Le soutien à Netanyahou s’accentue

De Meir Ben-Hayoun

Le peuple d’Israel n’accorde pas ou très peu de crédit à la campagne contre Netanyahou et encore moins aux conclusions de la police.
Notre ami Itamar Ben Gvir du parti Otzma Yehoudit qui est un activiste kahaniste bien connu détient le record d’Israel des recommandations de la police à l’écrouer. Quarante six fois, la police a recommandé au Parquet d’écrouer Itamar Ben Gvir en justice. A chaque fois, le Parquet a écouté les recommandations de la police et Itamar a été traduit en justice. Pas une seule fois Itamar n’a été condamné. Non seulement il n’a pas été condamné, mais toutes ces quarante six fois, Itamar a été complètement acquité par les juges qui pourtant sont loin de pouvoir être soupçonnés d’acquointance avec le kahanisme.
Suite à cela, Itamar a plusieurs fois poursuivi devant les tribunaux la police pour arrestations abusives. Les dédommagements que les tribunaux lui ont accordés pour ces arrestations illégales lui ont permis de meubler son appartement et de s’offrir l’air conditionné. Lors de manifs où cela tourne au vinaigre, quand des policiers manifestent des vélléités d’arrêter Itamar, il leur dit avec le sourire: « vous voulez me payer mon prochain salon? » J’ai été présent lors de cette scène hilarante à plus d’un égard, notamment après les élections de 2008 lors d’une manif où nous n’étions que trois manifestants devant la résidence du Président Pérès et en face 50 policiers nous encerclant et presque autant de journalistes. Je ne me souviens pas avoir autant ri que cette fois-ci.
Plus de 50% des dossiers où la police recommande d’écrouer un suspect n’arrivent même pas au stade de chef d’inculpation. Moins de 20% des cas où la police recommande d’écrouer un suspect, cela se solde par une condamnation devant un tribunal. Cette statistique se passe de commentaire.
D’autre part, depuis la diffusion des conclusions de la police recommandant d’écrouer Netanyahou et également, suite à la conférence de presse du Conseiller juridique du Gouvernement jeudi dernier, le premier sondage d’intentions de votes réalisé montre une nette augmentation du soutien au Likoud.
En dépit du matraquage médiatique anti-bibi qui dure depuis plus de vingt ans, on ne la joue pas au peuple d’Israel avec des présomptions peu convainquantes

Le gendarme et le coup d’Etat
Ce matin, je voulais violemment critiquer le Gouvernement Netanyahou pour l’incident de Jenine qui a failli se terminer tragiquement. Nos militaires à qui on interdit d’ouvrir le feu étant devenus des punching balls pour les émeutiers arabes.
J’ai été obligé de renoncer à écrire là-dessus vu le raz de marée politique d’hier soir qui a éclipsé tout le reste.
Le coup d’Etat en cours contre le Premier ministre de la part de la police, c’est intolérable dans une démocratie. Si consécutivement à cela, Netanyahou est déboulonné, personne ne pourra plus soutenir qu’Israel est une démocratie.
C’est au peuple seul qui est le souverain de remettre en place les bureaucrates comme il se doit et de décider qui restera à sa tête.
Democratie, on a appris cela en Première dans Montesquieu: demo = peuple; cratie = pouvoir. C’est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple comme disait Abraham Lincoln. Même dans la Torah, des centaines d’années avant qu’on entende parler du concept de démocratie, on dit que le Roi est choisi par Dieu comme Shaoul ou David. mais il n’est pas encore roi tant que le peuple d’Israel ne le l’agrée pas. Un roi doit être plébiscité par le peuple d’Israel pour qu’il devienne le roi d’Israel effectif en exercice. C’est dire l’importance qu’on accorde dans la cohérence toranique à la voix du peuple d’Israel.
Le Louis de Funès frustré à la tête de la police dont deux de ses flics se sont faits descendre sur le Mont du Temple et alors que la criminalité augmente. Un patron de police dont la vendetta est exploitée par une campagne qui le dépasse et orchestrée depuis l’étranger dont la motivation est de faire sauter le verrou qui empêche la création d’un Etat pour l’ennemi à Jérusalem et en Judée Samarie. Rony Alsheikh ne trouve rien de mieux à faire que de ne pas pardonner au Premier ministre de l’avoir éloigné du Shabak et il en a fait une affaire personnelle. Lors d’une interview télévisée, ce gendarme sourcilleux a laissé libre cours à ses passions et frustrations. Une plainte a d’ailleurs été déposée contre lui à la police des polices par un juriste ancien officier de police, Maitre Pinhas Fishler .
Depuis 22 ans, des enquêtes innombrables et interminables pour chercher de derrière les fagots de quoi inculper Netanyahou et le neutraliser à vie. Les tentatives de regarder au microscope quand sa femme se met en colère (comme toutes les femmes normalement constituées qui se mettent en colère) et quand son fils fait le zouave ou jette un papier par terre pour le destabiliser jusqu’à leur rendre la vie impossible, c’est un putsch brutal comme en Amérique du Sud. De surcroit, c’est un crime contre le peuple d’Israel qui s’est choisi plus de quatre fois depuis 1996 Binyamin fils de Bentsion et de Tsila Netanyahou comme Premier ministre: élections de 1996, élections de fin 2008, de début 2013 et de 2015. C’est un viol caractérisé de l’opinion publique israélienne.
Dans l’histoire très riche de la France, pour moins que ça, on est monté sur les barricades et on a crié dans les rues: « aux armes citoyens, formez vos bataillons….. »
Et je le dis d’autant plus que vous savez que pour moi, Netanyahou n’est pas vraiment de droite, que je l’ai souvent critiqué et ai proné de le remplacer. Au demeurant, ce n’est pas à la police, ni à l’Armée, ni au Parquet, ni aux rabbins, ni à personne de le déboulonner si ce n’est au peuple d’Israel qui est le souverain.
Meïr Ben-Hayoun