La crédibilité du CRIF à l’épreuve des faits, de son hémiplégie intellectuelle et de sa cécité volontaire

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par Jean-Marc Lévy, vice-Président d’Israël Is Forever Alsace
“La naïveté politique des Juifs est sans limite, et cela est incroyable ; ils ne comprennent pas cette règle très simple, qui veut qu’on ne doive jamais faire le premier pas en direction d’une personne qui ne veut pas de vous”. Vladimir Zeev Jabotinsky, “Le Mur de fer”, 1923

Il y a des dates qui devraient faire consensus dans l’agenda politique et culturel national et permettre aux Français de se réunir. Le 14 juillet est une de ces dates. Le 16 juillet, date de la commémoration de la Rafle du Vel d’Hiv, devrait en être une également, consacrée à la transmission de la mémoire des survivants de la Shoah et de cette page peu glorieuse de l’Histoire de France (16-17 juillet 1942) vers les jeunes générations appelées à prendre le relais. Mais pour tirer des leçons de l’Histoire et bâtir un monde meilleur, tout en assurant la transmission de valeurs à une jeunesse parfois en manque de repères, encore faut-il reconnaître la complexité d’une science humaine qui n’est pas manichéenne, accepter de perpétuer l’Histoire et la mémoire sans tabous et sans omission, et faire en sorte que les actes soient toujours en accord avec les discours. Ce qui est loin d’être le cas.
La passe d’armes entre Jean-Luc Mélenchon et Yonathan Arfi, le Président du CRIF, le jour de la commémoration de la Rafle, illustre à la fois l’impossibilité d’une concorde nationale à des dates-clés du calendrier républicain, la radicalisation du “débat” public – il s’agit finalement moins de débats que d’anathèmes – et la manipulation de l’Histoire à des fins partisanes. Revue de détail.
Dans son discours républicain du 16 juillet, Yonathan Arfi fustige au terme de son intervention la banalisation et la récupération de la Shoah à des fins politiques partisanes par LFI (l’expulsion d’un terroriste palestinien d’Israël qualifié de “déportation”) et considère que Jean-Luc Mélenchon, islamo-gauchiste assumé, est un allié objectif de l’extrême-droite (comprendre le RN). En trotskyste radical qui voit l’extrême-droite partout, Jean-Luc Mélenchon tweete une réponse aussi abjecte sur la forme que sur le fond en identifiant le CRIF et son Président à l’extrême-droite.
Précisons d’emblée qu’il ne s’agit pas d’un énième « dérapage » – il faut contester fermement ce terme – du leader de La France Incendiaire. Jean-Luc Mélenchon qui ambitionne de devenir un nouveau Doriot ne dérape pas : il est en effet la glace ! Il a toujours fait partie d’une gauche qui n’était pas au clair sur la question de l’antisémitisme, une gauche héritière de la gauche collaborationniste qui vota les pleins pouvoirs à Pétain, une gauche peu critique vis-à-vis du passé de François Mitterrand et de ses amitiés pétainistes, une gauche enfin qui a toujours existé au sein des gouvernements socialistes, mais qui n’osait pas il y a trente ans tenir les propos qu’elle s’autorise aujourd’hui, et qui, toute honte bue, constitue cette alliance abjecte qu’est la NUPES dont LFI est le porte-drapeau et Médiapart (qui appelle à la délation) le héraut.
Invité le 17 juillet dans l’Heure des Pros sur CNews à réagir à cette nouvelle sortie antisémite du chef de La France Islamiste, Yonathan Arfi s’est expliqué, durant une vingtaine de minutes, sur le lien qu’il établit entre le patron de LFI et le RN. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on ressort mal à l’aise de cette interview. Pour plusieurs raisons.
Tout d’abord que le CRIF combatte le RN, c’est bien son droit. Que son Président pointe les prises de position du RN sur l’abattage rituel ou la circoncision, est parfaitement fondé : c’est factuellement exact ! Que Yonathan Arfi fasse fi de la dédiabolisation du RN qu’il continue d’assimiler au Front National, dédiabolisation qu’il considère comme une stratégie cousue de fil blanc, c’est une analyse avec laquelle on n’est pas obligé d’être d’accord – elle est factuellement discutable – mais qui peut s’entendre. Alors d’où vient le malaise ?
Le malaise est multiple : il provient à la fois de cette stratégie créée par SOS Racisme qu’on a épuisée jusqu’à la corde ainsi que de l’hémiplégie politique et de la cécité volontaire du CRIF qui conduit son Président, Yonathan Arfi, à cibler le RN de manière pavlovienne tout en retenant ses coups contre Jean-Luc Mélenchon. Le malaise provient également de l’assignation récurrente du RN à l’extrême-droite qui est factuellement fausse, ce parti observant tous les codes de la vie démocratique et républicaine, au contraire de LFI qui est devenu le parti antirépublicain de l’émeute, de l’insurrection et de l’antisémitisme : LFI est un parti authentiquement extrémiste, appelant régulièrement à la violence puisqu’il transfère dans la rue les combats qu’il a perdus dans le champ républicain et démocratique.
Au-delà d’une extrême-droite marginale composée de crânes rasés et de nazillons qui peut être dangereuse, mais qui ne tue pas, il y a une vraie extrême-droite qui tue : celle des tueurs islamistes du Bataclan dont Jean-Luc Mélenchon et LFI sont la vitrine politique et idéologique : elle est là l’alliance de fait entre l’extrême-gauche et l’extrême-droite ! Yonathan Arfi et le CRIF auraient été sûrement plus crédibles dans leur prise de position à décrire cette réalité plutôt que de s’enferrer et de s’enfermer dans la stratégie antifasciste et antiraciste élaborée par SOS Racisme, qui ne convainc plus personne. Sauf que cette manipulation a abouti à l’entrée de 130 députés de la NUPES et de 89 députés RN à l’Assemblée Nationale. Franc succès donc, quand on prétend lutter contre les extrêmes et l’antisémitisme !
Yonathan Arfi et le CRIF auraient été également plus crédibles dans leur prise de position à rappeler que les écologistes prétendument soucieux de la nature et du bien-être animal ont les mêmes options que le RN sur l’abattage rituel et la circoncision et sont systématiquement à la manœuvre par leur activisme pour les faire interdire partout où ils le peuvent.
Yonathan Arfi et le CRIF auraient été assurément plus crédibles dans leur prise de position s’ils avaient désavoué leur vice-président Gil Taieb lors des élections régionales de 2021 lorsqu’il soutenait l’alliance de la honte d’Anne Hidalgo avec les islamo-gauchistes (LFI, EELV, PS, PC), s’ils avaient condamné les propos de la même Anne Hidalgo assimilant les musulmans aux Juifs des années 1930, s’ils s’étaient démarqués des positions d’Emmanuel Macron sur l’hommage au maréchal Pétain, sur la réhabilitation de la dhimmitude, sur les raccourcis révisionnistes du Président sur l’Histoire et sur la présence française (et juive) en Algérie. Yonathan Arfi et le CRIF auraient été assurément plus crédibles s’ils s’étaient démarqués des positions françaises de soutien systématique à toutes les résolutions révisionnistes de l’ONU ou de l’UNESCO qu’ils ont feint de découvrir à l’occasion de l’élection présidentielle de 2022. Yonathan Arfi et le CRIF auraient été assurément plus crédibles s’ils n’avaient pas gardé un silence assourdissant au moment du meurtre antisémite de Sarah Halimi (2017) et de la mort de Jérémy Cohen (2022) pour ne pas faire le jeu de la candidate opposée à Emmanuel Macron dans les deux élections présidentielles de 2017 et de 2022.
Au nom du gouvernement, le discours de Patricia Miralles, secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, a été lu au cours de toutes les cérémonies de commémoration du Vel d’Hiv. Un discours remarquable auquel on pourrait souscrire sans réserve, si ce n’est qu’il émane d’un pouvoir sous lequel a eu lieu le fiasco de l’affaire Sarah Halimi, qui concentre tous les ratés d’une instruction bâclée par une juge idéologisée à l’extrême-gauche qui a refusé le caractère antisémite du meurtre, en rejetant des preuves à charge et tout ce qui pouvait concourir à la manifestation de la vérité (y compris sur la question du délai d’intervention des policiers). L’affaire Sarah Halimi est une faillite judiciaire à tous les niveaux puisque l’assassin antisémite a échappé à un procès en bonne et due forme. Il s’agit enfin d’une faillite politique puisque le Parti présidentiel a torpillé la Commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Sarah Halimi de manière partisane (le Président Meyer Habib (UDI) refusant de signer le Rapport de la députée rapporteur LREM), un Rapport destiné à ne pas faire de vagues et à étouffer l’affaire. Ajouté au bilan calamiteux d’Emmanuel Macron sur l’antisémitisme, l’affaire Sarah Halimi, véritable affaire Dreyfus du XXIè siècle, n’a pas empêché le CRIF d’appeler à la réélection du président sortant bien avant le premier tour de l’élection de 2022 !
Homme de gauche engagé à l’UEJF, Yonathan Arfi aura du mal à faire croire qu’il n’était pas, le 16 juillet 2023, en service commandé pour la macronie. Son hémiplégie intellectuelle et sa cécité volontaire, comme celles du CRIF, l’empêchent de voir que, depuis 20 ans, l’antisémitisme est issu de l’extrême-gauche alliée de l’islamisme. Dans les banlieues islamisées, les jeunes Juifs qui quittent l’école publique ne le font pas à cause du RN. Les familles juives qui font leur alya vers Israël ne la font pas à cause du RN, mais en raison de l’antisémitisme issu des banlieues, attisé par l’extrême-gauche et qui s’est installé à bas bruit mais durablement dans les medias, la politique, la justice et certains corps intermédiaires. A force de chercher les pétainistes là où ils ne sont plus et refuser de voir là où ils sont vraiment – Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon étant les idiots utiles l’un de l’autre – , à force de cécité volontaire et idéologique, le Faux Rassemblement des Israélites Courtisans, décrié par la quasi-totalité de ceux qu’il prétend représenter car plus soucieux de notabilité et de médailles qu’engagé à défendre leurs intérêts collectifs, a depuis longtemps tourné le dos à sa vocation originelle et manque totalement son but.
© Jean-Marc Lévy, vice-Président d’Israël Is Forever Alsace

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1 Comment

  1. joseparis dit :

    D’accord avec ce monsieur. Le Crif doit maintenant dépayser en urgence les derniers juifs du 93 et du 95 où le vivre ensemble avec les islamistes est impossible pour nos frères et nos sœurs. S’ils y arrivent, ils auront au moins servi à ça, après ils pourront reprendre leurs séances de lèche culs gouvernemental pour avoir les médailles et la reconnaissance dont ils sont si avides.

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