La CGT aux heures sombres…
Par Eric Brunet
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux militants de la CGT s’engagèrent dans la Résistance. Pourtant, dans les hautes sphères du syndicat, nombreux furent ceux qui choisirent Vichy. Leur discours anticapitaliste servira la propagande de Laval et sa clique.
C’est le cas de René Belin, secrétaire général adjoint de la CGT avant-guerre. Il deviendra ministre du Travail du maréchal Pétain et signera la loi du 3 octobre 1940 sur le statut des juifs (cela ne l’empêchera pas de devenir maire d’une petite commune de Seine-et-Marne après-guerre)…
Beaucoup de cégétistes iront se recycler dans la rédaction de l’hebdomadaire ouvrier fasciste l’Atelier. Le comité de rédaction était presque exclusivement composé de dirigeants de la CGT : Georges Dumoulin, secrétaire de l’union départementale CGT du Nord ; Aimé Rey, secrétaire de l’union départementale CGT Ain-Jura ; Pierre Vigne, secrétaire général de la fédération du sous-sol ; Marcel Roy, secrétaire de la fédération des métaux ; Gaston Guiraud, secrétaire de l’union départementale CGT de la région parisienne…
Le cégétiste Georges Albertini était secrétaire des Jeunesses socialistes avant-guerre et membre du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes. Il deviendra secrétaire général du RNP, le parti collabo de Marcel Déat. Avant-guerre, le cégétiste Marcel Bidegaray était patron de la puissante fédération des travailleurs des chemins de fer au sein de la CGT. Il était également membre de la SFIO. Il sombrera dans la collaboration et finira exécuté par la Résistance, le 20 décembre 1944.
Collabo aussi Paul Cognet, ex-dirigeant de la fédération CGT de l’habillement ; Georges Dumoulin, déjà cité, franc-maçon et dirigeant du RNP ; Marcel Gitton, secrétaire confédéral de la CGT, secrétaire du Parti communiste, député communiste de la Seine, puis membre du parti fasciste, le PPF (il sera exécuté par la Résistance) ; Fernand Hamard, secrétaire de la fédération CGT des techniciens, dirigeant des Jeunesses communistes et journaliste à l’Humanité, il deviendra rédacteur en chef de revues collabo. Pétainiste aussi Gabriel Lorriot, ex-secrétaire général CGT des ports et docks, ou Armand Masbatin, cégétiste qui deviendra membre du Conseil national du gouvernement de Vichy (exclus à vie de toute organisation syndicale) ; et Francis Million, directeur du quotidien cégétiste le Peuple jusqu’en 1936, qui deviendra secrétaire général de la Main-d’OEuvre et des Assurances sociales pour le maréchal Pétain.
Décidément, jadis, la soupe vichyste a beaucoup séduit les intransigeants dirigeants de la CGT.
Quelques uns qui vont adhérer à l’Etat Français de Pétain:
Source :
http://www.valeursactuelles.com/la-cgt-aux-heures-sombres-62913
Source :
http://www.le-blog-de-roger-colombier.com/article-la-cgt-et-la-2e-guerre-mondiale-115571215.html
ALBERTINI (Georges) : Secrétaire des Jeunesses Socialistes; membre de la SFIO et de la CGT. Membre de l’Institut Supérieur ouvrier, du Comité de Vigilance des Intellectuels antifascistes. Secrétaire général du RNP, parti collaborationniste de Marcel Déat. Directeur de la revue Est et Ouest. Il devient un des membres de l’entourage de Georges Pompidou. Il meurt en 1983.
BELIN (René) : Secrétaire général adjoint de la CGT. Ministre du Travail du maréchal Pétain. Un des signataires de la loi sur le statut des Juifs du 3 octobre 1940. Après la guerre, il fonde le « Front syndicaliste » puis « La Revue syndicaliste », proche de FO. Il est élu maire d’une commune de Seine-et-Marne de 1958 à 1965. Il meurt en 1977.
BERNIER (Jean) : Collabore au journal Le Libertaire. Proche des surréalistes. Fondateur, au sein de la CGT du cercle syndicaliste Lutte des classes. Se rallie au maréchal Pétain. Est nommé en 1942 secrétaire de l’Organisation des Prisonniers de Guerre de la zone occupée. Collabore à des revues nationalistes françaises. Meurt en 1975.
BIDEGARAY (Marcel) : Secrétaire Général de la Fédération Nationale des Travailleurs des Chemins de Fer (CGT). Membre de la SFIO. Trésorier du COSI (Comité Ouvrier de Secours Immédiat), ouvertement collaborationniste. Exécuté par la résistance communiste au camp d’internement de Bidache (64) le 20 décembre 1944
CHEVENARD (née VIOLET, Jeanne) : Déléguée à la propagande de la CGT parmi les femmes. Féministe. Adepte de la collaboration franco-allemande. Membre du bureau du journal Au Travail. Exécutée par la Résistance le 29 juin 1944.
COGNET (Paul) : Dirigeant de la Fédération CGT de l’habillement. Membre de la milice socialiste d’autodéfense antifasciste. Adhère en 1936 au Parti Communiste Internationaliste d’obédience trotskyste. Un des concepteurs de la Charte du Travail de René Belin.
CORDIER (Henri) : Dirigeant de la Fédération du bâtiment CGT. Membre de la SFIO. Gère l’immeuble confédéral CGT de la rue d’Amsterdam à Paris, de 1940 à 1944. Un des concepteurs de la Charte du Travail de René Belin.
COURRIÈRE (Émile) : Secrétaire de la Fédération postale de la CGT. Chef du secrétariat particulier de René Belin, ministre du Travail.
DAUPHIN-MEUNIER (Achille) : Economiste. Appartient au bureau d’études de la CGT en 1938-1939. Collaborateur du quotidien Aujourd’hui. Crée la faculté Libre de Droit et Sciences Economiques (FACO) à la fin des années 1960.
DOOGHE (Charles) : Cadre du Syndicat des employés (CGT). Cadre du RNP – DEAT.
DUMOULIN (Georges) : SFIO. Secrétaire général Ud du Nord CGT. Franc-maçon. Un des dirigeants du RNP, dirigeant de sa filiale ouvrière, le Centre Syndicaliste de Propagande (CSP).
FROIDEVAL (Raymond) : Secrétaire du syndicat CGT des serruriers de la Seine. Spécialiste de l’enseignement professionnel. Membre du cabinet de René Belin, ministre du Travail, en 1944-1942 Fondateur du journal Le Front Syndicaliste.
GITTON Marcel (GIROUX, dit) Secrétaire confédéral de la CGT. Secrétaire du parti Communiste, député communiste de la Seine. Fondateur du Bloc Ouvrier et Paysan, puis en 1941, collabore au Cri du Peuple, organe du PPF Exécuté par la Résistance communiste.
HAMARD (Fernand) : Dirigeant des Jeunesses communistes. Rédacteur à L’Humanité. Secrétaire de la Fédération CGT des Techniciens. Membre du Front Social du Travail. Rédacteur à L’Atelier et à La France Socialiste.
LEFEVRE (Robert) : Secrétaire de l’Union Départementale CGT de la Seine En 1944, président national des amis du journal Au Travail. Exclu du mouvement syndical.
LORRIOT (Gabriel) : Secrétaire général CGT des Ports et Docks Comité de direction du journal L’Atelier.
MASBATIN (Armand) : Secrétaire de l’Union CGT des syndicats de la Haute-Vienne. Membre du Conseil National du gouvernement de Vichy. Collabore au journal Au Travail. Exclus à vie de toute organisation syndicale.
MESNARD (René) : Socialiste dès 1916, syndicaliste CGT. Membre du RNP. Dirige le journal L’Atelier. Créateur du Centre Syndicaliste de Propagande, puis du Front Social du Travail. Président du COSI. Se réfugie en Allemagne. Est tué par un avion allié.
MILLION (Francis) : Directeur du quotidien cégétiste Le Peuple jusqu’en 1936. Secrétaire général à la Main d’Oeuvre et aux Assurances sociales du Maréchal Pétain.
SILLY (Roland) : Secrétaire de la section CGT des techniciens. Membre du parti Socialiste SFIO. Un des dirigeants du RNP. Chef des Jeunesses Nationales Populaires.
VIGNE (Pierre) : Secrétaire de Fédération CGT des mineurs. Collabore au journal La France au Travail et à L’Atelier.
A lire, à faire connaitre, à posséder dans sa bibliothèque :
Un Paradoxe Français
Antiracistes dans la Collaboration et Antisémites dans la Résistance
De Simon EPSTEIN
Editeur : Albin Michel
C’est la CGT qu’il fallait virer , ce jour il y’aurait peut-être un autre syndicat plus correct, avec moins de salopards issus de la race de cons et des coco’s lesquels nous cassent encore les noix !.
C’est quand même stupéfiant que tous ces Gauchos aient pu retourner à ce point leur veste et rentrer dans la collaboration. Déat et Dorio en sont des cas typiques. Beaucoup d’autres ne sont devenus résistants, que parce que les nazis avaient osés trahir leur « patrie soviétique » qui comptait bien plus que la France, voire à la trahir bien avant cette opération « barbarosa ». Ces édiles cocos qui sont allés soutenir ces vermines terroristes perpétuent la tradition. Ces « cocos » sont décidément indécrottables…!!! Eh puis n’oublions pas Mitterrand sur son activité à Vichy, et plus tard son soutient envers cette saloppe de René Bousquet.
Comme citait Michel Audiart:
« LES CONS CA OSENT TOUT C’EST D’AILLEURS A CA QU’ON LES RECONNAIT mais le mot « con » est trop faible pour désigner ces répugnants imbéciles.
C’est dommage que vous ignoriez à ce point l’histoire et que vous fassiez une telle confusion: la CGT historique connaît une scission après 1920. La CGT proche de la SFIO et la CGT-U proche du PCF. Les deux organisations se réunifient lors du Front Populaire. La plupart des cadres cégétistes qui ont basculé dans la collaboration étaient issus de la CGT et l’ont fait par anticommunisme.
Doriot a quitté le PCF bien avant la guerre ! Enfin le cas Gitton est particulier: secrétaire à l’organisation dans les années 30, il était probablement un flic infiltré. Connaissant parfaitement l’organisation, il a été exécuté par des résistants communistes sur ordre de la direction du Parti.
Confondre bêtement ces dirigeants avec la CGT actuelle (dont on peut ne pas partager les options !) est un contresens historique !