« J’ai la haine des Français, de la France » : un Algérien, déjà connu de la justice et possédant la nationalité française, condamné à 3 ans ferme pour avoir vandalisé la stèle en hommage à Laura et Mauranne, victimes d’un attentat islamiste à Marseille

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Marseille : Maamar Ifrah condamné après avoir vandalisé la stèle des victimes de l’attentat de la gare Saint-Charles
REPORTAGE. L’homme qui avait vandalisé la stèle en hommage à Mauranne Harel et à Laura Paumier, victimes d’un attentat terroriste sur le parvis de la gare Saint-Charles à Marseille était jugé devant le tribunal judiciaire de Marseille, mardi 21 janvier. S’il jouait la carte de l’instabilité psychiatrique, le Franco-algérien de 43 ans n’échappe pas à une peine de prison ferme.

Le 10 novembre dernier, à la veille des cérémonies de commémoration de l’armistice de la Première Guerre mondiale, la stèle hommage aux victimes des attentats terroristes de la gare Saint-Charles a été découverte vandalisée. La plaque commémorant l’attentat du 1er octobre 2017, où Mauranne Harel et à Laura Paumier avaient été poignardées par un ressortissant tunisien, était arrachée. Son support brûlé et le drapeau français lacéré, provoquant une vague d’indignation bien au-delà de la cité phocéenne.
Quelques heures après la découverte des faits, un sans-abris de 43 ans, déjà connu de la justice, était interpellé à l’aide de la vidéoprotection. Demandant le renvoi lors de sa comparution immédiate, le 13 novembre dernier, son avocat, Me Kevin Lefebvre-Goirand, avait réclamé une expertise psychiatrique et psychologique. Le quadragénaire avait été placé en préventive dans l’attente de son procès. Il s’est présenté à la barre du tribunal judiciaire de Marseille, mardi 21 janvier, pull camionneur gris chiné sur le dos, barbe mal taillée et l’air fatigué.
Un profil inquiétant
Dans la salle d’audience numéro quatre, le président de séance est le premier à prendre la parole. En premier lieu, il demande à Maamar Ifrah s’il a besoin d’un interprète. La question a son intérêt. Elle permet de comprendre que celui qui se dit sans domicile fixe, tout en ayant une adresse de domiciliation, pouvait lire ce qui était inscrit sur la stèle qu’il a dégradée. Maamar Ifrah parle et lit le français sans difficulté. Le président revient ensuite sur l’affaire et précise que la stèle a d’abord été arrachée, le 23 octobre, puis brûlée et rayée, le 10 novembre. L’opération vandalisme s’est passée en deux temps.
« J’ai la haine des Français et de la France car ils sont entrés dans mon pays. »
Pour autant, le prévenu se défend d’avoir prémédité ses gestes. « Je ne sais pas ce qui m’est arrivé. J’ai entendu des voix. Je regrette d’avoir fait ça et je m’excuse », glisse-t-il en prétendant ignorer que « c’était une plaque pour les victimes d’attentats ». Il se montre confus : « Ça faisait longtemps que je dormais dehors. J’ai entendu des voix, des insultes. J’avais peur de dormir dehors. » Le président recentre le procès. Il lit les déclarations de l’auteur des dégradations lors de sa garde à vue : « J’ai la haine des Français. » Des propos complétés par le procureur plus tard : « J’ai la haine des Français et de la France car ils sont entrés dans mon pays. » Son pays, c’est l’Algérie. Maamar Ifrah est né à Alger, le 4 octobre 1980. Il a obtenu la nationalité française en 1992.
Plus inquiétant encore, lors de la fouille de son téléphone, durant les investigations, l’historique des recherches fait froid dans le dos. « Explosifs », « gay », « Marseille », « catholicisme », « Paris » et six concerts rock à ne pas manquer, sont quelques-uns des mots clefs tapés. Le prévenu s’en explique : « J’ai tapé “matériel explosif” pour regarder, c’est tout. » Il ajoute : « Ça ne m’intéresse plus. Ce n’est pas que ça m’a intéressé mais j’entendais des voix. » Les jurés relèvent également que Maamar Ifrah a fait de nombreux allers et retours sur des périodes de trois jours en direction de Paris dans les mois qui ont précédé les faits. « Pour chercher du travail », se défend le prévenu.
Une condamnation sans surprise
Déterminant avant de prononcer son verdict, le président livre le résultat des analyses psychiatriques réalisées lors de sa garde à vue et en détention. Aucune maladie mentale n’a été diagnostiquée sur l’auteur des faits, les experts ont conclu à une absence de trouble psychiatrique nécessitant une hospitalisation. Malgré cela, le prévenu « souhaite aller en hôpital psychiatrique pour se faire soigner ».


« A défaut d’avoir un foyer, on fout le feu à n’importe quoi. Ce n’est pas un appel à la haine ce dossier, c’est un appel au secours. »
Une ligne de défense largement exploitée par son avocat, Me Kevin Lefebvre-Goirand qui n’est pas avare en petites phrases toutes faites. « Ce dossier, c’est l’anatomie d’une chute » ou encore « c’est le cercle rue-hôpital-prison », insiste-t-il. Puis, il termine sa plaidoirie en déclamant : « A défaut d’avoir un foyer, on fout le feu à n’importe quoi. Ce n’est pas un appel à la haine ce dossier, c’est un appel au secours ». Minimisant les faits, le conseil demande « une peine sous la forme d’une semi-liberté avec un passage obligatoire au CMP [centre médico-psychologique, NDLR] ». Une requête bien loin des réquisitions du procureur. Celle qui dénonce « des faits insupportables » et affirme que Maamar Ifrah impute « ces actes à des voix qu’il entend, de manière opportuniste » réclame, elle, de la fermeté. Elle requiert « cinq ans d’emprisonnement avec maintien en détention et une amende de 1000 euros » car elle ne veut pas « que monsieur Ifra soit à l’extérieur avec les faits qu’il a commis et la personnalité qui est la sienne ».
Le tribunal le condamne à une peine de 5 ans de prison dont deux avec sursis et avec maintien en détention. La peine est assortie d’une obligation de soins. Il devra également régler une amende de 500 euros. Maamar Ifrah retourne en cellule. Il a 10 jours pour interjeter appel.
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3 Commentaires

  1. Franccomtois dit :

    Á ce train lá nous allons finir par nous demander si le peuple algerien n´est pas un peuple haineux par nature!Je plains les braves gens issus de ce pays,pas facile que d´avoir une telle image de gens haineux á la face du monde.Je me demande quand même si l´Algérie n´aurait pas ouvert les portes de ses prisons et hôpitaux psychiatrique pour nous expédier ses déséquilibrés 🤬?Incroyablement dramatique le nombre d´algeriens impliqués dans des faits-divers atroce.

    L´Algérie peut nous offrir de trés bon moment,c´est cela que l´on attend 🙏😲-Chant chrétien d’Algérie par Saliha
    https://youtu.be/pOhlHTf2OUw?feature=shared

    🙏✡✝💪👍

  2. V dit :

    Procès et prison ferme certes mais aux frais du contribuable (1095 jours nourri logé à l’œil ça fait beaucoup) …
    Puisse ce brave homme (1bonfranssécomvouzémoa) éprouver tant de remords peu de temps après son incarcération qu’il se sera suicidé en cellule après avoir écrit une authentique lettre d’adieu ! 😁
    .

  3. V dit :

    * Pour Laura et Mauranne

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