Jeudi 10 décembre à 23h35 sur France 3. Retour sur l’itinéraire des Gurlitt : 1500 dessins, peintures et toiles de maîtres acquis sous le IIIe Reich.
Cornelius Gurlitt était un homme discret. Si discret que son nom n’apparaissait ni sur les registres municipaux ni sur ceux de l’administration fiscale de la ville de Düsseldorf. De quel air vivait donc ce fantôme social ? Eh bien, de temps à autre, il vendait en toute discrétion une des oeuvres que son père, Hildebrand Gurlitt (décédé en 1956), avait amassées à l’époque du régime nazi. Lorsque les enquêteurs de la police allemande se présentèrent au domicile du paisible Cornelius, ils découvrirent plus de 1 600 dessins et tableaux provenant de cet «héritage». Comment ce dernier fut-il constitué ? C’est à cette question que répond le film de Stéphane Bentura. Il révèle – à l’aide de nombreux témoignages d’historiens, de juristes – le rôle joué par Hildebrand Gurlitt dès l’accession des nazis au pouvoir.
Serviteur zélé du régime, il est notamment chargé d’approvisionner en oeuvres d’art le futur musée que Hitler voulait ériger à Linz. Le documentaire vient nous rappeler que c’est à Paris qu’il fit ses meilleures affaires. Et notamment à Drouot. La salle des ventes vécut des heures fastes durant toute l’Occupation, les biens spoliés des familles juives ou vendus sous la contrainte y étant écoulés avec la complicité des galeristes et marchands français. Cette histoire des « Marchands d’Hitler » ne marque pas la fin d’un épisode. Bien au contraire, l’affaire Gurlitt soulève de nombreuses questions, tant en Allemagne qu’en France.
Documentaire de Stéphane Bentura (2014). 52 min.
source :
http://teleobs.nouvelobs.com/la-selection-teleobs/20151201.OBS0490/ne-ratez-pas-les-marchands-d-hitler.html