J’étais hier à l’enterrement d’Eliav Abitbol

Par Meir Ben Hayoun

J’étais hier à l’enterrement d’Eliav Abitbol, Major, chef de compagnie de réservistes tombé au Liban. Des centaines, peut-être mille ou deux mille personne
s y étaient jusqu’à 2h30 du matin. Au cimetière militaire du Mont Herzl à Jérusalem, en attendant l’arrivée du cercueil d’Eliav, autour de nous à la parcelle 18 aleph, les dizaines de fraîches tombes de jeunes combattants tombés ces derniers mois : des enfants nés dans les années 2000, 2001, 2003, des bébés. J’avais plus de 40 ans quand ils sont nés.

Je reconnais certains des noms qui avaient été annoncés dans les médias : Nadav Farhi de Har Homa, le gendre de nos amis Alain et Hélène Abécassis, Noam Habba, le fils des propriétaires des pâtisseries Habba à Jérusalem, des gens magnifiques dont le grand-père était un des disciples de ce grand Maître d’Israël, le Ben Ish Hay à Bagdad, un fils Assouline de Beth Shemesh, peut-être est-il d’une famille de l’Alyah de France, etc, des dizaines comme ça……

C’est autre chose de les voir tous ensemble ici sur place. On se retient pour ne pas s’effondrer quand on réalise qu’ils sont concrètement là, devant soi, sous terre, tous ces braves fils d’Israël qui n’ont pas eu le temps de vivre. On fait bien attention de ne pas effleurer leurs pierres tombales pour ne pas les profaner. On lit les noms, les dates de naissance et de décès, les endroits où ils ont été tués. Cela littéralement nous écrase et on se cabre de toutes nos forces pour se tenir bien droit et figé comme il sied pour une cérémonie militaire.

Enveloppé dans le drapeau d’Israël, l’arrivée du cercueil d’Eliav, le fils de notre ami Mordehay et petit-fils des défunts Shlomo et Esther Abitbol zal, un couple adorable de grands et dévoués éducateurs du DEJJ du Maroc que les élèves de Manitou ici en Israël ont bien connus.

Aujourd’hui, ce matin, je suis assis à la place de Shlomo zal à la synagogue Kyriat Hana David à Jérusalem et je songeais qu’il accueille en ce moment son héroïque petit-fils Eliav.

Que l’Eternel, le Dieu d’Israël, venge le sang de ces braves combattants juifs au centuple et nous livre tous nos ennemis entre nos mains, amen

Meir Ben Hayoun

Eliav avait fait don altruiste d’un de ses reins il y a deux ans. Alors qu’il aurait pu obtenir une dispense de milouïm, il a tenu à continuer son service en tant que réserviste dans Tsahal.
Que son souvenir soit béni.