Le PSG complice de l’antisémitisme ?
ENQUÊTE. Comment le club de foot parisien, propriété du Qatar, a laissé prospérer en son sein des Ultras « antisionistes ».
Par Erwan Seznec
Le tifo pro-Palestine déployé dans la tribune Auteuil par les ultras de Paris (CUP) avant le match PSG-Atlético de Madrid au Parc des princes, le 6 novembre 2024.
Les images ont fait le tour du monde. Quatre-vingt-dix minutes avant le coup d’envoi du match PSG-Atlético de Madrid au Parc des princes, le 6 novembre, le Collectif Ultras Paris (CUP) a déroulé dans la tribune Auteuil une banderole « Free Palestine » presque aussi grande qu’un terrain de foot. Le message en sous-titre était « La guerre sur le terrain mais la paix dans le monde ». Personne n’est dupe. Le « i » de Palestine était une carte d’Israël et des territoires palestiniens, intégralement recouverts d’un motif de keffieh.
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La direction du club était-elle au courant ? Pour le publicitaire Frank Tapiro, « cela ne fait aucun doute ». Supporteur de longue date du PSG, il accuse les Qataris de souffler sur les braises de l’antisémitisme en Europe. Rédacteur en chef de L’Équipe de 2003 à 2012, Stéphane Bitton va plus loin. Il pense que le club a « financé la banderole », comme il finance certains faux frais du CUP.
Aucune sanction vraiment dissuasive
Rien, néanmoins, ne permet de dire que le président du PSG, Nasser al-Khelaïfi, ou son entourage, était dans la confidence la veille ou même le matin du match. Une ou deux heures avant le coup d’envoi, en revanche, difficile de ne pas l’être… Chaque match du PSG est surveillé comme le lait sur le feu. Il y a un magistrat et trois policiers de service à chaque rencontre, au poste de sécurité du stade. Celui-ci est équipé de 150 caméras qui scrutent en permanence les gradins et les rues environnant le Parc des princes. Les stadiers (600 personnes !) ont des oreillettes et des micros. Ils informent le chef de la sécurité du moindre incident en temps réel.
La banderole était gigantesque. La direction du CUP affirme qu’elle a été confectionnée hors du stade, dans un gymnase de Boulogne. Admettons. Comment son transport en pièces détachées et son assemblage dans les gradins ont-ils pu se faire en catimini ? « Soit c’est un énorme raté de la surveillance, et je n’y crois pas, soit c’est de la complaisance », explique un très bon connaisseur du PSG. Peuplé d’anciens policiers, dirigé par l’ex-préfet Michel Besnard, le service de sécurité maison a du métier. Selon la même source, il ne manque pas d’indicateurs au sein du collectif d’ultras, qui rassemble plus de 4 000 membres.
Le club parisien, de toute évidence, a fermé les yeux sur cette infraction flagrante à son propre règlement, qui interdit « tout document, tract, badge, insigne, drapeau, moyen amplifié d’animation sonore, bâche, banderole de toute taille ou tout support de nature ou utilisé à des fins politique, idéologique, religieuse… », etc. Le PSG n’a d’ailleurs annoncé aucune sanction vraiment dissuasive contre le CUP. Ses adhérents vont se voir provisoirement interdits de stade… les jours sans match ! Cette complaisance s’inscrit dans une longue histoire.
Aux environs de 2010, les pouvoirs publics français ont fait le ménage, prononçant la dissolution de plusieurs groupes de supporteurs parisiens. Parmi eux, les Boulogne Boys, auteurs du très élégant « Pédophiles, chômeurs, consanguins : bienvenue chez les Ch’tis ». Déployée en finale de la Coupe de la Ligue 2008, contre Lens, la banderole avait entraîné une enquête immédiate, avec perquisitions et gardes à vue.
Ambiance, casse et débordements
La fermeté a payé. Le calme est revenu au PSG. Un peu trop, aux yeux des Qataris, qui en sont venus à trouver leurs gradins froids et compassés. Rêvant d’une ambiance plus sud-américaine, ils ont progressivement favorisé le retour des chauffeurs de stade, réunis à partir de 2016 au sein du CUP. Dès 2017, le CUP a signé une convention avec le club. Les résultats n’ont pas tardé. L’ambiance est revenue. Le club a toléré les fumigènes, officiellement interdits mais tellement télégéniques, et fermé les yeux sur la casse et les débordements. Comme l’expliquaient les responsables du club en 2020 à une commission d’information parlementaire sur les supporteurs, au PSG, il faut « remplacer en moyenne entre 80 et 120 sièges cassés par match » !
Romain Mabille, le président du CUP, reste en très bons termes avec le président du PSG, bien que son nom soit apparu dans de nombreuses affaires de violences entre supporteurs. Sans parler de son activisme. Réputé propalestinien avant les attaques du 7 octobre 2023, il utilisait à une époque, sur les réseaux sociaux, le pseudonyme de Sulaymân KST, pour K-Soce Team, son groupe de supporteurs d’origine, aujourd’hui intégré au CUP.
Le CUP compte aussi parmi ses administrateurs un certain W., Français d’origine libanaise, banni de stade à une époque pour des saluts nazis. Sans oublier le Beriz Crew, division du CUP apparue l’an dernier, qui revendique sa double identité, parisienne et arabo-musulmane. Beriz est la prononciation de « Paris » en arabe. « Le PSG ne s’en vante pas, mais il voit bien que les supporteurs portant des noms juifs se désabonnent depuis quelques années », raconte un ancien salarié.
La pression monte avant France-Israël
La banderole du 6 novembre était inédite par sa taille et par son message. En octobre 2022, déjà, le CUP avait brandi des drapeaux « Free Palestine » lors d’un match contre le Maccabi Haïfa, en toute impunité. Pourquoi passer à la vitesse supérieure maintenant, lors d’une rencontre avec des Espagnols ? Difficile à dire.
Une affaire qui fait monter la pression avant le match France-Israël, joué à Saint-Denis le 14 novembre. Le 6 septembre, un match Belgique-Israël a été délocalisé en Hongrie, à la demande des autorités belges. Une victoire pour les militants propalestiniens. De leur côté, les autorités françaises tiennent bon. Le dispositif de sécurité du match du 14 novembre au Stade de France mobilise plus de 4 000 policiers !
En revanche, le gouvernement semble soucieux d’oublier l’incident du Parc des princes aussi vite que possible. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé des contrôles renforcés en ce qui concerne les banderoles ; le directeur général du PSG a été réprimandé par la préfecture de police de Paris et la Fédération française de football, et le PSG a interdit les tifos au Parc des princes en 2024. Service minimum. Pas de dissolution de groupe d’ultras, pas d’enquête. L’UEFA, dont Qatar Airways est partenaire officiel, a annoncé qu’elle ne fera strictement rien. Autant dire que le Paris Saint-Germain des Qataris a déjà décroché un titre européen cette saison : celui de l’hypocrisie collective.
Source
Le Point
Pour moi le Qatar est responsable …..
Il ne cesse de jouer les équilibristes empêchant Israël d’intervenir et par exemple de tuer Khaled Mechaal l’un des derniers planqués qui « pèse » au bas mot 5 milliards de dollars .
Il avait échappé déjà au poison du Mossad en Jordanie L’opération ayant échoué Israël a dû envoyer d’urgence l’antidote pour lui sauver la vie et ses relations avec la Jordanie .
Comment vouloir la paix quand les milliards remplissent les coffres forts de ces irresponsables qui envoient leur peuple au casse pipe ?
Et tout celà sous le couvert du Qatar qui nous amuse avec son PSG .