« Je n’ai pas envie de me cacher » : victime d’insultes antisémites après avoir souhaité un joyeux Hanouka, Virgilia Hess témoigne

Prise pour cible avec des messages antisémites et de haine après avoir publié une vidéo de beignet de Hanouka, la présentatrice météo de BFMTV a témoigné auprès de Paris Match. Elle avoue ne pas avoir « pensé à ces réactions », qu’elle regrette vivement.
C’est un combat qu’elle n’a jamais voulu cacher. En 2022, alors qu’elle est enceinte de sa petite fille, Virigilia Hess, présentatrice météo à BFMTV depuis plusieurs années, annonce être atteinte d’un cancer du sein. Sur ses réseaux sociaux, notamment Instagram, elle décide de partager ses peines, ses doutes, mais aussi ses moments de joie, comme lors de la naissance de Léna Rose. Devenu l’un des symboles de la lutte contre le cancer du sein, son combat est médiatisé et visible, notamment lorsqu’elle sort son livre « Ma grossesse m’a sauvé la vie », aux éditions Leduc.
Une « célébrité » qui peut s’avérer dangereuse, puisque le 25 décembre, en story, elle publie une vidéo accompagnée d’un message « Et Hanouka Sameah », afin de souhaiter une « bonne fête de Hanouka » aux personnes de confessions juives, la fête débutant cette année le même jour que Noël.
Une story des plus banales, comme le « joyeux Noël » qu’elle venait de poster juste avant. Mais rapidement, les messages de haine déferlent. Les insultes antisémites fusent. Tous d’une violence inouïe. « Je ne savais pas que tu étais sioniste. Putain, en plus j’avais de la peine pour toi avec ton cancer. Je me désabonne sale génocidaire, tu peux crever de ton cancer », lui lâche un internaute.

« Je ne savais pas que tu étais sioniste 🤮 putain en plus j’avais de la peine pour toi avec ton cancer Tchao j’me désabonne sale génocidaire tu peux crever de ton cancer»
Voilà le genre de messages que l’on peut recevoir à l’aube de 2025 quand on poste une story de Hanouka sur… pic.twitter.com/Z24uzYCjZI

— Virgilia Hess 🎀🎗️ (@virgiliahess) December 26, 2024

« C’est affligeant, il n’y a pas de mots »
En tout ce jour-là, dans ses messages privés, plusieurs personnes réagissent. « J’ai reçu trois messages, remplis d’amalgames et dans un de ces messages, une personne, qui se cache derrière un profil anonyme, a parlé de mon cancer », regrette la journaliste, jointe par Paris Match. « J’ai juste mis une photo de beignets et de nourriture. En mettant la story, je pensais qu’il n’y aurait pas de cinglés vont commenter et m’insulter. Je ne pensais pas du tout qu’il y aurait ces réactions ».
Alors, 24 heures plus tard, elle décide de dévoiler le contenu des messages sur son compte X. « C’est inimaginable et effrayant, il n’y a pas de mot. Et ça m’a suffisamment touché pour le relayer », admet Virgilia. Mais ce qui la touche le plus, ce n’est pas les attaques personnelles, c’est surtout l’histoire et les traumatismes familiaux qui ressortent.
« Je suis issue d’une famille ashkénaze, victime de la Shoah. Du coup, il y a toujours eu cette culture de faire attention, de ne pas trop parler et cacher un peu sa religion. Mais je n’ai pas envie de me cacher », martèle la journaliste.
Face à ces insultes, elle abonde. « Je le dis depuis le 7 octobre et l’antisémitisme grandissant : je suis soulagée que mes grands-parents ne soient plus là pour réaliser ce qu’il se passe, à l’aube de 2025 ».
Moins dénoncer pour protéger sa famille ?
Cette vague antisémite, ce n’est pas la première fois qu’elle doit l’affronter. En mai dernier, elle commente une manifestation pro-Hamas qui se tient devant Columbia, célèbre université américaine. « Je suis choquée et indignée face à la résurgence de l’antisémitisme et à l’inconscience de certaines personnes qui soutiennent le Hamas, notamment aux États-Unis », écrit la journaliste sur son compte X.
À l’époque déjà, les mêmes messages affluent. « Tchiao, je me désabonne », lui envoie une abonnée. « Je suis cette jeune fille », lui répond un autre abonné. « Je ne savais pas que tu étais sioniste. Quand je pense que je t’ai soutenue pour ton cancer. Quelle horreur », abonde quelqu’un d’autre.
Désormais, elle se pose des questions. « Je me dis  » je vais peut-être faire profil bas, car je n’ai pas envie de prendre des risques pour ma fille et ma famille » , souffle-t-elle. J’ai envie de la protéger, les gens sont tellement fous. Ça m’incite à moins parler ».
Source
https://www.parismatch.com/