEL DAOUD. Le parti de Jean-Luc Mélenchon n’a de cesse de crier au trucage des élections législatives à venir. Un réflexe trumpiste qui ne laisse pas d’inquiéter.
« Marre des électeurs radiés dans les quartiers populaires ! Marre des professions de foi non distribuées ! Marre des bulletins de vote non livrés ! » déclara Jean-Luc Mélenchon, début juin, après les fameuses européennes. Petit oukase du complot à mettre en parallèle avec le mémorable tweet de Trump quand il perdit la présidentielle en 2020 : « ÉLECTIONS 2020 TRUQUÉES : des millions de bulletins de vote vont être imprimés par des nations étrangères. »
Avec Mélenchon, donc, la trumpisation de la vie politique française commence officiellement et annonce des troubles depuis des semaines. Cette trumpisation, ce n’est pas, en effet, quand un Trump local prendra le pouvoir, c’est surtout lorsqu’il le perdra et refusera la réalité, par pathologie mais également par stratégie de propagande.
Le venin corrosif du « complot »
En France, dès qu’on évoque ce possible développement dangereux de l’aigreur et de la rancune contre la démocratie, c’est vers les Insoumis et Mélenchon que se tourne le regard. Car, en cas d’échec à rafler la majorité, sous formule d’un « parti unique », dans l’hypothèse d’un écrasement par les électeurs français horrifiés par le stalinisme et le penchant judéophobe clientéliste de ce mouvement, la question va se poser : est-ce que Mélenchon et les siens vont accepter la défaite ? Ne vont-ils pas crier à la fraude comme Trump et ainsi consacrer le venin corrosif du « complot » au cœur de la démocratie française ? Ça sera alors la première fois que l’on va formellement évoquer la falsification, le doute, le rejet de la démocratie de ce pays et soupçonner la probité de ses élections, et cela ne sera pas sans conséquence.

Ce genre de théorie du complot sur les joutes locales, on l’a vu en spectre mauvais et tenace aux États-Unis, n’est pas seulement la fièvre d’une semaine de défaite. C’est surtout un courant de fond dangereux pour les institutions, une rouille méchante au socle de la démocratie qui ne s’arrêtera pas à la grimace sur le goût de la débâcle. La théorie des élections volées corrompt encore aujourd’hui la vie américaine, elle divise ce pays, démobilise et encanaille la démocratie, elle façonne les jeunes sur la folie du délire et entame les classes politiques dans leur exercice. Mais, en France, au-delà du complot et d’un appel probable à envahir les édifices, on note cette fois un petit « plus » inquiétant : le communautarisme et l’islamisme.
Si, aux États-Unis, la théorie du refus de la défaite trumpiste a fédéré les électeurs pauvres des fameux Deep States [« les États profonds », ou des États dans l’État qui détiendraient, selon les complotistes, le vrai pouvoir de décision, NDLR], les divers complotistes, les suprémacistes et les refuzniks du réel au nom du numérique, cette voix du « doute » n’est pas souvent communautaire. Elle ne revendique pas le droit des Mayas immigrés à dépecer des cadavres en offrande aux Dieux, criant à la mayaphobie, et elle ne flatte pas la restitution du Nouveau-Mexique au Mexique.
Le risque d’aggraver le fameux « séparatisme »
En France, un autre risque existe : cette théorie du complot ralliera des communautés, des immigrés et des islamistes, des clients, actifs ou passifs, d’une théorie du vol des résultats et d’une inutilité des élections quand on est musulman français. Ceux-là mêmes qui souffrent d’exclusion ou d’auto-exclusion au nom de leur identité communautariseront et islamiseront très vite la thèse du complot. Apparaît ce risque d’aggraver le fameux « séparatisme » en lui donnant la légitimité de la rétraction hors de la République en réaction au vol présumé des résultats des élections. On pourra voir à l’œil nu les dangers de réactions violentes ou une érosion profonde de la fragile citoyenneté.

Mélenchon n’acceptera pas de perdre, on le conjecture. On l’a observé en trois rounds de présidentielles. À Dakar, à la mi-mai, face à des étudiants, le leader « révolutionnaire » a bien fait la leçon en répétant que la démocratie, c’est d’accepter de perdre. Cependant, ce n’est jamais qu’un catéchisme des fameux « masques noirs, peaux blanches ». La réalité est qu’en France il a souvent pratiqué le contraire. Et, cette fois-ci, rendu incandescent par l’espoir fou de devenir Premier ministre et par la certitude de ne pas perdre, il pourrait rejeter les résultats du scrutin.
Il pourrait aussi appeler à une invasion « barbare » interne et rêver de s’emparer du pouvoir par la force plébéienne. C’est un péril dont on ne parle pas dans les médias, pris entre la crainte et le tremblement face au RN, mais c’est une possibilité de chaos sous-estimée. Le refus de perdre, d’accepter le réel, d’entrer dans le jeu de la démocratie est propre aux populistes. Son impact n’est pas seulement une crise postélectorale, mais également un long effet corrosif et acide sur la démocratie tout entière.
S’il perd, Mélenchon n’aura plus que ce filon à exploiter. Et Trump l’avait fait avant lui. Par ce biais, Trump a réussi à faire un retour médiatique après une mort politique. En France, Mélenchon possède cette nature, ce propre désinhibé de l’époque des réseaux sociaux, de récuser le réel. L’art de perdre, s’il y est doué malgré lui, il le refuse comme vocation honorable. Souvenons-nous que la leçon de démocratie du perdant, il l’a faite aux étudiants de Dakar. Mais lui, il n’est pas africain, si ?
Source Le Point

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3 Commentaires

  1. joseparis dit :

    Vu son âge, c’est la dernière chance de mélenchon d’accéder au pouvoir. Il fera tout pour y arriver. Que le pays bascule dans la guerre civile, ne le dérange absolument pas, bien au contraire.

  2. Massada dit :

    Il arrivera bien un moment où les forces de l’ordre devront faire parler la poudre; comme à Nairobi ces temps ci !

  3. Franccomtois dit :

    Une chose,ce parti de merde n´aura aucune légémité s´il devait prendre le pouvoir le 07.07!Que représente t-il?Des rouges-bruns,oui,mais pas la France!32% pour le RN,le peuple a choisi et ce choix doit être respcté,cette saloperie de NFP menace de chaos en cas de victoire du RN,des N.S pur jus 😡.Regardez bien leur meeting sans la « Palestine » comme point central,que des blancs á 98% minimum et ne sont,merci mon Dieu,qu´une poignée 😁!Dans les quartiers populaire ils n´y récuperent que la racaille,les antisémites,pour résumer,des demeurés,des consanguins.
    Pour les personnes honnête de ces quartiers populaire,il m´étonnerait qu´ils votent pour les salopes du NFP,ou alors ils cherchent la corde pour se suicider.Dans ces quatiers des gens veulent vivre en paix,avoir un avenir pour leurs gosses,sortir de la ghettoisation….vivre tout simplement vivre,voilá se qu´ils veulent et je suis certain que le RN sera une trés bonne alternative pour eux!
    Si les pourritures du NFP sont élus le 07,07,il ne sera plus rien de la démocratie et souhaitons que l´armée fera son job de rendre ses droits au peuple!
    Le RN est le parti pour la France,peut-être pas parfait mais aujourd´hui il est le seul á pouvoir représenter son peuple!
    🙏✝✡👍💪

    -OBERKAMPF – La Marseillaise
    https://youtu.be/i1ORXrQ6r9k

    😡Le socialismo-communisme=100millions de morts😡
    -El Chacal – The Jackal (Cuban Anti-communist Song)
    https://youtu.be/s5zIbX21ZNA?feature=shared

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