Le livre polémique de Jordanov : «Merah n’est pas un solitaire mais le membre actif d’un immense club islamique»
Alex Jordanov, journaliste d’investigation et documentariste, a travaillé deux ans avant de publier la semaine dernière «Merah l’itinéraire secret» chez Nouveau Monde Éditions. Dans son livre de 350 pages, le journaliste «balance» beaucoup, sur les amis du «tueur au scooter» comme sur les failles des «services». Entretien au téléphone depuis l’Italie où ce globe-trotteur se trouvait hier en reportage.
Votre livre est très précis. Comment avez-vous travaillé ?
Alex Jordanov : Je me suis appuyé sur le dossier d’enquête et j’ai multiplié les rencontres, au Pakistan, aux États-Unis, en Libye. Bien sûr aussi à Paris et à Toulouse.
Vous citez beaucoup de noms, par exemple ceux qui auraient braqué un bijoutier avec Merah entre deux attentats. Quelles sont vos sources ?
Le dossier et les témoins. Les noms que je donne ne sortent pas du chapeau. Aux Izards, les complices de cette agression sont connus. Curieusement sur certaines écoutes réalisées au parloir où Abdelkader rencontre sa femme, on les retrouve… Comme souvent dans les cités «difficiles», ce sont les femmes qui parlent. J’en ai rencontré plusieurs à Toulouse.
Le récit que vous faites de la jeunesse de Mohammed Merah est effrayant.
C’est une enfance sans structure, sans père, avec une mère débordée, un frère, Abdelkader, très violent et des éducateurs qui, ils le disaient dans leur rapport à l’époque, ils me l’ont confirmé lors de nos rencontres, n’arrivent pas à canaliser le jeune Mohammed.
Est-ce que finalement, dès cette enfance si difficile, la société n’a pas «perdu» Mohammed Merah ?
Sûrement. Il a grandi seul, sans vis à vis. Seuls ses potes représentaient quelque chose pour lui mais il n’avait rien à proposer, il n’existait pas. Il avait un énorme besoin d’exister et il devenait une proie facile.
Pour les fondamentalistes ?
C’est une évidence. Quand on vous explique que vous allez devenir le chevalier blanc de l’islam le glaive à la main, tu peux penser que tu vas devenir quelqu’un. Bien sûr c’est un piège mais Mohammed Merah avait, avant tout, besoin d’exister.
Merah le «loup solitaire», qu’est ce que ça vous inspire ?
Quand Bernard Squarcini lâche cette formule, on n’est dans la politique, pas dans l’analyse. Mohammed Merah appartient à un immense club islamique, une sorte de service à la carte où chaque membre l’aide. Pour les armes, pour l’argent, pour les voyages… Merah qui débarque au Pakistan et va dans une mosquée pour rejoindre les zones tribales et s’entraîner au jihad c’est romanesque mais irréaliste. Bien sûr il était attendu.
La police, les services de renseignements à Toulouse ou Paris ont été très critiqués. Pas les services secrets extérieurs.
À tort. Ils ont merdé notamment quand Merah a été arrêté en Afghanistan. J’ai rencontré le capitaine de l’US Army qui m’a raconté comment cela s’était passé. Bien sûr la DGSE a été directement prévenue. Ce sont eux qui ont demandé aux Américains de placer Merah dans un avion vers Paris mais personne ne l’attendait.
Et il a été confondu avec un autre…
Dix jours de perdus à surveiller un type qui n’avait jamais quitté la France, et sans doute même le Nord !
L’autre grand absent du dossier, c’est Sabri Essid.
Absent non mais parti, en Syrie.
Où il exécute un otage.
Avec une vidéo publiée le 11 mars 2015, date anniversaire de la mort de Imad Ibn Ziaten, première victime de Merah. Pour moi, c’est un hommage aux tueries de Merah et un bras d’honneur aux services français.
Pourquoi ?
Sabri Essid est le phare dans la nuit de Mohammed Merah. Ils se voient tout le temps, s’appellent plusieurs fois par jour. Dès que Merah rentre du Pakistan, il le prévient. Avec son frère, Merah se trouvait davantage dans une rivalité, pas avec Sabri Essid qui pour moi connaissait les projets des attentats.
Sabri Essid qui s’est enfui en Syrie sans se faire remarquer…
Une erreur de plus. Anormale a minima. Je comprends la colère des familles des victimes sur le sujet. Essid aurait dû être arrêté bien avant son départ. Je suis persuadé que si le «tueur au scooter» a un complice, c’est lui !
source :
http://www.ladepeche.fr/article/2015/06/30/2135031-livre-polemique-jordanov-merah-est-solitaire-membre-actif-immense-club.html?google_editors_picks=true
Ils ont virer des millions d’europeens et juifs
Au tour de l,europe judeochretienne
1492 pour les musulmans